Me Jean Dégli fait une comparaison entre Gilchrist Olympio et Jean-Pierre Fabre qui ne plaira pas

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Me Jean Dégli fait une comparaison entre Gilchrist Olympio et Jean-Pierre Fabre qui ne plaira pas

Depuis plusieurs mois, le chef de file de l’opposition togolaise, Jean-Pierre Fabre, demande à voir le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, pour discuter avec lui des problèmes d’actualité, notamment celui des réformes institutionnelles et constitutionnelles. Cet appel semble ne pas intéresser M. Gnassingbé.

Et pourtant, celui-ci a reçu, il y a quelques jours, son homologue ghanéen, Nana Akoufo-Addo en présence de Gilchrist Olympio, l’ancien opposant charismatique et président de l’Union des forces de changement (UFC), alliée du parti au pouvoir depuis mai 2010 mais qui ne représente pas grand-chose sur l’échiquier politique depuis les élections législatives de juillet 2013.

MM. Gnassingbé et Akoufo-Addo ont même fait le déplacement du quartier Wuiti à Lomé, pour voir Gilchrist Olympio à la maison.

Ce qui explique cette situation, selon Me Jean Yaovi Dégli, invité ce dimanche de l’émission « D12 » de la radio Pyramide FM, c’est que les deux (2) hommes politiques togolais, n’ont pas la même envergure. Mieux, a-t-il dit, M. Fabre n’a pas la même aura que Gilchrist Olympio.

A en croire l’ancien ministre de la Transition togolaise, c’est le président de l’UFC qui a aidé Faure Gnassingbé à rester au pouvoir avec la position qu’il avait eue depuis 2005 et le chef de l’Etat retourne l’ascenseur de temps en temps à son « partenaire ». « Si Gilchrist Olympio avait gardé sa position en 2005, il aurait été difficile à Faure Gnassingbé de rester au pouvoir », a-t-il expliqué.

Outre le fait que Gilchrist Olympio connaisse tous les hommes politiques ghanéens « au bout des doigts », pour avoir travaillé ou discuté avec eux à un moment donné de sa vie, est un atout, selon Me Dégli qui estime que cet honneur fait à l’ancien opposant charismatique est aussi une question de « symbole », surtout en ce 25ème anniversaire de l’attentat de Soudou.

« Gilchrist Olympio n’est plus rien aujourd’hui, mais il a été tout à un moment donné au Togo. A plus de 80%, il faisait les élections au Togo à l’époque », a rappelé Me Jean Yaovi Dégli.

Par contre, a souligné le président de « Bâtir le Togo », Jean-Pierre Fabre incarne aujourd’hui l’opposition à Faure Gnassingbé. Cependant, a-t-il relevé, il fait beaucoup de bruit, mais ne représente pas grand-chose.

« Ce régime ne fonctionne que sur la base du rapport de force. Si le rapport de force est tel que Jean-Pierre Fabre peut mobiliser toute l’opposition derrière lui et une bonne partie de la population togolaise, Faure Gnassingbé se précipitera pour discuter avec lui », a-t-il indiqué tout en rappelant que les rencontres chez l’ancien président Olusegun Obasanjo et à Sant’Egidio entre Faure Gnassingbé et Gilchrist Olympio ont été souhaitées par le parti au pouvoir.

Pour Jean Dégli, le régime « se fout » complètement de M. Fabre. « Aujourd’hui, on a l’impression que Fabre a écarté tous les autres opposants de lui et le fait de les écarter ne lui permet pas d’avoir l’envergure nécessaire dont il a besoin pour son leadership », a-t-il regretté.

Il a conclu en disant que le chef de file de l’opposition ne doit pas continuer indéfiniment à travailler en vase-clos avec les partis politiques membres du Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015). Il doit le faire aussi avec des partis comme l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), le Comité d’action pour le renouveau (CAR), les Forces démocratiques pour le renouveau (FDR) et le Togo autrement par exemple.

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