Ce n’est un secret pour personne. Le régime de Faure Gnassingbé est actuellement obsédé par l’organisation des élections « dans les délais légaux ». Déjà dans le giron des formations politiques, certains « opposants » soutiennent fort « les arguments du régime » et proposent que ces élections soient, au nom de la transparence, « supervisées par la communauté internationale ». Pas question, lance Me Isabelle Améganvi, présidente du groupe parlementaire ANC (Alliance Nationale pour le Changement).
Pour la députée de l’ANC, formation politique membre de la Coalition des 14 partis de l’opposition, la présence de la Communauté Internationale ne garantit et ne garantira jamais la transparence des élections au Togo.
Cette communauté internationale, insiste-t-elle, a été toujours présente au Togo lors des précédentes échéances électorales entachées de fraudes et d’irrégularités. Les seuls remèdes devant garantir des scrutins transparents au Togo, ce sont les réformes Constitutionnelles et électorales.
« Toutes élections qui sont passées au Togo ont été supervisées par la communauté internationale. Les élections de 2015, le fichier électoral et tout le reste ont été fait sous la supervision de l’OIF. Et vous savez tous ce qui s’est passé. Ce n’est pas la supervision de la Communauté internationale qui empêchera les fraudes. C’est le fait de revoir les choses au travers du dialogue que le chef de l’Etat, lui-même, a souhaité pour que nous nous asseyions et que nous fassions les réformes de manière consensuelle. Les réformes constitutionnelles, le cadre électoral et tout le reste. La communauté internationale n’a jamais réussi à empêcher les fraudes électorales », a indiqué Me Isabelle Améganvi ce vendredi matin sur radio Victoire Fm.
Selon elle, la Communauté Internationale ne fait rien. Elle n’a que cette seule formule diplomatique et controversée pour trancher toutes les élections (fraudées) en Afrique: « Les élections se sont bien déroulées. Il y a eu des irrégularités. Mais, ces irrégularités ne sont pas de nature à entacher la crédibilité du scrutin ».
« Donc, poursuit-elle, j’ai une fois posé la question au niveau de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) pour leur demander de nous expliquer cette formule qu’ils ont l’habitude de dire. Est-ce que, dans un pays comme la France, on peut faire des élections et qu’il y ait, par exemple, des militaires qui prennent des urnes, et qu’on vienne nous dire que : ça là, c’est vrai que ce sont des irrégularités, mais ne sont pas de nature à entacher la crédibilité du scrutin ? Est-ce qu’on peut dire ça en France ? Je leur ai posé la question de savoir si cela peut passer en France », a-t-elle confié.
Pour la 2èm Vice-présidente de l’ANC, cette « phrase magique » de la Communauté Internationale, est une formule diplomatique spécialement conçue pour les Africains que nous sommes. Des Africains qui n’ont pas la culture de l’organisation transparente d’élections ». « Et moi, en tant qu’Africaine, en tant que Togolaise, je ne peux pas accepter cela », a lâché Me Isabelle Améganvi.
Et de poursuivre : « Moi j’estime que la Communauté Internationale a été toujours là au moment où les fraudes se passaient. Elle n’a jamais pu rien faire ».
Elle reste convaincue que seules les réformes constitutionnelles et institutionnelles peuvent garantir des élections transparentes et crédibles au Togo et en Afrique.
Source : www.icilome.com