La campagne est officiellement lancée depuis vendredi pour les six candidats en lice pour remplacer le président sortant Mohamed Ould Abdelaziz à la tête du pays. L’opposition se dit inquiète au sujet des préparatifs du scrutin, qui aura lieu dans deux semaines, le 22 juin prochain.
Depuis vendredi à minuit, les six candidats déclarés à la succession du président Mohamed Ould Abdelaziz, dont le second mandat s’achève en août et qui ne peut se représenter, ont le droit de tenir des meetings.
Ils devraient sillonner le pays jusqu’à la fin de la campagne le 20 juin, à deux jours du premier tour. Aucun débat télévisé entre les candidats n’est toutefois prévu. En cas de second tour, celui-ci se tiendra le 6 juillet.
Pendant la précampagne, l’opposition s’est inquiétée d’un prémice de « hold-up électoral », dénonçant notamment la composition de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), dont elle juge les membres trop proches du pouvoir.
Ould Ghazouani, candidat du pouvoir
« Je vous appelle à prouver, de nouveau, votre attachement à la patrie et à la démocratie, votre maturité politique et à aborder ces élections dans un esprit de compétition responsable et dans un climat de tolérance, de fraternité », a déclaré dimanche 2 juin le président sortant.
Son parti a désigné comme candidat un autre ex-général, Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, dit Ould Ghazouani. Ce compagnon de toujours du président Aziz, avec lequel il a participé à deux putschs, en 2005 et 2008, date à laquelle il est devenu chef d’état-major, fut ministre de la Défense de novembre 2018 à mars 2019.
« Je vous convie à une campagne centrée sur les programmes », a déclaré M. Ould Ghazouani en début de semaine. Il a promis, s’il est élu, de « promouvoir un dialogue permanent avec les forces politiques sur les questions stratégiques », ce qui lui a valu le ralliement de plusieurs figures de l’opposition.
M. Ould Ghazouani a également mis en tête de ses priorités « la sécurité et la stabilité » du pays. Depuis lors, le pays a engagé une politique volontariste : remise sur pied de l’armée, surveillance accrue du territoire et aide au développement des zones les plus reculées, en particulier aux abords des frontières avec le Mali.
Face à lui se présente notamment l’ancien chef de gouvernement de transition (2005-2007), Sidi Mohamed Ould Boubacar. Soutenu par une coalition comprenant le parti islamiste Tewassoul, principale force d’opposition, et par l’homme d’affaires franco-mauritanien en exil Mohamed Ould Bouamatou, il est considéré comme l’adversaire le plus sérieux de M. Ould Ghazouani.
Autres candidats
Le militant anti-esclavagiste Biram Ould Dah Ould Abeid, arrivé en deuxième position avec seulement quelque 9% des voix lors de la présidentielle de 2014, boycottée par les principaux partis d’opposition, est de nouveau candidat. Il a promis d’appliquer une série de 12 recommandations d’Amnesty International en faveur des droits humains, et notamment de combattre les séquelles de l’esclavage et les violences faites aux femmes.
La liste des candidats comprend également Mohamed Ould Moloud, chef du parti de l’Union des forces du progrès (UFP, gauche), Baba Hamidou Kane, journaliste et candidat malheureux à la présidentielle de 2009 (moins de 2%), ainsi que le néophyte Mohamed Lemine El-Mourteji El-Wavi, expert financier et haut fonctionnaire au Trésor mauritanien.
Source : www.cameroonweb.com