Nouveau round judiciaire en Francesur la légalité des enregistrements effectués par l’avocat du Palais : cette fois, c’est la Cour de cassation qui donnera son dernier mot. La justice française doit statuer sur la validité des enregistrements clandestins qui ont conduit à l’inculpation de Catherine Graciet et Éric Laurent, deux journalistes français inculpés pour « chantage ».
La justice française se penche à nouveau, vendredi 27 octobre, sur la validité d’enregistrements clandestins à l’origine de l’inculpation de deux journalistes français soupçonnés d’avoir voulu faire chanter le roi du Maroc.
La Cour de cassation, plus haute juridiction française, avait déjà remis en cause la validité de ces enregistrements en septembre 2016. Mais elle va devoir se prononcer à nouveau, après que les journalistes concernés ont formé un nouveau pourvoi, en réaction à une décision de la cour d’appel de Reims (est), qui a jugé ces enregistrements recevables en février 2017. La Cour de cassation se réunira cette fois, fait rare, en assemblée plénière. Sa décision ne pourra plus être contestée.
Plus de deux ans après son dévoilement, cette histoire prend des allures de casse-têtes judiciaire. Catherine Graciet, 42 ans, et Éric Laurent, 69 ans, ont été inculpés en France pour chantage et extorsion de fonds.
Un tourbillon judiciaire
Catherine Graciet et Éric Laurent ont été interpellés le 27 août 2015 en possession d’une somme de 80 000 euros en liquide. Ils ont été inculpés pour chantage et extorsion de fonds à l’égard de Mohammed VI. Selon les éléments de l’enquête, ils sont soupçonnés d’avoir voulu lui extorquer 3 millions d’euros, en contrepartie de la non publication d’un livre à charge sur la monarchie marocaine.
L’émissaire du Palais, Hicham Naciri, qui a rencontré les journalistes à trois reprises, a réalisé des enregistrements audio de ses discussions avec eux et les a transmis aux autorités françaises à titre de preuves. Mais au lieu de livrer rapidement son verdict, l’affaire est entrée dans un tourbillon judiciaire au centre duquel se trouve la question de la légalité de ces enregistrements, particulièrement ceux réalisés durant les deux derniers rendez-vous entre l’avocat du Palais et les journalistes.
Ces derniers ont évoqué « un vice de procédure », considérant que l’émissaire de Mohammed VI n’avait pas le droit d’effectuer ces enregistrements alors qu’une enquête judiciaire était déjà ouverte contre eux dès leur premier rendez-vous.
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