Manifestations de rue ce samedi : Faure Gnassingbé dans la surenchère, le peuple veut sa Constitution de 1992

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Manifestations de rue ce samedi : Faure Gnassingbé dans la surenchère, le peuple veut sa Constitution de 1992

Le régime RPT/UNIR revient avec ses contre-marches, après avoir sorti des stratégies de son laboratoire. Visiblement, les menaces, les intimidations et pire, les répressions n’ont pas réussi à arriver à bout de la mobilisation populaire qui croit de jour en jour. Entre-temps lassé par ces contre-marches qui ne donnent apparemment rien, malgré les montages grotesques opérés par la caisse de résonance du régime qu’est la TVT, Faure Gnassingbé et son parti reviennent à la charge, avec une manifestation qu’ils prévoient demain samedi, en même temps que la Coalition des 14 partis de l’opposition.

Pour la Coalition de l’opposition, il s’agit de se souvenir de l’assassinat de Sylvanus Olympio. « Elle (Ndlr, la Coalition) invite toutes les populations togolaises, sur toute l’étendue du territoire national, à prendre massivement part, le samedi 13 janvier 2018, à la grande manifestation nationale qu’elle organise en commémoration de l’assassinat du Père de l’Indépendance, Père de la Nation Togolaise. Assassinat qui a plongé notre pays dans la situation que nous vivons jusqu’à ce jour », indique le communiqué rendu public mercredi dernier.

Il faut noter que l’opposition a prévu tenir des meetings à Mango, Bafilo et Sokodé les 10, 11 et 12 janvier. Mais le régime a tout simplement interdit ces manifestations en brandissant des motifs qui, aux yeux de la Coalition, sont fallacieux. « La Coalition des 14 partis politiques de l’opposition note que l’interdiction des manifestations planifiées dans ces villes, au motif à peine croyable que deux armes auraient disparu, confirme le double langage et la volonté obstiné du régime en place de priver les Togolais du droit constitutionnel de manifester pacifiquement », poursuit le communiqué. Elle dénonce donc l’état de siège (que le gouvernement avait levé dans ses mesures dites d’apaisement) décrété sur ces villes.

Du côté du RPT/UNIR, on parle de pression de la rue, à travers les marches, pour amener la classe politique à vite ouvrir le dialogue dont leur champion, Faure Gnassingbé décrète déjà l’échec. « Conformément à notre loi fondamentale, c’est maintenant au peuple togolais tout entier, seul détenteur de la souveraineté nationale, qu’il appartient de se prononcer. Dans l’Etat de droit que nous construisons, nous ne pouvons pas prétendre substituer des voix plus autorisées au suffrage universel », a-t-il dit dans son message de vœux. Il faut comprendre que le dialogue par lequel chacun espère trouver une solution politique à la crise, n’est pas la préoccupation de Faure Gnassingbé qui a toujours compté sur la fraude électorale pour pérenniser son pouvoir. On se demande d’ailleurs sur qui ces « marcheurs d’UNIR » veulent mettre la pression, d’autant plus que l’organisation de ce dialogue ne relève pas de la responsabilité de l’opposition. Autrement, ces jeunes (qui ne sont pas forcément militants du RPT/UNIR, puisque motivés à coup de 1 000 ou 2 000 FCFA) qu’on veut déverser dans la rue, veulent faire pression sur Faure Gnassingbé. C’est là où des observateurs découvrent une supercherie autour d’un projet qui consiste seulement à maquiller le pouvoir aux yeux de la communauté internationale et autres partenaires du Togo.

Il faut surtout voir en cette agitation du parti au pouvoir une forme déguisée de campagne électorale. Ces marches en soutien à Faure Gnassingbé organisées, dit-on, dans plusieurs villes, sont plutôt des opérations de charme à l’endroit des populations qui constituent un bétail électoral pour le régime. Un T-shirt en plus de 2 000 FCFA (pour ceux qui aura la chance), et le tour est joué. « En 2018, nos concitoyens seront plusieurs fois appelés à décider, par le vote, des grandes orientations de la vie nationale », a-t-il indiqué. Décider des grandes orientations de la vie nationale avec des institutions verrouillées, un code électoral qui n’avantage que son camp, Faure Gnassingbé n’en demande pas mieux. Les revendications du peuple togolais, notamment le retour à la Constitution de 1992, le déverrouillage des institutions de la République, la révision du cadre électoral, avec droit de vote accordé à la diaspora, etc. sont balayées du revers de la main par son pouvoir qui semble pas inscrire l’alternance dans son agenda. Et pendant que ses émissaires sillonnent le territoire pour quémander le suffrage des Togolais, son gouvernement, appuyé par l’armée, interdit des villes à l’opposition.

En même temps qu’on défend à la Coalition des 14 partis de l’opposition d’organiser des manifestations à Mango, Bafilo et Sokodé, les envoyés spéciaux du Prince tiennent des réunions et des meetings politiques avec les gens dans ces villes. Faure Gnassingbé lui-même s’est rendu récemment à Sokodé où les armes continueraient de circuler. L’opposition n’a-t-elle pas le droit de douter de la sincérité des arguments évoqués par le gouvernement pour interdire des marches dans ces trois villes ?

Source : www.icilome.com