La société civile togolaise continue de s’activer pour aider le pays à sortir de sa crise. À la veille des nouvelles manifestations des 7, 8 et 9 prochain, un groupe de six organisations de la société civile composé de : l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT-Togo), l’Association Togolaise pour la Défense et la Promotion des Droits Humains (ATDPDH), la Commission Épiscopale Justice et Paix (CEJP-Togo), le Groupe de Réflexion et d’Action pour le Dialogue, la Démocratie et le Développement (GRAD), la Solidarité et Action pour le Développement Durable (SADD) et le Syndicat des Praticiens Hospitaliers du Togo (SYNPHOT) interpelle l’Etat togolais.
En conférence de presse lundi à Lomé, le collectif des OSC pense que toutes les récentes violences et toutes celles observées depuis 2012 ne sont pas des débordements dus à l’incompétence ou à la volonté des forces de l’ordre sur le terrain mais à la non-application des lois relatives aux manifestations publiques.
Toutes engagées pour la promotion de la démocratie, des droits humains, de la justice sociale, de la paix, de l’enracinement de l’Etat de droit et de la sauvegarde de la cohésion sociale, ces OSC s’inquiètent des violences graves commises sur les manifestants et les citoyens depuis l’appel du Parti National Panafricain (PNP) pour une marche pacifique le 19 août.
« Depuis l’appel du Parti National Panafricain(PNP) le 19 août pour demander le retour à la constitution de 1992 et le vote de la diaspora, des manifestations de rue se sont succédées sur plusieurs endroits du territoire national avec malheureusement son cortège de violence à l’allure d’un génocide », déplore le groupe des six OSC.
L’usage excessif de la force dans la gestion des manifestations publiques au Togo, le recours à l’armée nationale en renfort dans la gestion des manifestations publiques pacifiques à caractère sociale ou politique entraînant souvent des drames, l’irruption des forces de l’ordre dans les domiciles privés des citoyens, la circulation de miliciens à visages découverts tabassant et tuant en toute impunité sont autant de faits qui troublent la coalition des six OSC.
Selon leur analyse, le Togo a connu ces violences pendant deux périodes. De 1990 à 2005 et entre 2012-2017, mais pas entre 2006-2011. Durant cette dernière période, le Togo aurait connu selon ces organisations, un encadrement professionnel des manifestations publiques laissant entrevoir le caractère républicain des dispositifs d’encadrement.
Par ailleurs, ces 6 OSC recommande pour éviter de nouveaux débordements, de créer les conditions juridique, humaine, organisationnelle, matérielle et pratique pour la gestion professionnelle des manifestations publiques, de s’assurer d’une formation adéquate des forces armées togolaises qui sont réquisitionnées en renfort aux forces de sécurité publique pour le maintien d’ordre et de créer les conditions pour la mise en place d’un mécanisme de confiance mutuelle entre les forces de sécurité publique et les citoyens dans la gestion des manifestations publiques pacifiques.
TogoBreakingNews.info