Très attendu par les Sénégalais et par l’Afrique toute entière en général, le président Macky Sall a finalement annoncé lundi soir dans son discours à la nation qu’il ne se présentera pas à la présidentielle de 2024 pour un troisième mandat. Une bouffée d’oxygène pour la démocratie sénégalaise qui a pris un coup ces derniers temps à cause des événements politiques qui ont coûté la vie à plusieurs Sénégalais et fait des dégâts matériels importants.
Sous la pression populaire et externe, Macky Sall a abdiqué. Sa décision de ne pas briguer un troisième mandat à la tête du Sénégal est à saluer, mais il a fallu que le peuple soit debout et que la pression extérieure soit forte. Le variant togolais du troisième mandat n’a pu contaminer le Sénégal.
En effet, c’est du Togo que cette idée de troisième mandat est parti et se propage en Afrique de l’Ouest, surtout francophone. Ce virus a atteint la Guinée où Alpha Condé s’est offert un troisième mandat dont il n’a pas eu le temps de jouir. Puisqu’il a été dégommé par des militaires qui l’ont déposé quelques mois après sa prestation de serment. En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara qui appelle Faure Gnassingbé « jeune doyen », a également pris goût au pouvoir. Il est actuellement dans son troisième mandat après avoir retouché la constitution.
La démocratie sénégalaise tant chantée dans le monde a failli être victime de cette épidémie du troisième mandat. Elle a d’ailleurs été chahutée ces derniers temps à cause des velléités de Macky Sall que le variant togolais a fleuré. Mais la pression populaire a eu raison de lui.
Lorsque Faure Gnassingbé a annoncé son troisième mandat, tout le peuple togolais s’est levé comme un seul homme pour manifester son indignation. Les manifestations ont été réprimées dans le sang avec plusieurs morts et des blessés. Mais soutenu par l’armée et des opposants versatiles, il a fini par faire passer son projet. Aujourd’hui, Faure Gnassingbé prépare son cinquième mandat pour 2025. Il a réussi à neutraliser tous ses adversaires (opposants politiques, acteurs de la société civile, médias critiques) et contraints à l’exil d’autres.
Macky Sall renonce donc à son projet. La démocratie sénégalaise est remise sur les rails. Pendant ce temps, Faure Gnassingbé, seul, continue son aventure périlleuse de s’éterniser au pouvoir. Il a visiblement un boulevard devant lui, puisque l’opposition togolaise n’est devenue que l’ombre d’elle-même. Au Sénégal, il a fallu que les opposants, notamment Ousmane Sonko, tiennent fermes en résistant aux intérêts partisans et personnels.
La digue de la démocratie n’a pas sauté pour l’instant au Sénégal. Une lueur d’espoir pour les peuples d’Afrique de l’Ouest en lutte contre les pouvoirs à vie. Reste à savoir si les acteurs politiques togolais profiteront intelligemment de cette vague d’espoir pour mettre en difficulté Faure Gnassingbé qui ne cherche qu’à s’éterniser au pouvoir contre vents et marées. A suivre.
Source: Presse-alternative.info
Source : icilome.com