Pour les Touaregs du MSA et du Gatia, l’attaque du 1er mai est à imputer aux terroristes de l’Etat islamique pour le Grand Sahara. Dans un communiqué, les deux organisations parlent d’exécutions sommaires, de personnes brûlées vives.
Des exactions présumées qui font suite à une autre attaque imputée aux terroristes, les 26 et 27 avril, contre des camps touaregs de la communauté daoussahak à Aklaz et Awakassa. Au moins 47 personnes seraient mortes.
Dans un communiqué, la Minusma promet une enquête sur place pour établir des responsabilités et déplore une situation qui aggrave les tensions, historiques entre communautés locales. En effet au sein de l’Etat islamique pour le Grand Sahara, même si toutes les communautés sont représentées, les Peuls sont majoritaires.
Or en parallèle, les communautés peules surtout au nord de Tillabery au Niger voisin accusent le MSA et le Gatia d’être à l’origine de plusieurs attaques qui auraient coûté la vie à des dizaines de civils en particulier depuis la fin du mois de mars et là aussi, entre le 26 et 28 avril. Ils dénoncent des amalgames et des règlements de comptes sous prétexte de lutte antiterroriste.
Finalement, difficile de dire si ces attaques sont le fait de terroristes ou d’un cercle vicieux de représailles entre communautés. Alpha Oumar Ba-Konaré, peul et président de Kisal, observatoire des droits humains, analyse la situation : « Il y a eu des morts civils des deux côtés. Ca c’est indéniable. Il y a des tombes, il y a aussi des images, des témoignages de réfugiés, côté peuls nigériens. Côté Daoussahak, malien également, on a des images des morts, des témoignages accablants, sur ce que les victimes ont vécu. Et là, depuis une semaine, on se rend compte que les menaces nombreuses qui ont été proférées à l’endroit des communautés daoussahak semblent malheureusement être en train de se réaliser. Après, il est difficile de savoir si les responsabilités se situent au niveau des groupes armés de la communauté peule qui aurait décidé de se venger ou si c’est l’Etat islamique qui est en train d’attaquer les communautés touaregs, daoussahak ou côté malien. La problématique majeure pour nous maintenant, c’est de pouvoir identifier les différents acteurs armés et aussi de pouvoir négocier l’accès au terrain pour mener les enquêtes afin de pouvoir rendre justice et s’assurer d’un minimum de régulation dans la zone. »
Source : www.cameroonweb.com