« Fermer les yeux sur la précarité, la maladie, la déchéance, l’exclusion, c’est pratiquer une politique de l’autruche qui se retournera immanquablement contre ceux qui l’auront cautionnée » (Noël Mamère)
Les Togolais vivent depuis quelque temps l’enfer dans leur pays. En plus de la vie chère et la précarité qui s’est renforcée avec la pandémie de Covid-19 qu’ils subissent comme un goulet d’étranglement, avec des denrées primaires de base devenues inaccessibles à l’écrasante majorité, ils doivent faire face une autre situation de détresse : les inondations. Une situation qui devient préoccupante dans cette période de saison pluvieuse. A la moindre pluie, les quartiers sont inondés. Les fortes précipitations qu’a connues la capitale samedi et dimanche ont provoqué des scènes de désolation dans nombre de quartiers qui sont inondés. De nombreuses artères sont subermergées et ne sont plus carrossables.
A Nyékonakpoe, la lagune a débordé de son lit et l’eau s’est engouffrée dans les maisons environnantes et a inondé les chambres. Les populations se retrouvent les pieds dans l’eau. Les scènes de désolation sont observées dans plusieurs autres quartiers comme Togo 2000, Adamavo, Kanyikopé, Adakpamé, Baguida, Nukafu, Gbadago, Agoe, etc., des banlieues dont les habitants vivent des calvaires à chaque saison pluvieuse.
En 2015, lors de la COP21 à Paris, Faure Gnassingbé rassurait pourtant les partenaires du Togo que les inondations sont des histoires anciennes à Lomé. « Pour ceux qui connaissent Lomé, chaque année, chaque saison des pluies, il y a des sinistrés, des inondations, des victimes. Grâce à un programme de la Banque Mondiale, on a construit de grosses canalisations, et depuis 3 ans, nous n’avons plus ces genres d’inondations », clamait-il. On dirait qu’il est totalement coupé des réalités que vivent ses concitoyens au quotidien.
Certes, des infrastructures d’assainissement ont été réalisées dans plusieurs quartiers comme la construction des retenues d’eau et la mise en service d’un 4ème lac de drainage des eaux de pluies. Mais les inondations sont récurrentes à Lomé. La capitale est envahie par les eaux à chaque pluie.
Aujourd’hui les Togolais semblent orphelins, abandonnés à leur triste sort. Pendant que les populations ne savent plus à quel saint se vouer, Mme Victoire Tomegah Dogbé, chantre du « gouverner autrement » qui, à sa nomination, avait promis qu’« aucun Togolais ne sera laissé de côté », est en séjour d’agrément à Paris.
« Pour moi ce qui compte c’est le Togolais », clamait la Cheffe du gouvernement à sa prise de fonction. Les Togolais sont actuellement envahis par les eaux et au lieu de parer au plus pressé, le Premier ministre, elle, fait son « one-woman-show » à Paris à l’occasion du Forum du Conseil français des investisseurs en Afrique qui s’est tenu le 1er juillet 2021. A l’en croire, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes au Togo. « Le pays va très bien », a-t-elle asséné à l’ouverture du forum.
Ensuite, elle s’est épanchée dans les médias internationaux sur les défis sécuritaires auxquels le Togo est confronté au Nord avec la menace jihadiste au Sahel, et au Sud, avec la piraterie dans le Golfe de Guinée. Pendant que les Togolais sont sinistrés. Il n’en fallait pas plus pour déclencher l’indignation de ses compatriotes.
« Mme Tomegah-Dogbe, vous avez plus urgent à faire pour ces hommes, ces femmes et ces enfants, que de venir à Paris, parler du climat des affaires. Vous êtes payée pour résoudre avant tout les problèmes des Togolais. Venir vendre le Togo, comme une terre d’investissement, dépend aussi de l’image du pays, des conditions de vie des populations et de votre capacité à gérer le quotidien de vos populations », s’est emporté un compatriote de la diaspora.
« Est ce que vous arrivez à trouver le sommeil dans vos belles maisons climatisées payées grâce à l’argent des Togolais, alors que ces frères et sœurs vivent dans ces conditions indécentes ? » s’est-il interrogé.
Mme le Premier ministre doit savoir que la politique de prestige qui consiste à cacher les misères des Togolais et à faire croire au monde que tout va bien au Togo, n’a jamais rien résolu.
Médard Ametepe
Source : Liberté
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Source : 27Avril.com