Malaise au sein du monde de l’éducation au Togo : Les boursouflures langagières de Klassou pour entretenir le dilatoire

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Malaise au sein du monde de l’éducation au Togo : Les boursouflures langagières de Klassou  pour entretenir le dilatoire

Après plusieurs mois de paralysie des activités depuis la rentrée du 02 octobre 2017, le gouvernement a invité les Syndicats des enseignants le jeudi 11 janvier dernier à la Primature pour des échanges. Pendant plus d’une heure, le Premier ministre Selom Komi Klassou a raconté sa vie aux syndicats, partenaires en développement et associations de parents d’élèves.

Il a fait l’historique des salaires des enseignants au Togo pour signifier que le gouvernement en a assez fait. Selon le gouvernement, de la période de 2005 à 2017 d’énormes avancées ont été réalisées. Pour la catégorie A1, le salaire de départ à la retraite a connu un accroissement de 85,10%, pour la catégorie A2 ce salaire est passé d’une hausse de 59,35% en 2005 à 92,76% en 2017, pour la catégorie B, la hausse est passée de 58,89 % à 99,24%, la catégorie C de 70,81% à 123,98 % et la catégorie D de 117,18% à 171,97%. « Nous avons le devoir de créer les conditions nécessaires à notre jeunesse pour garantir le droit fondamental qui est celui de l’accès à une formation de qualité », a martelé M. Klassou.

« Nous admettons que les améliorations substantielles apportées, des défis majeurs persistent. Pour relever ceux-ci, et avec l’ensemble des partenaires sociaux du système éducatif, le gouvernement bien réceptif, privilégie l’écoute, la disponibilité et le dialogue inclusif », a souligné le chef du gouvernement. Dans la foulée, M. Klassou annonce la mise en en place dès cette semaine d’un nouveau cadre de discussion pour réfléchir aux problèmes liés au secteur de l’éducation.

Au sortir de la rencontre, les syndicats estiment être blasés. Pour Atsou-Atcha Yaovi de la Coordination des Syndicats de l’Education du Togo (CSET), il est inadmissible que le gouvernement tourne en rond sur les mêmes problèmes. « Je pensais qu’on allait discuter des points d’achoppement liés au statut particulier mais rien n’a été dit sur le sujet ». Son collègue de la FESEN Houssime Senon se retrouve dubitatif « Nous venons de sortir de la primature sans grande chose à partager. Nous avons assisté plutôt à l’exposition des évolutions salariales des enseignants depuis 2005 à nos jours catégorie A1 A2, B,C et D. Il en était de même pour les primes. Enfin, le Premier Ministre a promis mettre en place un groupe de travail pour réfléchir sur nos six points de revendication d’ici la semaine prochaine. C’est l’essentiel ».

Les boursouflures langagières de Klassou pour entretenir le dilatoire

Depuis 2011, le monde de l’éducation reste marqué par des grèves incessantes. Les Etats généraux annoncés par Faure Gnassingbé depuis 2013 n’ont jamais été traduits dans la réalité. L’année scolaire 2017-2018 a été la plus catastrophique avec tout le premier trimestre rythmé par des mouvements presque chaque semaine. Dans une atmosphère aussi polluée, le gouvernement n’a d’autre moyen que de faire face aux revendications des enseignants. Plusieurs cadres ont été déjà créés sans suite. Même le statut particulier annoncé à grande pompe par le même Premier ministre avant la dernière rentrée, mais que nenni ! Si face à ces séries de débrayages, Klassou Komi se met à parler seul pendant plus d’une heure pour à la fin annoncer un nouveau cadre de discussion, qui peut le croire ? Pendant ce temps, c’est la qualité de formation donnée aux élèves qui s’en ressent. Une formation au rabais sur toute la ligne. Quelles seront les réactions des syndicats avec leur base face à ce nouveau coup de bluff ?

Kokou Agbemebio

Source : www.icilome.com