Le Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur (Cames) serait une véritable mafia. Les Professeurs Mohamed Chérif-Deen Rahimy et Oladé Okunlola Moïse Lalèyè viennent de faire paraître « Le Cames, une nébuleuse qui entrave l’essor du Bénin et de l’Afrique ». Un essai de 191 pages subdivisé en deux grands livres. Le premier est intitulé : « le Cames, une institution sans visage », et le second « le Cames, le mal à conjurer immédiatement ». Chaque livre est composé de deux parties.
Fruit de cinq années de recherches et d’investigations, laborieusement conduit par les Professeurs, le document met en lumière les pratiques peu orthodoxes de cette institution considérée depuis plus d’une quarantaine d’années comme la plus prestigieuse de l’enseignement supérieur en Afrique francophone. Ce document inédit paru aux Editions « Secret des arts » et disponible, depuis mercredi 25 avril 2018, est un ensemble de témoignages sur le dysfonctionnement du Cames.
Ce creuset qui a théoriquement pour rôle de coordonner les systèmes d’enseignement supérieur et de la recherche afin d’harmoniser les programmes et les niveaux de recrutement dans les différents établissements d’enseignement supérieur, serait un vrai outil de domination. Les lecteurs découvriront dans l’ouvrage, très attendu, le mode d’accès et d’évolution des enseignants au Cames, les clans, les systèmes de parrainage voire les modes de blocage et de destruction de carrière professionnelle.
Dans la première, les deux auteurs, présentent les dysfonctionnements au sein de cette institution et montrent comment elle n’a jamais cherché à avoir de statut. Ainsi, à la page 73 on peut lire : « une simple scrutation à la fois sommaire et approfondie des lettres du Statut du Cames, permettra de révéler toute l’illégalité et l’illégitimité dans cette mystique institution … en dépit de l’apparence que projette l’édifice servant de son siège dans le pays des hommes intègres à Ouagadougou ». Les auteurs révèlent, après avoir exposé une série de fraudes et de faux, ce qu’est réellement cette institution. Ils vont plus loin et avertissent le gouvernement.
Dans la deuxième partie, ils exposent le micmac, les incongruités et les tricheries organisées pour la promotion des enseignants. Je cite : « l’attestation que délivre le Cames à l’effet est une écriture fausse. Elle ne repose sur aucune base légale, car il n’existe aucune règlementation officielle du Cames qui fonde formellement une telle délivrance, surtout pour valoir et servir les fins auxquelles elle est prétendue destinée. ». Pour conclure l’opuscule, les auteurs relèvent : « Le Cames est définitivement nu, tout colmatage pour le sauver demeurera l’une des plus ignobles trahisons de la génération présente, imputable à l’élite nationale et africaine. Elle ne sera jamais pardonnée par l’histoire ».
Au total, le livre permet de découvrir ce qui se cache sous les habits blancs du Cames. Ayant été victimes chacun des turpitudes de l’institution, les auteurs tirent la sonnette d’alarme pour que d’autres après eux n’en soient pas victimes. A quelque chose, malheur est bon.
Source : www.cameroonweb.com