Madagascar: retour sur une journée de violences

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Samedi 21 avril, des milliers d’opposants ont bravé l’interdiction de manifester et sont descendus dans les rues de Tana pour dénoncer les nouvelles lois électorales. Des affrontements ont éclaté, laissant trois personnes sans vie – dont deux enfants qui auraient été asphyxiés par les gaz lacrymogènes – et dix-sept blessés, selon les informations de RFI. Un bilan provisoire.

Il est 9h quand les députés de l’opposition et leurs soutiens apparaissent en haut de l’avenue de l’Indépendance. Depuis la veille, un important dispositif de forces d’intervention quadrille le quartier.

Mais très vite, cela dégénère. Les militaires lancent des gaz lacrymogènes sur la foule et tirent avec des balles en caoutchouc, aux abords du marché d’Analakely. Cris, tirs, détonations…

« J’étais parti de chez moi pour aller au marché, et on m’a jeté des bombes lacrymogènes, qui tuent ! Est-ce possible de faire cela à un simple citoyen ? », s’insurge cet homme. « Je déclare à tous les bailleurs de fonds, arrêtez tous les investissements à Madagascar ! Parce qu’ici, il n’y a pas de démocratie ! », avertit un autre.

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Les heurts vont durer plus de 3 heures. Jusqu’à ce que les forces de l’ordre, acculées, tirent à balles réelles. A 12h30, c’est une foule hystérique qui se déverse sur le parvis de l’Hôtel de Ville, où les attendent les députés. Hawel Mamod’Ali, député Mapar, brandit des vestiges du combat. « J’ai des bombes lacrymogènes, des bombes assourdissantes, des balles réelles, des balles de kalachnikovs, voilà avec quoi ils nous ont attaqués, pour tuer la population. On va essayer de s’organiser entre nous les députés, pour voir la suite à donner à ce mouvement. »

La suite, on la connait. Les députés de l’opposition ont convenu de venir manifester tous les jours sur le parvis, tant que le président de la République et son gouvernement n’auront pas démissionné. « Nous continuerons à manifester jusqu’à ce que le président démissionne », a déclaré le député Mapar Hawel Mamod’Ali.

Source : www.cameroonweb.com