À Madagascar, les dahalos, les voleurs de zébus, ne s’en prennent pas qu’aux animaux. Les enlèvements contre demande de rançon deviennent monnaie courante. En 2016, quelques-uns ont été recensés. Mais c’est en 2017 que le phénomène s’est aggravé. Selon un bilan statistique de la gendarmerie nationale, les dahalos ont fait une centaine d’enlèvements en sept mois.
Les dahalos ont fait une centaine de captifs entre le 28 mai 2017 et la fin de cette année. C’est ce qu’établit le bilan statistique publié par la gendarmerie peu avant la Saint-Sylvestre.
En tout, c’est une trentaine de cas d’invasions de villages suivis de rapts qui ont été répertoriés en sept mois. La région la plus touchée est celle de Menabe, dans la province de Tuléar, sur la côte ouest de Madagascar.
Sur cette période, les voleurs de zébus ont fusillé six de leurs prisonniers, dont une mère de famille, pour se venger d’une tentative de libération par les gendarmes. ?Les autres otages – parmi lesquels six enfants et une douzaine de femmes – ont été libérés sains et sauf.
Pas de plaintes, par peur des représailles
Le mode opératoire des bandits est souvent le même. Ils choisissent des villages enclavés, isolés, où aucune force de l’ordre n’est présente. Puis ils prennent des villageois, issus de famille d’éleveurs de bœufs, en otage. La famille paie ensuite la rançon exigée par les ravisseurs, grâce à la revente de zébus.
Aucune famille ne porte plainte auprès des gendarmes, de peur que les otages soient exécutés, ce qui rend l’investigation très compliquée.
D’après la gendarmerie, les prises d’otages seraient plus faciles et surtout plus lucratives pour les bandits que le vol de bétail. En 2017, le gouvernement a pourtant déployé des bataillons interarmées supplémentaires, pour lutter contre l’insécurité en zone rurale, en vain.
Même si le phénomène n’est pas inconnu, c’est la première année que l’on compte autant d’enlèvements de la part des dahalos.
Source : www.cameroonweb.com