Madagascar: la dénonciation, nouvelle arme contre le vol de vanille

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A quelques jours de la récolte, les champs de vanille valent de l’or. Dans ce village de la Sava, devant les maisons aux toits en taule flambant neuve, une dizaine de petits planteurs viennent d’achever une réunion. L’ordre du jour : comment sécuriser les champs dont la valeur représente plus de 80% de leur revenu annuel.

« On s’arrange entre nous la plupart du temps. Là on vient de décider que ce soir, c’est mon voisin qui va garder mon champ et demain, ce sera moi qui patrouillerai pour nous deux. Jour et nuit, on surveille notre vanille. Le soir, si des gens passent à côté de nos plantations, on les fouille un à un », explique un planteur.

Le vol, une catastrophe pour les planteurs. Mais une calamité aussi pour les exportateurs qui se retrouvent, parfois sans le savoir, à acheter une vanille volée, immature. Pour enrayer le phénomène, les exportateurs de la Sava ont créé une association, dotée d’une caisse.

« Il y a 3 mois, une association s’est créée par les exportateurs pour financer la dénonciation de vanille volée. La dénonciation c’est simple, si les voisins préparent la vanille avant l’ouverture de la campagne, on les dénonce. Ils sont traduits devant la justice, explique Fayol Makboul, le directeur général de Hachmann Madagascar Export. Aujourd’hui, nous constatons des résultats très probants : moins de vols, moins de plaintes à la gendarmerie et aux services de la police. Nous avons une caisse qui a été confectionnée par tous les exportateurs, afin de doter d’une prime les dénonciateurs. »

Dénoncer pour mieux dissuader, si la méthode peut déranger, elle semble avoir fait ses preuves. L’an dernier, au moins 11 meurtres de voleurs de vanille ont été recensés dans l’île. Leurs assassins étaient des planteurs excédés qui, pour sauver leur récolte, ont préféré se faire justice eux-mêmes.

Source : www.cameroonweb.com