C’est un secret de Polichinelle. Au Togo, la lutte contre la corruption consiste seulement à brandir les menus fretins devant les caméras, alors que les gros poissons continuent de se la couler douce avec les deniers publics. Même la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et autres infractions assimilées (HAPLUCIA) n’arrivent pas à les inquiéter.
Cette incapacité de la haute autorité à poursuivre les hautes personnalités et autres magistrats qui se délectent de la corruption a été avouée par le président de cette institution dans son message à l’occasion de la journée africaine de la lutte contre la corruption dont le thème est : « Gagner la lutte contre la corruption, une voie durable pour la transformation de l’Afrique ».
Wiyao Essohana reconnaît l’incompétence de sa structure à connaître les crimes économiques commis par des membres du gouvernement et des hauts magistrats du Togo. C’est pourquoi il fait appel à la société civile, aux députés et aux médias à jouer leur mission de veille citoyenne, afin que la Cour de justice, prévue par la Constitution, soit mise en place par les autorités.
« La Haute Cour de Justice est compétente pour juger les hautes personnalités, les hauts magistrats aussi. Nous devons lutter pour qu’elle soit mise en place vous et moi, puisque moi j’ai pour mission de proposer des mesures. Il revient à chaque acteur, médias ou société civile, de jouer son rôle. En tant que médias, vous pouvez obliger les gouvernants à prendre des mesures. Tout le monde peut envoyer des projets à l’Assemblée nationale », a indiqué Wiyao Essohana.
Depuis la mise en place de son institution, aucune action (plainte) n’est rendue publique. En janvier dernier, il a déclaré que la corruption n’est pas aussi alarmante que ça au Togo. Si c’est le cas, on se demande où se situe son inquiétude aujourd’hui.
I.K
Source : www.icilome.com