La corruption fait partie des grandes plaies béantes qui plombent toute initiative de développement du Togo. Le dernier rapport de l’ONG Transparency International sur la perception de la corruption dans le monde place le Togo au 128è rang sur 180 pays.
La mal gouvernance est beaucoup plus caractérisée par la corruption rampante. Au lieu d’y faire face avec le plus grand sérieux que cela requiert, on constate malheureusement des acrobaties indigestes. En fin de semaine dernière, on avance l’adoption d’une nouvelle stratégie de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées. Après 18 mois d’élaboration, le document a été officiellement remis jeudi 13 octobre au gouvernement à Lomé.
Le nouveau plan, conforme aux standards internationaux, couvre la période 2023-2027 et s’articule autour de trois axes : le renforcement du cadre juridique et institutionnel, la mobilisation de toutes les couches de la population, et enfin des actions de renforcement de l’intégrité et la transparence au sein de l’administration publique, insiste-t-on.
«Tout le monde doit se sentir concerné», se contente d’annoncer le Président de la Haute Autorité de Prévention et de lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (Haplucia),Wiyao Essohana. «Nous avons choisi de faire une lutte axée sur un triptyque : information, prévention, répression», renchérit le ministre des Droits de l’Homme, de la Formation à la Citoyenneté et des Relations avec les Institutions de la République, Christian Trimua avant d’ajouter « Le Togo a engagé une série de réformes d’un point de vue normatif, institutionnel, mais également processuel afin de lutter contre la corruption. Ce document nous permet aujourd’hui d’avoir un cadre ordonné, coordonné et normé » Plus cocasse, Me Trimua sans gêne déclare qu’ « avec la crise post-covid, la crise alimentaire et la crise sécuritaire, il n’est plus possible de laisser filer notre argent par la petite porte » comme si avant ces fléaux c’était permis de voler.
Au fond, c’est quoi tous ces spectacles déshonorants autour de la lutte contre la corruption au Togo ? Les plus gros scandales sont enregistrés beaucoup lus sous le règne de Faure Gnassingbé sans que rien ne soit fait pour arrêter la spirale. Cette HAPLUCIA est mise en place depuis 2015.Que peut-on mettre à son actif dans la lutte contre ce fléau ? Rien et rien du tout. Qu’a-t-on fait de l’autre plan stratégique 2019-2023 ? Les voleurs et criminels économiques sont visibles à l’œil nu. Point n’est besoin de cette farandole qui n’amuse plus du tout.
Honoré Adontui
Source : Le Correcteur / lecorrecteur.info
Source : 27Avril.com