Lutte contre la corruption : Agnès Callamard inquiète pour les journalistes togolais

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Dans un rapport lancé à l’occasion de la Journée africaine de lutte contre la corruption, Amnesty International a dénoncé les “arrestations”, “harcèlement”, “détention” et “même la mort” des défenseurs des droits humains luttant contre la corruption dans 19 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Parmi les pays cités par Agnès Callamard, la dirigeante de l’organisation, il y a le Togo. Elle est revenue sur la situation des confrères qui étaient récemment contraints à l’exil.

Amnesty International a exhorté mardi les États d’Afrique de l’Ouest et du Centre à lutter contre la corruption et à cesser de “persécuter” les défenseurs des droits humains qui s’y opposent.

« Ces personnes jouent un rôle crucial dans la lutte contre la corruption et donc dans la défense des droits fondamentaux. Pourtant, ils sont la cible d’agressions, d’intimidations, de harcèlement et de persécution lorsqu’ils découvrent la vérité », a déclaré Agnès Callamard, Secrétaire générale d’Amnesty International.

L’organisation de défense des droits humains a cité le sort des journalistes togolais Isisdore Kouwonou et Ferdinand Ayité arrêté le 10 décembre 2021, après avoir accusé des membres du gouvernement de corruption.

Ferdinand Ayite a été condamné le 15 mars 2023, avec M. Kouwonou, à trois ans d’emprisonnement et à une amende de trois millions de francs CFA (4 500 euros) pour « outrage aux représentants de l’autorité publique » et « diffusion de fausses informations ».

Tous deux ont fait appel de cette décision, mais ont dû fuir le pays pour leur sécurité, a rappelé Amnesty international.

Le journaliste camerounais Martinez Zogo a également été cité en exemple. Il avait été enlevé par des inconnus le 17 janvier, puis retrouvé mort cinq jours plus tard, le corps mutilé, alors qu’il enquêtait et publiait des informations sur le détournement présumé de centaines de milliards de francs CFA auprès de personnalités politiques et du monde des affaires proches du pouvoir, souligne Amnesty.

Au Niger, la journaliste et blogueuse Samira Sabou a été reconnue coupable en janvier 2022 de « diffamation par communication électronique » en vertu de la loi sur la cybercriminalité du pays, et condamnée à un mois de prison et à 100 dollars d’amende. L’accusation découle de sa décision de republier un article de mai 2021 de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC), basée à Genève, alleguant qu’une cargaison de drogue saisie par l’agence nigérienne de lutte contre le trafic avait été récupérée par des trafiquants de drogue et divulguée, et retrouvé sur le marché.

Mme Callamard a appelé les gouvernements de la région à “s’attaquer à la culture omniprésente de l’impunité” qui, selon elle, continue d’alimenter la corruption endémique et prive les victimes d’un accès à la justice et à des recours.

Amnesty International demande à ces États d’adopter des lois et des politiques et à mettre en œuvre des pratiques pour « se protéger fermement » contre la corruption.

Source : icilome.com