Les jours passent et la guerre entre les « frères ennemis » de l’opposition togolaise, que sont l’Union des forces de changement (UFC) et l’Alliance nationale de changement (ANC), ne fait que se durcir.
Selon Me Isabelle Améganvi, présidente du groupe parlementaire ANC au parlement, l’UFC s’apprête à ester en justice contre la Coalition des 14 partis de l’opposition, pour contester la « désignation unilatérale » des représentants des partis politiques extra-parlementaires à la CENI.
« C’est l’UFC qui a menacé de nous attaquer en justice parce qu’ils ont cru devoir m’envoyer un courrier dans lequel l’UFC réclame non seulement une place au sein des partis de l’opposition parlementaire, mais soutient qu’elle a son mot à dire dans le choix des deux représentants des partis extra-parlementaires de l’opposition et du représentant de la société civile », a-t-elle annoncé mardi 16 octobre au micro de radio Nana Fm.
Dans cette lettre, explique Me Améganvi, l’UFC menace d’introduire un recours en justice si sa demande de reprise du processus de désignation des deux représentants des partis parlementaires et celui de la société civile, n’est pas prise en compte. « Nous attendons que l’UFC introduise un recours si tant est que ce problème est gérable par la justice. Nous, nous avons fait notre part conformément à l’accord qui a été obtenu avec la CEDEAO et donc, nous estimons que ce que l’UFC est en train de faire aujourd’hui ne peut pas remettre en cause l’accord obtenu. Un accord politique est au-dessus des lois d’un pays. Dans la nomenclature des normes juridiques, un accord est au-dessus des normes internes », a-t-elle martelé.
Si cette avocate de profession et député reconnaît que la loi octroie à l’UFC le statut de parti de l’opposition parlementaire, elle estime que l’accord intervenu en 2010 entre la formation de Gilchrist Olympio et le parti au pouvoir fait de lui un parti de la majorité présidentielle. « Si l’UFC a la latitude d’être dans le gouvernement et de soutenir l’action gouvernementale, et d’être dans l’opposition conformément au statut de l’opposition, pourquoi pour une fois diantre, l’UFC ne demande-t-elle pas à UNIR son allié (puisqu’il soutient son action) de lui céder une place ? La loi est dure, mais c’est la loi. Si la loi permet à l’UFC d’être dans le gouvernement et de soutenir l’action gouvernementale et d’être au même moment membre de l’opposition, ça veut dire que l’UFC peut avoir une place auprès du gouvernement qu’elle soutient et également elle peut avoir une place dans l’opposition. Ça fait 10 ans que l’UFC prend toujours une place manu militari à l’opposition et cette fois-ci, l’UFC peut aussi réclamer auprès du gouvernement, une place à la CENI », a-t-elle argumenté avant de rappeler à l’opinion les critères qui ont sous-tendu le choix des huit (8) représentants de la Coalition.
Parmi les critères retenus, a-t-elle indiqué, il y a le critère de compétence. « Nous avons envoyé à la CENI, les gens qui ont la compétence pour pouvoir régulièrement travailler là-bas. Le second critère a trait au courage parce que nous affrontons un régime de dictature qui organise des élections pour ne jamais les perdre. Nous envoyons des gens qui peuvent avoir le courage de braver ces situations et tenir tête et le 3e argument. C’est que nous avons décidé d’envoyer des gens qui ont fait leurs preuves en 2015. Des gens qui ont été courageux et qui ont fait leurs preuves au niveau de la CENI et il faut autant que faire se peut, les désigner une nouvelle fois », a martelé Me Isabelle Améganvi qui estime que le pouvoir de choisir les représentants de toute l’opposition à la CENI, leur a été accordé par le comité de suivi de la feuille de route de la CEDEAO qui a demandé à C14 de nommer elle-même ses huit représentants à la CENI.
Que répond l’UFC à ces accusations ? Rien pour le moment.
A.Y.
Source : www.icilome.com