L’opposition a son mémorandum bilingue sur la crise en cours

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Une brève reprise de la situation de 1990 à 2005, puis des veines promesses du pouvoir de 2005 à nos jours sur la question des réformes; ainsi s’articule le mémorandum de la coalition des 14 partis de l’opposition qui se repose enfin sur la crispation de l’atmosphère socio-politique depuis Août 2017. Nantis de recommandations, les documents sont en français et anglais.

Contrairement à l’amalgame fait entre les revendications des populations, celles de certaines formations politiques individuelles dans l’opposition avec la plateforme de la coalition des 14, le mémorandum recadre les choses en posant nettement et clairement son tableau contestataire depuis le début de la crise :

a) le retour à la Constitution originelle du 14 Octobre 1992,
b) la révision du cadre électoral y compris l’instauration du droit de vote pour les Togolais de l’étranger ;
c) le déverrouillage des Institutions de la République et,
d) la libération de tous les prisonniers politiques et de toutes les personnes détenues depuis les manifestations des 19 et 20 Août 2017.

Même si de l’autre côté, on argue qu’un retour à la constitution de 1992 balance le pays en arrière, l’opposition soutient dans son mémorendum que c’est « une étape incontournable pour la marche du Togo vers la démocratie et l’Etat de droit ». Et de soutenir que Toute la classe politique, y compris le RPT/UNIR, était d’accord pour que plus jamais sur la Terre de nos aïeux, nul ne puisse plus exercer plus de deux mandats présidentiels de 5 ans, de façon continue ou discontinue.

C’était le sens profond de la fameuse formule « En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats » que nous avions emprunté à nos voisins du Bénin.

Du projet de modification constitutionnelle envoyé et voté à l’Assemblée nationale par le seul parti au pouvoir au projet de référendum en cours, l’opposition estime que c’est une obsession du régime à contourner les vraies réformes tout en instrumentalisant les institutions sous régionales et la communautés internationales.

Nous avons tous reçu le Togo en héritage

Souhaitant fermement tourner la page de 50 ans d’une vie commune hantée par un règne « familial », l’opposition rassure d’abord ses fils et filles, civiles comme militaires de sa ferme volonté de rompre d’avec le cycle de vengeances et de violences inutiles. Un engagement qui devrait encourager les uns et les autres à accompagner le processus dit démocratique par les forces de l’opposition.

Une légère prise en compte des violations des droits humains

Contrairement au mémorandum du parti au pouvoir et de certaines organisations de la société civile, l’opposition n’a pas fait usage d’images choquantes.

Toutefois, alors qu’elle argue que le Citoyen Togolais est au centre de son action, elle ne doit pas des chiffres précis (en leur possession) qui situent l’opinion sur le nombre des victimes des répressions décriées dans le rapport depuis le début de la crise. Un bref passage dans le rapport a survolé des cas, sans s’y appesantir.

De même, le rapport de l’opposition tout comme celui du pari au pouvoir, ne corrobore pas ses allégations d’avec d’autres sources de la société civile, médias précis, des ONG humanitaires ou des représentations diplomatiques au Togo.

Ces points constituent des épines dans la chaussure de ces mémorandums en manque d’éléments suffisants pour témoigner du sérieux que leurs auteurs devraient y attacher.

Combien de Togolais ont perdu la vie, ont été blessés, ont perdu quel bien depuis le début la crise ? Une question sur laquelle tituberait n’importe quel membre du gouvernement, du parti au pouvoir tout comme de l’opposition. C’est connu, les statistiques n’ont jamais été le souci des gouvernants au Togo. Et dire que gouverner, c’est prévoir.

Les éléments du Rapport à télécharger ici -version française
Synthèse: Fichier PDF
Mémorandum: Fichier PDF
Annexe: Fichier PDF

A. Lemou

Source : www.icilome.com