illustration © Getty Images/Godong
Dans le cadre des travaux de construction d’un bassin de rétention d’eaux pluviales et de reprofilage lourd des rues connexes du Quartier Nukafu, dans la ville de Lomé, la Mairie de Lomé en sa qualité de Maitre d’ouvrage a confié l’exécution desdits travaux à l’Entreprise NECBAPS-BTP pour un délai de cinq (5) mois.
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Objet du Marché N°00986/2017/AOO/ML/T/FP, AOO N°35/ML/DST/2017 du 27 septembre 2017, les travaux semblent tourner depuis quelques mois au ralenti. Les riverains de ce quartier, confrontés à d’énormes difficultés suite aux travaux, ne savent plus à quel Saint se vouer. Le quartier est aujourd’hui difficile d’accès et la mobilité des personnes est en souffrance.
Les fonds de commerce et les bonnes femmes opérant des activités génératrices de revenus aux abords des routes environnantes voient leurs activités en profonde régression. Moult ménages dont les principales sources de revenus se résument à quelques commerces devant leurs maisons, crient aujourd’hui leur désolation.
S’étant réjoui il y a quelques mois des débuts effectifs des travaux devant résorber les problèmes d’inondation de leur milieu depuis des décennies, les populations riveraines éprouvent actuellement des sentiments de désolation, de déception et crient leur ras le bol. Ras le bol face au ralenti dans l’exécution des travaux. Un chantier qui a baissé d’intensité, des ouvriers presque amorphes et absents comme au début des travaux.
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» Depuis le mois de février, si ma mémoire est bonne, nous souffrons ici dans le quartier Nukafu. L’entreprise NECBAPS-BTP a creusé des trous partout, rendant le quartier difficile d’accès. Nos allers-retours sont limités. C’est pénible aujourd’hui de rallier Tokoin Cerfer à partir de Nukafu. On a creusé partout mais rien ne bouge pour que nous soyons soulagés « , nous a confié un habitant du quartier.
Pour Maman Akoélé, c’est l’incertitude qui entoure selon elle, la bonne exécution des travaux :
« Ils ont bien commencé. Mais quelques semaines après, ils ne travaillent plus comme avant. Ils ont oublié que nos activités quotidiennes tournent mal et nous ne savons pas à qui nous confier. Lorsque nous posons les questions aux ouvriers qui travaillent sur le chantier, certains nous disent de nous adresser à leur Chef ; d’autres nous envoient vers le Maire de la Ville de Lomé « .
Pour revendeuse Afi, c’est la désolation et le sentiment de lendemains très difficiles pour sa famille :
» Je vends au bord de la route ici depuis plus de 15 ans. C’est la seule activité qui me permet de subvenir aux besoins de ma famille. Aujourd’hui avec les voies qui sont bloquées, je n’arrive plus à vendre. Cela a des incidences sur mes engagements avec la micro finance qui m’a fait un prêt. Je n’arrive plus à payer la microfinance. Il m’est également difficile de subvenir aux besoins de mes enfants qui fréquentent. Aidez-nous « .
Un tour sur le chantier laisse perplexe. Tout semble être délaissé ou tourne complètement au ralenti. Pour un délai d’exécution de cinq (5 MOIS), les riverains, ceux que nous avons interrogés, nous parlent de délai largement dépassé. Ce qui ne rassure pas aussi les habitants de ce quartier, c’est le laxisme et le sentiment de travaux abandonnés.
Il urge que les parties impliquées dans l’exécution de ces travaux de construction d’un bassin de rétention d’eaux pluviales et de reprofilage lourd des rues connexes du Quartier Nukafu, se remettent en cause et s’impliquent réellement en réalisant au plus vite le chantier, objet d’un financement sur le Budget municipal 2017 Chapitre 21, Article 213.
Qu’est-ce qui pourrait justifier le ralentissement des travaux ? Est-ce l’Entreprise NECBAPS- BTP qui n’honorerait pas ses engagements ou c’est la Mairie de Lomé en sa qualité de Maitre d’Ouvrage qui ne mettrait pas convenablement les moyens adéquats ? Quelle est la part de responsabilité ou le degré d’implication de la Direction des services techniques de la Commune de Lomé, en on titre de contrôleur des travaux ?
Pour l’instant, le chemin de croix des riverains de Nukafu se poursuit. Les 14 stations habituelles d’un Chemin de croix sont dépassées depuis.
Source : le médium N°500
Titre modifié
Source : www.togoweb.net