En effet, la plus haute juridiction s’était permis d’établir une
liste pour des candidats d’Unir dans cette localité. Sur cette liste
livrée par cette Cour, on y retrouve des non-candidats, comme nous
l’avions soulevé. Cette situation rocambolesque a ravivé les tensions
internes qui persistent entre les deux camps Unir qui se mènent une
guerre fratricide. Alors que le recours introduit respectait toute la
procédure, la Présidente de la Chambre administrative de la Cour Suprême
Georgina Akpéné Djidonou vient de prendre une décision qui risque de compliquer la situation dans les jours à venir.
Lire aussi: Elections locales: les preuves de fraudes enfin révélées dans l’Ogou
Hier lundi 05 août 2019, la Chambre administrative de la Cour Suprême
a rendu deux décisions en réponse aux requêtes introduites par les deux
camps qui s’affrontent au sein du parti UNIR dans l’OGOU.
En effet, on se souvient qu’à la veille des élections locales, le
problème de listes s’est posé dans l’Ogou et on avait appris que la
liste qui avait été arrêtée par la Cour n’était pas celle officielle du
Parti. Les résultats proclamés par la Cour Suprême, au lieu de confirmer
la « victoire » des listes retenues avant les élections, ont plutôt
servi à départager (sic) les deux camps. Selon les informations, les
candidats des deux courants se retrouvent sur les mêmes listes comme
conseillers communaux élus. « Nous sommes finalement surpris des
résultats. Comme pour départager les deux camps, la Cour a proclamé des
listes mixtes. On a pris les têtes de liste des partisans du ministre
Georges Aïdam et on y a ajouté quelques éléments pro Kouloum. Le mélange
a été fait sur les différentes listes pour ne frustrer aucun camp »,
précisait une source. Elle apporte des précisions par rapport aux
résultats proclamés pour le compte de l’Ogou. D’abord, les listes UNIR
dans cette localité auraient été corrigées au niveau de la Cour Suprême,
après clôture officielle des candidatures. Ensuite, dans la Commune
Ogou 1, les 8 conseillers municipaux élus n’étaient pas tous candidats,
des intrus ayant été ajoutés au détriment des vrais postulants. Pour ce
qui est de la Commune Ogou 3, la tête de liste UNIR a été même supprimée
et remplacée par une autre personne.
« La Cour a dû clarifier les choses en prenant sur saisine du Parti,
une décision qui a été transmise à la CENI. On croyait le problème réglé
quant à la grande surprise de tous, en pleine campagne électorale, le
spécimen du bulletin de vote de OGOU 2 portait comme tête de liste un
nom autre que celle retenue par la décision de la Cour. Là aussi, les
choses sont rapidement rentrées dans l’ordre avec un nouveau spécimen
remettant le nom retenu par le Parti et par la Cour », confirme une
source au sein du parti.
Lire aussi: Fraudes dans l’Ogou: la riposte du NET à la C14
Les camps rivaux ont donc saisi la Cour Suprême dans la foulée. C’est
sur ces deux requêtes que la Cour s’est prononcée par deux décisions.
Si le rejet de l’une des requêtes ne surprend personne, celui de la
deuxième laisse pantois par son contenu aussi lugubre qu’inique. La Cour
a estimé que cette requête est présentée hors délai parce que n’ayant
pas été présentée dans les 48 heures après la proclamation des résultats
provisoires par la CENI. Si l’Avocat signataire de la requête rejetée,
que nous avons essayé de joindre refuse catégoriquement de nous donner
la moindre information sur le dossier, nous avons réussi à arracher
quelques informations qui font froid dans le dos par rapport à la
crédibilité et à la légitimité même de cette Chambre administrative qui a
perdu tous les repères juridiques pour asseoir ses décisions.
En effet, la Chambre administrative a elle-même validé une liste pour
les élections et n’a pas hésité à rappeler à l’ordre la CENI pour la
rectification immédiate du spécimen du bulletin de vote. La CENI n’a
jamais proclamé les noms, mais s’est juste limitée à donner le nombre de
sièges obtenus par chaque liste.
Comment la requête pouvait-elle être déposée contre la proclamation
provisoire alors même que les requérants ne contestent pas le nombre de
sièges. Comment une Chambre composée de hauts magistrats peut-elle se
comporter de cette façon en multipliant les erreurs à n’en point finir?
Comment peut-on comprendre qu’à Atakpamé et avant même l’audience de
la Cour, certaines personnes connaissaient déjà le contenu de la
décision et en faisaient écho à la fête culturelle de la localité le
samedi 03 août dernier?
Qu’est-ce que les Togolais peuvent attendre de leur Justice? Au Togo,
on peut donc réussir à un examen sans jamais avoir été candidat et sans
avoir composé? Cette justice confirme chaque jour tout le « bien »
qu’on pense d’elle.
Lire aussi: Municipales/Ogou 1 : La C14 dénonce un hold up électoral au profit du NET de Gerry Taama
La décision rendue aujourd’hui par la Présidente de la Chambre
administrative de la Cour Suprême risque d’envenimer la situation déjà
explosive entre les camps rivaux du RPT-UNIR dans le grand Ogou. Pour le
moment, la saga judiciaire continue.
S.A
Source : Liberté No.2976 du 06 août 2019
Source : Togoweb.net