Qui pour voler au secours des acquéreurs des terres de Gbamakopé (canton de Djagblé) ? Le litige foncier à Gbamakopé prend une tournure de plus en plus inquiétante. Et si rien n’est fait, les occupants des terres deviendront, disent-ils, des sans-abris.
Ce dossier est déjà connu de tous. Il s’agit du village de Gbamakopé, dans le canton de Djagblé, qu’un seul individu prétend acheter. Les villageois sont sur le point d’être chassés de leurs terres. Une première tentative de délocalisation s’est heurtée au refus des habitants, avec pour conséquence des tirs de grenades lacrymogènes, des jets de pierres et des arrestations dans le village.
Hier lundi, une délégation des acquéreurs de Gbamakopé a fait le tour des organisations de défense des droits de l’homme, notamment la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) et la Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) pour leur faire part du projet de lotissement des terres qui se poursuit, malgré une décision judiciaire sommant l’arrêt des travaux.
Selon Jules Messan Djagli, porte-parole de la délégation, au début, ils avaient cru que le projet lotissement qui se fait est à l’initiative de la collectivité Kpassra qui se dit propriétaire des terres Gbamakopé. Mais dès qu’ils se sont rapprochés de leurs avocats, ils ont été informés que ce sont les services de l’urbanisme.
Sur recommandations de leurs avocats, les acquéreurs ont à nouveau saisi la justice qui a encore ordonnée la cessation des travaux. Mais grande fut la surprise des villageois de voir que la décision de la justice n’a pas été prise en compte. Les travaux ont bel et bien continué au désarroi des pauvres acquéreurs.
En saisissant donc ces organisations, la délégation de Gbamakopé entend lancer encore fois un appel de détresse au chef de l’Etat Faure Gnassingbé pour qu’il se saisisse de l’affaire, en tant que premier magistrat du pays.
« Nous ne voulons plus passer par les moyens de la violence, nous sommes dans un pays de droit. La CNDH et la LTDH sont là pour nous les populations. Nous portons notre voix vers elles afin qu’elles puissent se saisir de cette affaire et nous aider à atteindre le chef de l’Etat, sinon dans quelques jours ou mois, nous passerons de statut d’acquéreurs à celui de sans domicile. Désormais, notre vie n’est plus tranquille. Nous vivons tous les jours avec la crainte de nous voir expulser », s’est plaint Messan Djagli, porte-parole de ces acquéreurs devant la presse hier.
Et le pire dans cette situation, a-t-il poursuivi, avec le lotissement en cours, les maisons sont transformées en rues et les rues en lots. Il y a donc des rues de 20m, des rues de 16m et des rues de 14m, a-t-on appris. Inutile de préciser qu’à la fin du lotissement, toutes les maisons seront détruites.
Nicolas K
Source : www.icilome.com