Liens avec les USA: le sort réservé à Faure après le départ de Trump

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La diplomatie togolaise est très active sur le Sahel à travers son implication dans la crise malienne. Entre la réunion consacrée la semaine dernière à la crise qui au Mali et la visite annoncée de Faure Gnassingbé à l’Elysée, Robert Dussey fait le tour de l’Europe.

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Objectif, rassurer les partenaires du Togo et faire du lobbying sur l’implication du chef de l’Etat dans la lutte contre le terrorisme. Une thématique qui suscite beaucoup d’intérêts, de Berlin à Moscou en passant par Paris.

Alors que la presse annonçait début mars la visite de Faure Gnassingbé à l’Elysée pour le 1er avril, Robert Dussey se trouvait en Allemagne. Au programme, un entretien avec son homologue Heiko Maas et avec Gerd Müller, le ministre de la Coopération économique et du Développement. Le rapprochement entre ce pays, longtemps réticent et  prudent et le Togo a été l’un de ses grands coups diplomatiques avec la visite d’Etat du président togolais à Berlin en juin 2016.

Dès lors, les deux pays entretiennent de très bonnes relations et les positions des divers ambassadeurs germaniques qui se succèdent à Lomé se sont largement assouplies, « en faveur du régime et contre tout bon sens » dénonce Agbéyomé Kodjo, le principal opposant. Avant la capitale allemande, mi-février, le ministre des affaires étrangères était à Moscou. Il eut une longue discussion avec son homologue russe notamment sur la crise au Mali que « Moscou suit de près » .

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Occasion pour Dussey de négocier « d’éventuelles livraisons du Sputnik V« , le vaccin russe contre la Covid-19 s’étant montré plus efficace que ce qu’en attendait la presse occidentale. Avec Paris en janvier, cet infatigable philosophe à la santé fragile aura fait le tour des trois grandes capitales européennes en deux mois. Un retour en force sur le terrain du lobbiyng international en partie motivé par l’implication très appréciée par les puissances occidentale de Faure Gnassingbé dans la transition en cours à Bamako depuis la chute du président élu, Ibrahim Boubacar Kéïta.

Lobbying de routine

Comme il sait le faire de façon plus fréquente, le ministre des affaires étrangères a fait le tour des grandes capitales européennes depuis le début de l’année. Ce pro-israélien fieffé devrait sans doute aussi se rendre prochainement à Tel-Aviv où, en poussant Faure Gnassingbé à une vision sioniste du monde, Robert Dussey est reçu « en enfant du pays » par le Premier ministre Benjamin Netanyahou qui le considère comme « le plus grand ami d’Israël » en Afrique. La présidence des consultations des Acp-Ue (Afrique Caraïbes Pacifique-Union européenne) par le ministre togolais contribue à ce rayonnement diplomatique et le lobbying qui l’accompagne.

Au-delà du positionnement de la diplomatie, c’est aussi l’évocation de questions pratiques comme le Mali. La semaine dernière, le Groupe de soutien au Mali a ouvert une importante rencontre à Lomé. L’occasion pour la Mission onusienne de maintien de paix (Mimusma) à laquelle le Togo fournit une grande partie de ses contingents, mais aussi l’Union africaine et la Cedeao d’évoquer la transition.

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Faure Gnassingbé soutient d’ailleurs la tenue, en mars 2022 de l’élection présidentielle qui mettra fin à la transition et négocie pour que, comme le veut la France « les officiers ne prennent pas le scrutin en otage » et se tiennent à l’écart.

Bamako s’invite dans les discussions

La crise malienne est devenue la chasse gardée de la diplomatie togolaise. Elle justifie en grande partie d’ailleurs la stratégie de Lomé de se faire incontournable au Sahel. Une stratégie qui propulse sa diplomatie et oblige les puissances à discuter avec Faure Gnassingbé. Il y a un mois, le patron de la diplomatie togolaise était passé à Paris.

 Ce fut, selon diverses sources, l’occasion de conclure le « voyage de Faure Gnassingbé prévue au printemps » chez Macron selon une source proche de Jean Yves Le Drian. Le ministre français des affaires étrangères entretient avec son homologue togolais de très bonnes relations. Selon plusieurs observateurs, la rapidité de cette visite, la première officielle du président togolais à son homologue français a un lien avec la forte implication du Togo au Mali où la France cherche à retirer progressivement ses forces.

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Que ce soit à Paris, à Berlin ou même à Moscou, le Mali est de toutes les discussions. La diplomatie togolaise s’est clairement positionnée sur la question, renforçant son influence dans le Sahel. Avec d’ailleurs, à l’œil, le Burkina Faso et le Niger. Constatant un vide depuis le départ de Blaise Compaoré et la fragilisation de Alassane Ouattara, Faure Gnasisngé veut faire du Sahel le point névralgique de sa nouvelle politique internationale.

Quid de Washington depuis le départ de Trump ?

Robert Dussey qui, à cause de la Covid-19, a sensiblement réduit ses déplacements depuis quelques mois aurait pu se rendre depuis aux Etats-Unis mais « il attend la bonne occasion » selon son entourage. Chrétien et de droite, le chef de la diplomatie togolaise était très proche de l’administration Trump.

Il a été le premier ministre africain à être reçu par Mike Pompéo. Les deux « homologues » ne partagent pas que leur position extrémiste sur la crise israélienne (ils considèrent Jérusalem comme capitale de l’Etat hébreu) mais ils fréquentent aussi des réseaux évangélistes proches. Ancien religieux, Robert Dussey dispose d’un énorme réseau politico-chrétien qui ont facilité entre autres le rapprochement entre Berlin et Lomé.

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Avec les Démocrates, c’est une nouvelle page qui s’ouvre même si, ces derniers mois, des contacts se sont enchaînés entre le Togo et les Etats-Unis. « Il ne devrait pas avoir de véritables changements » selon un diplomate togolais. Quoiqu’on dise, la diplomatie togolaise s’est montrée, cette dernière décennie, la plus offensive dans la sous-région, renforçant la posture de « jeune doyen » dont est affublé Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 15 ans et qui, sauf coup de théâtre, devrait, grâce aux réformes qu’il a mise en place, rester jusqu’en 2030.

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Source : Togoweb.net