Selon ce rapport, plus de 676 personnes ont été enlevées à l’ouest du pays par des groupes armés en 2017. 74 personnes ont été tuées par les milices, une centaine a été libérée contre une rançon. Le sort de plus de 500 autres personnes reste inconnu. Plusieurs familles préfèrent garder le silence et n’évoquent pas l’enlèvement de leurs fils par peur de représailles. Le chiffre du ministère de l’Intérieur libyen ne représente donc pas tout à fait la réalité. Toujours selon le rapport, plus de 1 050 personnes ont été tuées en 2017 au cours d’actes de vols et de cambriolages perpétrés par ces milices.
En plus des hommes d’affaires, des commerçants, des employés gouvernementaux, des avocats, l’enlèvement vise également des femmes et des enfants. Ils sont tous maltraités, torturés et privés de contact avec leur famille. Selon des rapports humanitaires, certains sont morts sous la torture.
Des personnalités connues kidnappées
Récemment des personnalités connues ont été enlevées, comme le maire de Tripoli Abderaouf Bayt al-Mal, le conseiller militaire du Premier ministre Fayez al-Sarraj Masoud Arhouma et un homme d’affaires possédant une chaîne de télévision, Jomaa Lasta, c’est dire l’étendue et la puissance de ces milices qui entretiennent cette activité dans l’intérêt de certains chefs et de leur enrichissement personnel.
L’enlèvement des civils libyens constitue une ressource importante pour les différentes milices qui prospèrent dans le pays, tout comme le trafic d’êtres humains et également des vestiges libyens. Certaines de ces milices, qui opèrent officiellement sous l’autorité du ministère de l’Intérieur et du ministère de la Défense, sont impliquées dans des opérations d’enlèvement. L’affaire des trois enfants assassinés pour des rançons a révélé l’implication d’un haut responsable, agissant sous ordre du gouvernement.
Selon Amnesty International les enlèvements augmentent régulièrement dans l’ouest du pays depuis 2014. « L’impunité généralisée » ne fait qu’ « encourager les auteurs de ces crimes » et ces « violations graves des droits humains », rappelle l’ONG.
Source : www.cameroonweb.com