Liberia : 5 choses à savoir sur George Weah et son rêve présidentiel

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La troisième fois sera-t-elle la bonne ? George Weah n’a pas renoncé à ses ambitions politique. Annoncé candidat le 28 avril 2016, il s’est présenté ce à l’élection présidentielle de 2017 dans l’espoir de succeder à Ellen Johnson. Les résultats de cette élection sont toujours attendus…pour le moment, voici le parcours de l’homme qui veut la présidence.

Battu à deux reprises par l’actuelle présidente Ellen Johnson Sirleaf, qui ne pourra pas se présenter à un troisième mandat en raison de la Constitution, George Weah, leader du parti Congrès pour le changement démocratique (CDC), s’est déjà dit certain de l’emporter. Voici 5 choses à savoir sur cette ancienne gloire du football cramponné à son ambition présidentielle.


Une enfance dans un bidonville de Moronvia

George Weah n’a pas toujours côtoyé les sommets. Né de parents pauvres qui se séparent peu après sa naissance, l’ancien footballeur a été élevé par sa grand-mère dans l’un des bidonvilles de la capitale Monrovia. « Un ghetto », dira-t-il plus tard lors d’une interview accordée à FIFA.com : « Je suis né dans le ghetto, j’ai vécu dans le ghetto. Nous nous battions pour survivre ».

« George connaît l’adversité, il sait ce que cela veut dire d’être pauvre et ce que cela signifie de voir les portes se fermer », disait de lui son beau-frère Koffa M. Nagbe dans un portrait que lui consacrait le New York Times en 2005, lors de son lancement en politique.

Son enfance défavorisée alimente aujourd’hui les critiques de ses adversaires politiques qui lui reprochent un manque d’éducation et de diplômes. Une stratégie à double tranchant tant elle pourrait bien se retourner contre ses auteurs, en renforçant l’assise de l’ancien footballeur auprès des populations les plus défavorisées, au sein desquelles il est toujours très populaire.

Le seul « Ballon d’or » africain

Pour beaucoup, George Weah se résume encore par ses passements de jambe et ses dribbles improbables ayant laissé plus d’un adversaire sur le côté, la mine pantoise. À 49 ans, l’ancien international liberien reste en effet une icône du ballon rond. En particulier en Afrique, où il est encore le seul joueur du continent à avoir remporté le ballon d’or, plus de vingt ans après avoir raflé le trophée en 1995.

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Mais alors qu’il occupe encore les terrains de jeu, le footballeur s’immisce peu à peu dans la vie politique chahutée de son pays. Quelques mois après avoir remporté le ballon d’or, George Weah évoque dans la presse la situation au Liberia, alors ravagé par une sanglante guerre civile.

En 1996, il se prononce publiquement pour l’intervention de l’ONU. Charles Taylor lui répond par la violence : des miliciens incendient sa maison et violent deux de ses cousines. Craignant pour sa famille et leurs vies, George Weah limite ses interventions jusqu’à la fuite du sanguinaire chef d’État, en 2002.

Une famille de footballeurs
S’il a arrêté sa carrière en 2013, le nom de Weah n’a pas fini de faire parler de lui dans le milieu du football. À 16 ans, son fils Timothy suit les traces de son père au PSG, où il évolue avec l’équipe des moins de 17. En janvier dernier, il faisait d’ailleurs sensation en inscrivant un triplé face à Boulogne pour son premier match avec le maillot du PSG.

Avant lui, « Mister George » avait déjà transmis la passion du football à son fils aîné, George Junior Weah. Formé au Milan AC où son père a remporté le ballon d’or, le fils aîné est lui aussi passé par le PSG, en équipe réserve, mais sans confirmer par la suite.

Et dans la famille Weah, Kyle Duncan, le neveu, n’a lui aussi pas été épargné. À 18 ans, le jeune arrière droit a signé l’an passé avec l’équipe française de Ligue 2 Valenciennes.

La politique et le football ne sont pas les seules occupations de « Mister George ». Bien avant l’arrêt de sa carrière footballistique, George Weah avait été nommé « ambassadeur de bonne volonté » en 1997 par l’Unicef. Objectif : promouvoir les campagnes de vaccination ou celles de sensibilisation sur le sida. Avec d’autres footballeurs africains dont Taribo West, Ibrahim Ba ou encore Mohamed Kallon, George Weah avait alors enregistré un album, Lively Up Africa, dont les fonds avaient été distribués à des programmes éducatifs dans les pays d’origine des chanteurs.

Mais pas seulement : l’ancien international a aussi été investi par les Nations unies d’une mission de facilitation du processus de paix après la guerre civile (1989-2003) ayant provoqué la mort d’au moins 250 000 personnes au Liberia.

Même engagement lorsque l’épidémie d’Ebola, qui a fait plus de 4 800 morts au Liberia, s’est abattue sur le pays. Là encore, « Mister George » avait littéralement donné de la voix pour sensibiliser ses concitoyens en enregistrant une chanson. Les fonds récoltés avaient ensuite été distribués au ministère de la Santé.

Battu à deux reprises par l’actuelle présidente Ellen Johnson Sirleaf, George Weah l’a en revanche emporté sur le fils de cette dernière, Robert Sirleaf, lors des élections sénatoriales du 20 décembre 2014. Quinze ans après sa reconversion politique, l’ex-star du football avait emporté haut la main l’élection, avec 78% des voix dans la région de Montserrado, où se trouve la capitale Monrovia.

Dans la foulée de sa candidature aux sénatoriales de 2014, Weah avait aussi annoncé son intention de se présenter à la présidentielle de 2017. « Mes sympathisants veulent que je sois président de la République. Ils pensent que je peux changer leur vie », déclarait-il, très sûr de lui. Parviendra-t-il à l’emporter ? Réponse l’an prochain lors de la troisième manche du match le plus difficile sa vie.

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