Libération rapide de Kodjo: un cadre de la dynamique déballe tout!

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L’arrestation musclée du président Agbéyomé Kodjo le mardi 21 avril 2020, au cours de laquelle les résidents de son domicile ont souffert le martyre de l’humiliation et de la violence, ne semble pas mettre fin au remue-ménage que connait le Togo depuis la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 22 février 2020.


Pas plus que les arrestations de près d’une cinquantaine de personnes proches de la dynamique et les tracasseries judiciaires dont certains cadres, notamment Brigitte Kafui Adjamagbo- Johnson et moi-même Fulbert Sassou Attisso ont fait l’objet n’ont en rien délité la conviction et l’ardeur de ceux dont les actions alimentent la crise post-électorale au Togo.

Aussi bien dans la diaspora que dans le pays, personne ne croit que la démonstration de la suprématie du parti RPT-UNIR dans les rapports de force avec la dynamique KPODZRO met définitivement un terme au contentieux de la double réclamation de la victoire au scrutin présidentiel dernier.

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 Le parti au pouvoir a utilisé les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et la justice pour tenter de museler les cadres de la dynamique et par ricochet briser l’énergie qui vivifie depuis plus de deux mois les compagnons de Mgr KPODZRO.

Mais rien n’y fit. On assiste plutôt à un regain de revendications et de contestations chez les membres de la dynamique, tel le cheval sentant l’écurie, qu’il est possible de dire que les FDS et la justice ont pédalé dans la choucroute.

Les concepteurs de la stratégie de l’usage de la force pour régler le contentieux électoral né du scrutin présidentiel du 22 février 2020 se sont fourvoyés. Ils ont raté le coche en proposant que les FDS donnent l’assaut sur le domicile du président Agbéyomé Kodjo pour embarquer manu militari les résidents et que la justice entre en scène par la suite pour imposer aux cadres de la dynamique de choisir entre le mandat de dépôt et la liberté conditionnelle.

Le traumatisme causé par les conditions rocambolesques des arrestations et l’émotion suscitée par le glaive brandi par la justice ne semblent pas annihiler la détermination des partisans de la dynamique face à la cause qu’ils défendent.

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Comment la justice peut-elle croire qu’en interdisant aux cadres de la dynamique Mgr KPODZRO de revendiquer la victoire au scrutin présidentiel dernier et de tenir tout propos contraire à l’ordre constitutionnel et institutionnel, elle mettrait fin à la crise postélectorale qui agite le pays depuis plus de deux mois ? La dynamique Mgr KPODZRO ne se résume pas à Agbéyomé Kodjo, Brigitte Adjamagbo- Johnson et Fulbert Attisso, loin s’en faut. La dynamique est une foi, un peuple et une croyance.

La foi en Dieu qui sauve ; un peuple qui rassemble du monde en diaspora et au Togo ; et enfin la croyance en une cause juste. Un triptyque dont les éléments sont soudés et rigides au point de ne pouvoir céder au choc de la violence et du glaive. Au demeurant on pourrait se demander si le pouvoir RPT-UNIR ne pouvait pas aborder le contentieux électoral autrement.

L’implication de la justice dans le contentieux électoral est apparue pour beaucoup de personnes comme une erreur stratégique. Elle remet au goût du jour l’éternelle accusation des opposants qui n’ont eu de cesse de dire que la justice est instrumentalisée par le pouvoir RPT-UNIR. Qui bien malin affirmerait le contraire de cette assertion sans encourir le risque d’être taxé de manquer d’objectivité ?

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 Le contentieux qui a découlé de la dernière présidentielle est strictement politique et la justice n’a rien à y voir. Tous les actes que le procureur de la République a reproché au président Agbéyomé Kodjo et qui ont motivé la levée de son immunité parlementaire sont politiques et ne constituent pas des infractions pénales strictosensu.

D’ailleurs ils ont été posés au moment d’une compétition  électorale, la plupart pendant la campagne électorale et pouvaient simplement être considérés comme des opérations de charme et/ou des épreuves de rivalités politiques.

Cette justice a fait fi des actions intentées par les conseils du président Agbéyomé Kodjo contre la levée de l’immunité parlementaire dont la procédure est entachée de nombreux vices. Elle a aussi vu dans l’absence du président Agbéyomé Kodjo au SCRIC, où il s’est fait représenter par ses avocats, une volonté de se soustraire à la justice.

La vérité que l’invité de la police judiciaire n’est pas en état de se déplacer, la justice s’en est aperçue à posteriori. Dans tous les cas, tous les actes posés par la dynamique et les propos tenus par cette dernière pendant la période électorale s’inscrivent dans un contentieux politique auquel on peut trouver des solutions politiques.

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La libération rapide du Président Agbéyomé Kodjo et des cadres de la dynamique est révélateur du caractère politique des accusations portées contre ces derniers. Si on est d’accord que nous sommes en politique et que chacun défend sa position, alors il y a lieu de libérer les membres de la dynamique qui restent encore en détention et de rechercher des solutions politiques à la crise postélectorale en cours.

Cette crise peut durer si on pense que le musellement des cadres de la dynamique, qui trainent des astreintes judiciaires après leur libération et surtout si on continue de croire que la force physique est le meilleur moyen de faire taire des convictions forgée aux travers de causes dans lesquelles des millions d’Hommes croient dur comme fer. La solution politique reste la seule voie de l’apaisement après les épisodes malheureux que le Togo vient de vivre.

Fulbert Sassou ATTISSO

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Source : Togoweb.net

1 COMMENT

  1. Cette affaire ressemble à celle de la collectivité Anthony Edmund dit kotokou et les Afokpa. Ce dernier, garde champêtre de la famille Anthony s’était vue établir un titre foncier sur un domaine de 33 hectares. Les juges de la cour d’appel dans leur arrêt font remarquer qu’en vertu d’une loi antérieure à nos indépendances,un titre foncier est inattaquable. Cependant, ils pointent du doigt la mauvaise foi des Afokpa qui savaient pertinemment que le domaine ne les appartenait. En substance, ils reconnaissent que les Anthony ont un reçu de vente de ledit immeuble datant des années 1930 dès lors ils ont un droit de propriété tandis que les Afokpa disposent d’un droit réel sur une propriété qui n’est pas la leur. En ce sens les jugent recommandent aux Anthony d’intenter une action en justice contre les Afokpa. Alors, l’affaire Aoudza ne constitue t-elle pas une jurisprudence ?

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