L’état de la prison de Lomé préoccupe le Comité contre la torture de l’ONU

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L’état de la prison de Lomé préoccupe le Comité contre la torture de l’ONU

Considérée comme un enfer sur terre par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme locales, la situation de la prison civile de Lomé préoccupe également le Comité des Nations Unies contre la torture.

L’une des questions importantes qui ont animé les discussions au cours du passage du Togo à l’Examen périodique universel (EPU) le 26 juillet dernier reste la nature de la prison civile de Lomé.

En effet, la prison civile de Lomé déborde de monde. Dans le quartier des hommes d’une capacité de 660 par exemple, plus de 2200 détenus sont répartis dans la quarantaine de bâtiments qu’il compte. « La surpopulation rend les conditions de détention insupportables et inhumaines », dénonçait tout récemment le Collectif des associations contre l’impunité au Togo dans un article publié sur son site d’informations en août 2016.

Plus loin, cette source relève que les prisonniers sont entassés de 17h30 à 6h30 quotidiennement. « Dans ces conditions, les locaux de détention ne remplissent pas les exigences en matière d’hygiène, de salubrité, de ventilation », entre autres, pointait-il du doigt. On vous épargne les conséquences dramatiques.

Ce qui inspire Zeus Aziadouvo et Luc Abaki dans un documentaire qu’ils ont intitulé « L’enfer, c’est la prison civile de Lomé » diffusé sur la chaîne de LCF le 4 août 2015.

A la 67è session du Comité des Nations Unies contre la torture, ce lieu de privation de liberté construit pendant l’époque coloniale a retenu particulièrement toutes les attentions. Beaucoup de questions ont été posées à Christian Trimua, le ministre togolais en charge des Droits de l’Homme. L’autorité politique, la plupart du temps, n’a pas été en mesure de convaincre ses interlocuteurs. Ces derniers dénoncent le ticket de 200 que payent les visiteurs, critiquent les conditions de détention.

Sébastien Touze, expert et membre du Comité contre la torture, sentencieux a déclaré : « Ce n’est pas une prison qui peut encore accueillir du public… Les conditions de sécurité ne sont pas remplies. Le ministre l’a même dit. C’est une prison qui ne peut plus être rénovée. On ne peut même plus faire des travaux parce qu’il n’y a plus de plans d’évacuation concernant le réseau des eaux et le système électrique ».

Selon lui, il faut penser à la fermer et construire une nouvelle répondant aux normes requises.

Les recommandations formelles du Comité des Nations Unies contre la torture, elles, sont attendues dans les prochains jours.

A.H.

Source : www.icilome.com