Les Universités sociales du Togo (UST) condamnent la répression des marches du PNP, demande au gouvernement de faire les réformes et lui donne deux options. Voici la déclaration.
Au lendemain des tragiques événements de 2005, le Togo s’est engagé dans un processus de résolution pacifique des contentieux socio-politiques. En 2006, l’APG a été signé par les principaux acteurs politiques du pouvoir et de l’opposition, ouvrant ainsi la voie à une limitation du mandat présidentiel et à une élection au suffrage universel à deux tours. Cet accord permettait de réactiver des dispositions majeures de la Constitution de 1992, unilatéralement modifiée par le parti au pouvoir.
Mais, en dépit de sa signature, cet accord ne sera pas mis en œuvre par le gouvernement, contribuant à crisper davantage le contexte socio-politique. Cette atmosphère délétère perdure depuis plus d’une décennie en dépit du rappel entre autres de la CVJR et plus récemment de l’atelier de décembre 2016 du HCRRUN, de la nécessité de mettre en œuvre les réformes institutionnelles et constitutionnelles.
Aujourd’hui, le dilatoire, se matérialise de façon caricaturale avec la commission de réflexion sur les réformes présidée par Mme Awa Nana qui sillonne le pays pour recueillir soi-disant les avis des populations sur ces réformes. L’on comprend dès lors que cette question cristallise la vie de la nation et c’est légitimement que les responsables du PNP ont mis en avant la nécessité de revenir à la Constitution de 1992, votée par la Nation toute entière. La marche pacifique du samedi 19 août 2017 a eu les suites tragiques que nous connaissons. Nous attendons du gouvernement que les responsables de la répression aveugle et sauvage soient rapidement identifiés et soumis aux lois en vigueur. Nous nous inclinons devant ces dignes enfants de la Nation qui ont encore une fois versé leur sang pour l’avènement de la démocratie au Togo ; ce en dépit de cérémonies de purification mises en scène il y a quelques semaines seulement par les autorités.
Aujourd’hui, nous comprenons que seules deux options s’offrent à nous :
1) mettre en œuvre les réformes selon la volonté du peuple pour revenir aux dispositions de la Constitution de 1992, et apaiser le climat socio-politique pour sortir enfin le pays de l’enlisement
ou
2) s’entêter dans le dilatoire et refuser les réformes au risque d’engager délibérément la nation sur la voie de l’incertitude et du chaos social.
Nous espérons que le gouvernement saura prendre la juste mesure de la situation et procéder dans les meilleurs délais à la mise en œuvre des réformes institutionnelles et constitutionnelles pour restaurer la sérénité, donner espoir en des lendemains meilleurs au peuple meurtri et nous éviter un nouveau cycle de purification/réconciliation.
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