« On est plus libre à proportion qu’on est meilleur ». Au signe de Flore, Charles MAURRAS nous indique comment se libèrent les hommes dans la promotion d’eux-mêmes par la transcendance et le perfectionnisme qui remorquent l’admiration autant que l’assentiment militant. Pour s’édifier, asseoir sa personnalité et grandir vers la célébrité, il n’y a que le chemin du courage pour construire l’excellence sur les bases de vérité, de justice, des valeurs. L’éthique, la morale, la générosité de l’intelligence sont des contraintes qui élèvent l’homme, la cité entière. Elles ne sont pas à la portée des prétentieux ou des aventuriers cousus de petitesses et de médiocrités. Quand dans les replis du cœur d’un homme des obscurités lourdes ont fait leur résidence et que dans ses méninges s’élève une stérile de la volonté de puissance, le prix du mérite est si nul qu’on ne peut rien espérer de lui.
Treize (13) ans de règne dans le dédale du faux et de la récurrente imposture ont donné un fouet à la conscience nationale en insurrection inextinguible qui se densifie sur le territoire national jusqu’à la diaspora partout où elle se trouve. Le relai fécond de ce mouvement patriotique est dans une appropriation de la gente féminine. Elle s’organise pour défendre la République, renforcer le feu de l’adversité qui, en toute logique, érode un pouvoir usurpé aux monstruosités provocantes.
Le peuple, c’est la grande majorité d’une population, une expression plantureuse qui dépasse de loin la minorité vorace, pilleuse et son résidu de soutien. La cause du peuple est désormais portée par la femme Togolaise. Cette solennelle implication des femmes pour le retour d’une république normalisée, démocratique aux normes de l’alternance politique ici et maintenant sur la base de la Constitution de 92 que réclame une large majorité des Togolais imprime une nouvelle dimension à la lutte démocratique pour le changement.
La racaille juridique ne peut pas se prévaloir d’une légalité tronquée, usurpée, falsifiée et d’une légitimité introuvable dans un scandale argumentaire teinté de juridisme puant qui transgresserait la sacro-sainte notion de Souveraineté du peuple, notion élémentaire dans l’enseignement du droit dans toutes les universités. La morbidité spirituelle n’a pas d’essor ni de leçon à donner à l’hypothermie économico-sociale qui ronge nos vies au Togo. Un régime d’effraction et de transgression avec ses crimes imprescriptibles ne peut s’éterniser dans une fracture entre le sommet et la base.
Les dérives du « Timoniertricule » qui veut imiter son père à une époque autre en ses mœurs constituent des provocations que ne supportent celles qui donnent la vie. Quand elles se dressent en une muraille de résistance contre un potentat, il faut en inférer que le combat citoyen est d’un cran majeur ou final.
Avons-nous souvent assisté au Togo à une prise en main de la mobilisation organisée par les femmes ?
La visibilité de la contestation du régime Faure n’a-t-elle pas atteint un nouveau seuil par l’adversité des femmes togolaises ?
1) La rage des femmes sur un règne de malheurs
Il y a trois (03) désastres que les femmes togolaises accumulent en treize (13) ans et qui sont indissociables de l’aventure macabre d’un héritier ivre d’ambition et de volonté de puissance. Il veut écraser des vies humaines juste pour satisfaire ses rêves. Son irruption au trône a engorgé la terre natale de sang d’un millier de nos compatriotes immolés à ses pieds. Cette tragédie est une épreuve dramatique qui a laissé des lacérations profondes dans le cœur des Togolais, et plus particulièrement dans l’âme de la femme qui donne la vie et qui apprécie fort bien la douleur de l’enfantement. Celui qui méprise le souffle humain est dans l’inconscient collectif de la femme d’un coefficient de négativité égal à moins l’infini. Distance et distanciation sont des avatars d’une prise de pouvoir aux crimes jamais connus dans l’histoire du Togo. La ligue des femmes se met dans un cocon de prudence contre Faure, parce que l’instinct maternel est vivace en elle pour la contraindre naturellement à s’éloigner d’une ère viscéralement souillée.
Comme dans une lecture prémonitoire, la légende du crime grossit sur le Togo, l’impunité devient le principe fondateur d’un pouvoir incapable de protéger les civils, leurs biens, leurs économies, leurs activités commerciales aux rangs desquelles les femmes sont en bonne place dans notre cité. Ce sont elles qui renflouent nos banques et font tourner majoritairement le pays. Les « Nanas Benz » sont mondialement connues dans la construction de notre pays. Leurs trésors sont volés en plein jour à l’aéroport de Lomé à maintes reprises par une mafia qui n’est pas inconnue de la troupe à l’enfant prodigue en scandales. Ce second épisode d’accumulation de chagrin chez nos sœurs, nos mamans a provoqué l’esquisse d’une révolte à peine tue par un simulacre de restitution qui n’a nullement désarmé la mafia de l’aéroport de Lomé pour récidiver.
La dernière conspiration étatique contre la femme togolaise en l’espace de treize (13) ans est l’incendie des marchés de Kara et de Lomé. La négligence coupable et/ou organisée pour ensevelir des générations de constructions familiales est le coup de massue d’une criminalité rare et insoupçonnée connue sous l’ère d’un champion plus dégradé en laxisme que son père.
Seul le succès fait les hommes. L’efficacité de l’action publique met en confiance les citoyens. Les femmes togolaises ont compris qu’il ne faut jamais laisser un chef du scandale et de la déconstruction prolonger le supplice que vivent les Togolais férocement appauvris, ruinés, massacrés et qui n’a de cesse de démolir l’éducation de leurs progénitures, d’abaisser la prise en charge dans les hôpitaux, d’ignorer la Volonté générale.
La nuisance prononcée et prolongée fait craquer toutes les patiences du monde. Aucune justification n’autorise l’indulgence à l’endroit d’un chef inapte à protéger les populations, à susciter l’espérance, à réinventer le vivre-ensemble. Le chaos d’une ère des grands malheurs ouvre des yeux à la nation et notamment à la femme togolaise qui ne peut plus supporter les convulsions sociales, politiques, économiques qui ont sensiblement déclassé notre pays, nos villes, nos campagnes, nos hameaux…
Nous sommes dans un tournant de responsabilité civile à voir ce leadership féminin dans le combat pour l’alternance politique et le changement. La lutte est toujours plus visible et plus cuirassée quand la gente féminine s’invite à prendre le devant de la contestation. L’exacerbation d’une régence de décadence nationale met en rage les consciences somnolentes désormais en muraille de résistance contre la minorité vorace, pilleuse et insatiables de ses forfaits. Les femmes Togolaises solidaires à l’action ont bien compris les mots de Jules RENARD, dans son Journal, le 22 août 1905 : « Je ne m’occupe pas de la politique »-C’est comme si vous disiez : « Je ne m’occupe pas de ma vie »
La responsabilité politique, citoyenne est aussi puissante en la femme autant que l’instinct maternel quand la République se renverse dans les ravins des horreurs et qu’elle se décide de prouver son audace à l’y tirer. Nos femmes sortent de l’ombre, elles organisent pour la défense de la patrie. Ce cran d’adversité est un soufflet terrible sur la tempe du « Trimoniertricule » qui s’enfonce dans le tourbillon du basculement. Quand une lutte est transfusée par du sang féminin, fatalement elle se raffermit dans une nouvelle dimension encore plus intenable pour l’outrageur
2) Psychologie de la femme et histoire politique
Quand le mérite déserte un homme, quand il perd l’idéal d’espérance, il entretient de facto la léthargie de l’ennui, distille toutes les médiocrités pour pourrir l’existence des autres. Le gouffre dans lequel sont embrigadés ceux que l’aventurier croit enfermer ses prétendues victimes s’illumine sous le coup de la gravité de son ambition. Alors s’éveille une adversité implacable contre lui. Les femmes sont particulièrement fortes et solidaires pour creuser des tranchées de rejet de ceux qui abusent de leur indulgence ou qui méprisent la vie.
L’absence de la question sociale, la déconfiture de la question sécurité au profit d’une quête effrénée du pouvoir pour le pouvoir et à n’importe quel prix, y compris l’entretien des miliciens, la concomitance d’une mafia en collusion avec la minorité pilleuse ont dangereusement généré la faillite chronique de la gouvernance, l’agonie des institutions de l’Etat. La floraison des agressions, du crime, des culpabilités décrétées, ont fait grandir dans la psychologie de la gente féminine des haines et des fantômes. Elle ne peut sereinement envisager l’avenir ni pour elle-même ni pour ses enfants.
Lorsque tous les horizons de survie sont bouchés, l’insurrection de la femme est spontanée. Elle choisit vite la noblesse du combat. Sa résistance biologique ne lui permet plus de reculer. Ce sont les médecins qui nous apprennent que naturellement, les femmes sont plus résistantes physiquement et mentalement que les hommes. Les maladies infantiles emportent plus vite les garçons que les filles et le sang que perdent les femmes à l’accouchement suffit aux hommes de passer au trépas quand ils ne sont pas sitôt transfusés dans des situations de perte de sang par accident
La confiance renaît dans tous les combats où se positionnent les femmes aux avant-postes. On perçoit clairement dans l’initiative des femmes du Togo de prendre en main la résistance de la conscience souveraine de notre peuple un mordant tenace de la lutte. Un mémorial giffle de la femme résonne sur la tempe de l’ «homme simple et qui fait simplement les choses» contre le bon sens, l’éthique, la morale et l’humanité.
Même sous l’empire coloniale, les togolais sont déjà sorties dans l’histoire du Togo et également contre les dérives autoritaires d’Eyadema qui n’a plus jamais reconquis son image, sa force, sa puissance, son autorité et son pouvoir jusqu’à la mort. En Côte d’Ivoire, l’histoire contemporaine évoque souvent la marche des femmes sur Grand-Bassam pour faire libérer les leaders politiques injustement emprisonnés par l’administration coloniale; en Italie, on évoque l’organisation des femmes à faire perdre la guerre à Annibal et à ses troupes à Capoue…
Aujourd’hui, le soufflet que donnent les femmes togolaises à Faure par leur spontanéité est une rage aux conséquences insoupçonnées. La grandeur médiatique de l’événement, sa puissance symbiotique, sa portée historique érodent davantage les artifices fébriles d’un homme perdu dans les tourbillons de ses rêves et qui s’agrippe désespéraient à ses illusions de référendum qui ne peuvent prospérer dans l’étendue de l’adversité flambée par la ligue des femmes Togolaises. La furie féminine contre Faure le défait dans une mémoriale puissance opposante qui relève la République en rebut.
Source : www.icilome.com
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