Vendredi dernier, au deuxième jour des travaux du dialogue « Lomé 2018 », les représentants du gouvernement, du parti présidentiel UNIR et de la Coalition des 14 partis politiques se sont séparés après seulement quelques heures de discussions ayant porté sur les questions des réformes constitutionnelles et institutionnelles. Au sortir de ce deuxième round des négociations politiques, aucune décision sérieuse n’a filtré.
Dans un langage purement diplomatique, l’ambassadeur Daniel Oseï déclarait aux journalistes que les partis ont convenu de se retrouver à une date qui sera décidée ultérieurement. Les Togolais, dans l’impasse total de l’issue de cet énième dialogue politique sous le règne des Gnassingbé, se posent beaucoup questions. Interrogés, certains n’hésitent pas à s’exprimer. Ils souhaitent vivement que les travaux du dialogue «Lomé 2018» reprennent vite.
«Nous ne comprenons pas ce qui se passe. Le dialogue sur lequel nous mettons notre espoir risque aussi de prendre l’eau? Vraiment, ça traîne trop. Pour une simple question de réformes, doit-on prendre toute une éternité pour la régler?», a lâché Edwige, la trentaine, revendeuse au marché de Bè
Pour Dodji, un conducteur de taxi-moto, c’est le régime de Faure Gnassingbé qui bloque tout. «Le chef de l’État togolais ne veut pas quitter le pouvoir. Ce n’est un secret pour personne. Les acteurs du dialogue devraient faire vite pour trouver une solution. Le problème fondamental du Togo est d’ordre Constitutionnel. Ils doivent faire vite pour faire avancer le pays. Sinon depuis cette crise, plus rien ne marche dans le pays », a-t-il déclaré.
George, un tapissier rencontré dans les encablures du marché de Bè, s’inscrit dans la même logique. Selon lui, la crise politique qui secoue le pays depuis le 19 août a trop duré. Et c’est nous qui en durent les conséquences. Le gouvernement doit faire preuve de bonne volonté.
« Aujourd’hui, nous sommes tous togolais, je peux dire que 95% des Togolais veulent le changement. En Afrique de l’ouest, le Togo est le seul pays à la traîne démocratiquement. Si les gens du régime ont pu trafiquer la Constitution en une seule nuit, ils sont également capables de la restituer s’ils ont la volonté. Normalement, il ne devrait pas avoir un dialogue pour régler le problème togolais. Le problème de Togolais aujourd’hui, c’est la famille Gnassingbé. En tout cas, nous faisons confiance au facilitateur ghanéen. En bon président démocrate, nous espérons qu’il fera tout pour trouver une solution durable à la crise», a-t-il indiqué.
Internant sur les ondes de Victoire FM ce lundi matin, Mme Brigitte Adjamagbo Johnson, Coordinatrice de la coalition des 14 partis, s’est prononcée sur la suspension des travaux du dialogue « Lomé 2018». Selon elle, en attendant la reprise des négociations, le facilitateur ghanéen leur avait dit de « se tenir pour prêts pour des consultations bilatérales ».
A. Godfrey
Source : www.icilome.com