La classe politique togolaise continue d’être émerveillée par l’élection d’Emmanuel Macron qui devra prendre place à l’Elysée dimanche prochain, à la suite d’une cérémonie de passation de service avec François Hollande, le désormais ancien président français. Agbéyomé Kodjo, président de l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (OBUTS), celui-là même qu’on dit très proche du nouvel élu, ne reste pas en marge des réactions sur cet événement en France.
D’abord, l’ancien Premier ministre togolais dit ne pas être surpris par la victoire d’Emmanuel Macron. C’était prévisible. « C’est un événement que nous avons vu venir lorsque nous affirmions qu’Emmanuel Macron sera le prochain président. Les gens nous trouvaient naïfs. Mais c’est à partir des faits précis que nous avions affirmé qu’il était en capacité d’incarner l’avenir de la France. Aujourd’hui, c’est fait, et je pense qu’on ne s’est pas trompé dans nos prévisions », a indiqué Agbéyomé Kodjo.
Parlant justement de prévisions, il y a plusieurs raisons qui ont amené l’ancien président de l’Assemblée nationale à les faire. « Il y a eu le quinquennat de Sarkozy qui s’est effondré avec l’émergence de François Hollande, et à la fin, François Hollande qui, vu les résultats de son action, a jugé de ne plus être candidat. A partir de ce moment, les Français ont constaté que les partis traditionnels n’offraient plus de perspectives », a-t-il fait remarquer.
Et, selon lui, Emmanuel Macron a su, à ce moment, répondre à la demande des Français par une offre originale. « Il fallait une offre originale qui fasse appel aux progressistes, aux génies, peu importe le camp dans lequel ils se trouvent. Je crois qu’il (Ndlr, Emmanuel Macron) a réussi ce challenge », a-t-il affirmé.
Pour Agbéyomé Kodjo, les événements qui se sont déroulés en France ces dernières semaines doivent interpeller les classes politiques en Afrique et dans le monde. « Un seul parti ne peut pas gouverner sans faire appel aux autres compétences. Les résultats sont là. C’est une belle leçon pour nous tous, et que nous devons changer de paradigmes pour gouverner nos pays », a-t-il conseillé.
S’appuyant sur le sentiment de peur, de manque d’espoir, de désintéressement total des Français vis-à-vis de la politique à un moment donné, M. Agbéyomé estime qu’il faut fondamentalement des réformes pour relever un certain nombre de défis (sociaux et économiques) auxquels la France se trouve confrontée.
« Quand je parle des réformes, ce n’est pas seulement politiques. Les réformes, c’est dans tous les domaines. Ce que nous faisions hier, on ne peut plus le faire de la même manière aujourd’hui, parce que le monde évolue rapidement. Il y a une obligation de s’adapter. Je considère que ce qui va se passer en France dans les semaines à venir devrait forcément entraîner des bouleversements dans de nombreux pays », a-t-il prédit.
Agbéyomé Kodjo espère que la classe politique togolaise saura tirer leçon de cette expérience française. « Je souhaite vivement que l’expérience de la France puisse inspirer nous, la classe politique au Togo pour que nous puissions faire les réformes dans tous les domaines et libérer le génie collectif de ce pays au service de l’intérêt général », a-t-il souhaité.
A l’en croire, le « Macron togolais » existe. Mais il faut que les conditions soient d’abord réunies pour que l’effet macron arrive au Togo.
« Je crois que cette personne là existe, mais les conditions ne sont pas encore réunies pour donner ce saut qualitatif que Macron a réalisé. Mais je suis de nature optimiste qu’il arrivera un moment où les bonnes volontés, ceux qui veulent que le pays avance, ceux qui veulent que les Togolais soient plus heureux trouveront la nécessité de marcher ensemble pour sortir notre pays de la situation dans laquelle il se trouve aujourd’hui », a-t-il dit.
I.K
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