« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément » (Nicolas Boileau)
Lorsque l’autisme semble la réponse des autorités face aux interpellations des citoyens, seul un électrochoc permet parfois de les faire sortir de leur léthargie.
Que se passe-t-il avec les pensionnaires des prisons civiles du Togo ? Pour combien de temps encore ceux-ci seront isolés de leurs parents pour qui les visites sont toujours interdites ?
Depuis le mois d’avril 2020, une note du ministre du Garde des Sceaux, ministre de la Justice Pius Agbetomey interdit les visites des parents à leurs poches en conflit avec la loi. Mais si la mesure avait son sens dans le temps –bien qu’on n’en soit pas totalement convaincu-, elle ne saurait devenir une norme.
Malheureusement, le ministre semble avoir oublié jusqu’à son existence. A moins que ce qui a été inoculé aux détenus ne soit pas ce qu’on veut faire croire.
En effet, selon les arguments brandis pour justifier la vaccination forcée aux prisonniers, il était question de leur éviter de contracter les formes graves du coronavirus. Le même argument partout ailleurs. Et ce sont les autorités elles-mêmes qui affirment aujourd’hui que c’est grâce à la vaccination que le CHR Lomé Commune est vide de patients, plus aucun cas grave n’ayant été enregistré.
Mais alors, si tant est que les vaccins et le port des masques sont efficaces, au nom de quelle logique les prisonniers qui ont tous été vaccinés ne peuvent pas recevoir de visites ? Puisqu’il suffit, pour ceux qui doutent toujours, de faire porter les masques aux visiteurs. A moins que ce qui a été inoculé ne soit pas efficace, sans qu’on ait le courage de le dire aux citoyens.
Si les prisonniers ont reçu des doses de vaccins valides, il ne doit plus y avoir de craintes de contaminations –ou de transmission de forme grave- du virus. Mais persister à isoler les détenus alimentera les suspicions selon lesquelles les détenus ne sont pas si protégés que ça, parce que n’ayant pas reçu des doses de vaccins à l’efficacité avérée. Il revient aux autorités de prouver le contraire.
Dans les prisons civiles du Togo, il y a aussi des détenus de toutes les tendances politiques. Mais à quelques mois des élections régionales qu’on tient à organiser au pas de charge, les partis politiques brillent par leur silence pétaradant sur la question.
Ce sont les citoyens qui déposent les bulletins dans les urnes et dont les partis politiques sollicitent les voix. Comment ces partis pensent-ils s’y prendre pour intéresser les électeurs durant les élections quand ceux-là ne semblent pas se soucier du respect des détenus dont les parents sont sollicités par les formations politiques ?
Pourvu que lors des campagnes électorales, des électeurs n’osent pas interpeller les leaders des formations politiques quant à leur implication lorsqu’il s’était agi de hausser la voix pour permettre les visites dans les centres de détention. Comme quoi, la vie est un rendez-vous du donner et du recevoir.
Godson KETOMAGNAN
Source : Liberté
Source : icilome.com