Dans son «?Document de stratégie d’intégration régionale 2019-2025?» présenté au Cameroun le 16 septembre dernier, la Banque africaine de développement (BAD) relève la fragilité et les sources de résilience des États de la communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).
De façon générale, indique la BAD, la fragilité de la région est multiforme. Au niveau politico-sécuritaire, la Banque relève que la CEEAC fait face aux défis concentrés sous trois pôles géographiques : la région des Grands Lacs, le bassin du Lac Tchad et le golfe de Guinée.
«?Les causes de la fragilité politique de la région sont intimement liées à l’absence d’alternance politique, les faiblesses dans la protection des droits de l’homme, le manque de transparence dans la gestion des ressources et les processus électoraux qui continuent d’accentuer la fragilité politique en créant des tensions sociales dans plusieurs pays (Burundi, Congo, Gabon, RD Congo…)?», souligne la BAD.
Elle ajoute que, malgré les bonnes performances économiques réalisées, la situation sociale est restée préoccupante dans la communauté CEEAC. Le Tchad, RCA, RDC et Burundi figurent parmi les dix pays les plus mal classés de la planète selon l’indice de développement (IDH) et les trois derniers États parmi les dix pays les plus mal classés selon leur PIB par habitant. «?Dans les deux cas, la RDC, le Burundi et la RCA, peuplés ensemble d’un peu moins de 100 millions d’habitants, tirent, en moyenne, la région vers une extrême pauvreté?», indique le document.
La BAD souligne que les inégalités dans la répartition des richesses sont fortes, avec un coefficient de Gini de 45,6 en moyenne. Le taux de chômage oscille entre 20% et 35% selon les pays. Tandis que le secteur public est le premier pourvoyeur d’emploi formel et l’économie informelle occupe plus de 50% de la population active (80% en RDC, 70% au Tchad et au Congo).
Enfin, la sous-région reste dans l’ensemble une zone d’insécurité alimentaire, avec de fortes prévalences de malnutrition dans certaines régions. Le secteur agricole ne contribue que pour 21% à la formation du PIB régional et ne procure que 9% des recettes d’exportation. De plus, la plupart des États allouent moins de 5% de leur budget à l’agriculture contrairement à la recommandation de la Déclaration de Maputo de 2003, qui préconise que cette affectation atteigne au moins 10%.
Résilience
Toutefois, indique la BAD, la CEEAC possède d’importantes ressources de résilience. Ces ressources liées à sa grande diversité agroécologique et d’abondantes ressources naturelles, sa localisation géostratégique avantageuse sur le centre du continent ainsi que ses ressources naturelles minières sont susceptibles de lui offrir des opportunités rassurantes.
«?En effet, la région est un espace distinct où se côtoient les écologiques sahariennes, situées aux confins nord du Tchad, les zones sahéliennes de l’Extrême-Nord du Cameroun et d’une partie du territoire tchadien, les zones forestières qui couvrent plus de 50% de la superficie de la sous-région, ainsi que des zones montagneuses et une importante frange côtière qui s’étend du littoral camerounais jusqu’au rivage de l’Angola?», indique le document.
De même, la sous-région compte plus de 346,2 millions d’hectares de forêts, 135,5 millions d’hectares de pâturage et 26,9 millions de terres arables, etc.
Source : www.cameroonweb.com