Samedi dernier a fait l’objet d’une mobilisation spéciale. On se croirait en début de crise, notamment les mobilisations des 06 et 07 Septembre. Mais il faut le dire, les Togolais s’étaient mobilisés un peu particulièrement le samedi 16 Décembre (Un million de personnes selon l’opposition) pour envoyer un message particulier aux Chefs d’Etats de la CEDEAO qui se réunissaient le même jour à Abuja (Nigéria).
A cette occasion, les leaders de la coalition des 14 partis de l’opposition ont jugé bon de donner la parole aux manifestants pour questions et suggestions. La plupart des interventions ont porté sur l’itinéraire et le point de chute des manifestations.
«Pourquoi la route nationale n°1 nous est-elle interdite ? Pourquoi nous impose-t-on un même itinéraire tous les jours et une seule arrivée, qui plus est la plage ou apparemment personne nous voit, personne ne nous écoute ?
Nous avons l’impression que tout a été arrangé de sorte que, même à Lomé, pendant que des centaines de milliers de personnes battent le pavé, tout est calme dans les autres quartiers, où on n’est même pas informé de ce qui se passe, à forte raison dans les villes voisines de Lomé voire à l’intérieur du pays ?
Celui que nous contestons au cours de nos manifestations, on le connait, on sait où il loge, où il travaille. Mieux, il argue être le premier responsable du pays. Pourquoi ne nous laisse-t-on pas la voie libre d’aller lui parler directement ? »
C’est en substance les questions enquiquinantes des manifestants samedi dernier à plage devant l’hôtel Sancta maria de Lomé.
Fulbert Atisso, l’un des 14 leaders a brièvement répondu mais avec tact.
«Nous ne sommes pas habileté à vous donner l’autorisation de marcher où que ce soit. Nous ne pouvons pas vous conduire vers le danger… Dans tous les pays où la contestation populaire a créé l’alternance (Tunisie, Egypte, Burkina-Faso…) Y-t-il un seul leader politique qui aurait donné un quelconque ordre en ce qui concerne l’itinéraire et le point de chute des mouvements?»
«Non», ont répondu d’un seul ton, tous les manifestants. Et à l’homme de de relancer, «pourquoi attendez-vous que ce soit nous qui vous donnions des directives». Le président du parti «Le Togo Autrement» a expliqué aux manifestants qu’ils sont en permanentes discussions avec l’administration territoriale pour adopter de nouveaux itinéraires si les manifestations devaient continuer. Quoiqu’il en soit, le peuple est souverain et peu aller n’importe où il veut, quand il veut se faire entendre.
A. Lemou
Source : www.icilome.com