Les Inégalités Croissantes en Afrique : Pour un quota de 30 % de pauvres dans les centres de décisions !

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Les Inégalités Croissantes en Afrique : Pour un quota de 30 % de pauvres dans les centres de décisions !

La population mondiale a été estimée en 2018 à 7,59 milliards d’individus. Selon les statistiques de 2018 de l’organisation non gouvernementale Oxfam1 portant sur les inégalités dans le monde, 26 individus reconnus comme des riches « milliardaires » contrôlent l’équivalent de la richesse de la planète que se partagent 3,8 milliards d’individus reconnus comme des « pauvres », soit la moitié de la planète2.

1. La richesse de l’afrique etait de 41,7 fois inferieure a celle de l’amerique du nord

Selon le rapport 2018 de l’Institut de recherche de Crédit Suisse, la richesse mondiale des ménages a progressé de 4,6 % en 2018 et devrait progresser de près de 26 % pour atteindre 399 billions USD en 2023. 17 % de la population adulte mondiale s’accaparent 60 % de cette richesse. Il s’agit de l’Amérique du Nord avec 106 513 milliards de $EU et l’Europe avec 85 402 milliards de $EU. Les pays émergents ne représentent que 21 % de cette richesse et génèrent près de 30 % de la croissance mondiale de la richesse des ménages.

Au plan régional, l’Amérique du sud avec une richesse estimée à 8 055 milliards de dollars des États-Unis ($EU) a expérimenté une croissance négative avec -4,9 %. L’Afrique avec une richesse estimée à 2 553 milliards de $EU a progressé avec 4,4 % de croissance3. La réalité est qu’en 2018, la richesse des ménages de l’Afrique était de 3,1 fois inférieure à celle de l’Amérique du sud, 20,3 fois inférieure à la Chine, 33,4 fois inférieure à l’Europe et 41,7 fois inférieure à l’Amérique du Nord4. Le constat est que le nombre de millionnaires a progressé dans le monde et en Afrique.

Le rapport de l’Institut Crédit Suisse a démontré que la proportion d’adultes dont la fortune est inférieure à 10 000 $EU dans le monde ne cesse de reculer dans le monde depuis l’an 2000. La proportion de « petits riches » disposant de moins de 10 000 $EU est passée de 80 % en 2000 à 64 % en 2018 et devrait chuter encore pour atteindre 61% en 20235.

Les « en-haut-d’en haut » ont donc accumulé, et vraisemblablement bénéficié d’un système de concentration de la richesse qui ne peut être neutre en termes d’égalité des chances et d’opportunités pour ce qui est de la création de richesses et de sa redistribution. Les riches créent le fossé des inégalités et le maintiennent infranchissable.

2. Le fossé des inégalités entre les 20 % d’en-haut d’en-haut et les 20 % d’en-bas-d’en bas

Lorsque l’on analyse la distribution des revenus et de consommation entre les 20 % d’en-haut-d’en haut à savoir les riches et les 20 % d’en-bas-d’en bas, à savoir les pauvres, on ne peut que constater que le système économique mis en place depuis des siècles du capitalisme ou du libéralisme faiblement régulé a produit un fossé d’inégalités déclinables à l’infini (voir tableau ci-dessous).

Dans les pays dit industrialisés, les pays scandinaves présentent les meilleurs scores comme la Suède. La France a vu le fossé d’inégalité s’accroître depuis 2015, ce qui pourrait expliquer la fronde du mouvement des « gilets jaunes » en quête de dignité et de compensation des pertes de pouvoir d’achat subies au cours de plusieurs décennies.

Sur le continent africain, c’est l’Afrique du sud avec un indicateur de Gini plus de 65,8 qui présente le fossé d’inégalité la plus criarde. La course à l’enrichissement des certains responsables du parti politique de Nelson Mandela (African National Congress (ANC)) n’ont pas mesuré les effets de la corruption et de la concentration des richesses aux mains de ceux qui sont passés des « en-bas-d’en bas » à de positions d’« en-haut d’en haut » en un temps record. Alors, au lieu de résoudre la problématique de la pauvreté dans les townships, les autorités sud-africaines6 ont joué la carte de la violence xénophobe pour trouver des vrais « faux » boucs émissaires.

Ces dirigeants nouvellement riches pourraient voir la violence remplacer le constat d’inégalité. Paradoxalement dans un autre pays, un système et une politique de redistribution liée aux respects de certaines pratiques religieuses ont permis à l’Egypte et à la Tunisie de limiter le niveau d’inégalité au sein de leur population respective. Mais cette situation semble se détériorer au cours des dernières années.

La plupart des pays africains souffrant du fossé d’inégalité (voir l’indice de Gini) sont plus en situation de préservation du statu quo que dans une dynamique de réduction des inégalités. Il convient de noter un fossé important entre riches et pauvres en Afrique. La situation d’un fossé d’inégalité faible du Burkina Faso demande à être mise à jour (voir tableau ci-après).
LES 20 % D’EN-HAUT-D’EN HAUT ET LES 20 % D’EN-BAS-D’EN BAS : DISTRIBUTION DES REVENUS ET DE LA CONSOMMATION.A partir de l’indice de Gini (Banque mondiale (2019)

Les Inégalités Croissantes en Afrique : Pour un quota de 30 % de pauvres dans les centres de décisions !3. Oxfam constate des inégalités croissantes et obscènes

Personne d’humain ne peut sérieusement mettre en cause l’engagement de la directrice exécutive d’Oxfam international, Mme Winnie Byanyima avec son équipe et de nombreux sympathisants connus ou anonymes de vouloir mettre fin aux inégalités, à l’injustice de la pauvreté. Il faut poser les premières pierres fondant le retour vers une culture mondiale de justice sociale. Cette lutte pour le vivre ensemble est à la source de la sécurité, de l’égalité et de la dignité. Donc, ce n’est pas une utopie que de vouloir avancer vers un monde où les inégalités seront réduites. Chacun doit chercher à se changer, à nous devons nous changer nous-même, ce collectivement. C’est la condition sine qua non pour changer notre monde7.

Qui peut encore nier que les inégalités n’ont pas de corrélation avec le système économique, le système capitaliste ou libéral sans régulation, le système de production de richesses sans distribution régulée ? Certainement plus les institutions de Bretton-Woods, ou certains dirigeants du monde adeptes du capitalisme non régulé, ou plutôt régulé par eux, les plus puissants et les plus influents. En réalité, ce n’est que très récemment que la Banque mondiale a irrémédiablement « adopté » de nouveaux critères et paramètres pour réduire l’extrême pauvreté dans le monde. Mais promouvoir la « prospérité partagée » n’est pas nécessairement synonyme d’une volonté d’éradiquer les inégalités. Il faut faire « grossir le gâteau » avec et pour tous.

4. Grossir le gâteau avant de penser à la redistribution

Les « en-haut-d’en haut » continuent donc à devenir de plus en plus riches et à concentrer l’essentiel des richesses, des revenus, des opportunités et des capacités de consommation. Si l’on peut être d’accord qu’il faille « grossir » le gâteau économique ensemble pour que chacun puisse y trouver son compte, un point crucial n’est pas clair. Le système de compétition et d’inégalités des chances, l’accumulation d’un système économique de création de richesses fondée, non pas sur la redistribution mais sur l’usurpation de la force de travail des individus et demain, la robotisation et l’intelligence artificielle devrait conduire à une meilleure productivité. Il s’agit principalement de l’élimination et le déclassement d’un grand nombre non pas uniquement de pauvres, mais aussi de la classes moyennes. Faut-il pour autant s’opposer à la modernisation, l’innovation ? Certainement que non ! Alors, il faut former aux emplois modernes de demain. L’automatisation et la productivité dans l’agriculture a détruit de nombreux emplois mais en ont créé de nouveaux, inimaginables à l’époque. Pourquoi cela serait différent aujourd’hui avec les robots et l’intelligence artificielle ?

Mais alors, que faire ? Il faut former les formateurs aux nouveaux métiers de demain et diffuser l’information. Mais il faudra revoir le système de création de richesses qui ne peut, sans révolutions imprévisibles, continuer à se faire uniquement aux profits de ceux qui détiennent la propriété des outils de production, les fameux « actionnaires ». L’Etat ne doit plus refuser de faire des économies et doit gérer mieux les deniers publics et les recettes fiscales. L’Etat ne peut refuser d’évoluer vers une meilleure efficacité dans sa gestion des services publics. Tout confier à au secteur privé, pourquoi pas ? Mais les actionnaires du secteur privé oublient trop systématiquement que les privatisations ne sont que des capacités productives qui ont été construites avec l’argent du contribuable. Ces entrepreneurs des secteurs privés ou publics n’intègrent que rarement le coût de l’accès au bien commun environnemental dans leur calcul, surtout quand ce sont ces mêmes responsables de société qui sont les principaux responsables de pollution qui coûte chère en termes de fiscalité et de préservation de l’environnement.

5. Une fois élu, « Circulez, Il n’y a rien à Voir » …

L’impossible baisse des dépenses publiques doit être mise en corrélation avec une conception étroite du « droit » de la démocratie. On assiste ainsi à une violation des droits fondamentaux de la démocratie. Une fois élu, certains élus considèrent que la prochaine étape a pour slogan : « circulez, il n’y a rien à voir » …

Oxfam comme d’autres notamment les médias et journalistes indépendants, permettent à la démocratie de respirer. Ils restaurent le droit de savoir des populations et plus particulièrement des « en-bas-d’en bas » en s’opposant à l’omerta et la loi du secret qui va de pair avec la personnalisation du pouvoir. Les dérives autoritaires et autocratiques ne sont pas bien loin. L’Afrique est champion dans ce domaine et voit les inégalités décuplées, parfois en toute indifférence.

En définitive, ce sont ces ressources humaines « augmentées » des connaissances nouvelles et fondées sur l’éthique qui devront promouvoir une nouvelle approche de la production partagée, et donc de la richesse distribuée. Il va falloir apprendre à d’abord grossir le gâteau avant de penser à la redistribution. L’inverse aboutit souvent à un système dictatorial d’accaparement, même dans les régimes démocratiques.

6. Les inégalités fondent les autocraties et les régimes présidentiels

Alors, faut-il accepter la servitude volontaire ou involontaire au sein d’un système économique qui produit des inégalités et en être fier ? Bien sûr que non ! Il faut donc faire de la politique.

La politique libérale et fondée sur un capitalisme libéré aux Etats-Unis, en Russie ou en Chine ou encore au Maroc, au Nigéria ou en l’Afrique du sud conduit systématiquement à des niveaux d’inégalités inacceptables. Aussi, la logique d’empoignades, entre d’une part les « républicains ou les démocrates », d’autre part entre les conservateurs/libéraux et les sociaux-démocrates, etc., s’apparentent à une chimère. Mais sur le continent africain, entre les régimes dictatoriaux-autocrates et les démocraties de façade où certains chefs d’Etat choisissent de changer les Constitutions pour rester au pouvoir, les inégalités se font sentir aussi. Mais quelle indifférence dans les médias officiels et politiquement alignés ! La différence est que plus on appartient aux cercles rapprochés du pouvoir, moins on subit ces inégalités… Quoique !

7. Le royaume des millions d’en-bas-d’en bas

La croissance économique mondiale en 2018 a été estimée par la Banque mondiale à 3 %, alors que cette croissance par habitant n’a atteint que 1,9 %. Oxfam a affirmé que « 2 200 milliardaires du monde entier ont vu leur richesse augmenter de 12%, [-soit 2,5 milliards de dollars par jour-], alors même que la moitié la plus pauvre du monde a vu sa richesse diminuer de 11% ». En réalité, Oxfam ne devrait opter plus pour des analyses de flux économiques. Il ne s’agit pas en fait de richesses mais d’opportunité d’accès et de création de richesses. En cela, il est tout à fait logique de constater que la partie la plus pauvre du monde a vu son pouvoir d’achat s’affaisser. Mais ce sont surtout les opportunités de création de richesses qui se sont amenuiser comme si cette partie du monde ne devait fatalement vivre qu’avec un pouvoir d’achat digne du royaume des « lilliputiens8 ». Il s’agit d’un monde non imaginaire que les « en-haut-d’en haut » sont en train de créer et qui est déjà peuplé d’un très grand nombre d’en-bas-d’en-bas dits les pauvres, grâce à un système et une politique économique fondée sur la création de richesses certes mais surtout sur l’usurpation et moins la redistribution. C’est cela qui a pour conséquence les inégalités à tous les niveaux de la société.

Ces en-bas-d’en-bas finissent régulièrement par se révolter. Ils sont aussi réprimés. Mais parfois, ils réussissent des révolutions fondatrices de plus d’égalité et de dignité. Puis le cycle de destruction-création-exploitation-violence monétaire par la perte de pouvoir d’achat reprend de plus bel. Aussi, la fin des inégalités n’est pas une utopie. C’est une question de prise de conscience et d’organisation collective pour siéger dans les espaces où se prennent, tous les jours, des décisions pour mettre fin durablement aux inégalités. En Afrique, on tropicalise le capitalisme en oubliant ses excès.

8. L’Afri-capitalisme, le royaume des « en-haut-d’en haut » en Afrique ?

En Afrique, l’écart entre les en-haut-d’en haut et les en-bas-d’en bas se démultiplie. En 2018, la croissance économique moyenne par habitant en Afrique subsaharienne a été de -3% alors que la moyenne mondiale était de 1,9 %. Faut-il en déduire que les milliardaires africains contribuent, malgré eux, en fait à augmenter les inégalités en Afrique ? La réponse est collectivement OUI !!!

L’Afri-capitalisme qui semble être la nouvelle « mode » ne se soucie guère d’analyses ou d’audits sur les conséquences écologiques, environnementales, sociales, culturelles, économiques et politiques sur les en-bas-d’en bas. Pourquoi ? Parce que la collusion entre l’Etat, les militaires et les milliardaires est telle que le pauvre marginalisé préfère rester « en bas d’en bas » pour ne pas être balayé comme une vulgaire poussière, tant l’exclusion sociale est criarde mais invisible à l’œil nu pour les « en-haut-d’en haut ».

L’afri-capitalisme repose sur la conviction de son inventeur, le philanthrope nigérian, investisseur privé et ancien banquier Tony O. Elumelu, que le secteur privé africain a le pouvoir de transformer le continent par des investissements à long terme, créant à la fois une prospérité économique et une richesse sociale. Il s’agit plus d’une forme de conception incestueuse de « la philanthropie et du capitalisme ». En fait, il s’agit surtout de justifier sa place et son rôle dans la société pour éviter à terme à la phase révolte et contestation.

Mr. Elumelu se propose de faire de l’afri-capitalisme un mode de production et de transformation de l’investissement privé librement consenti en richesses sociales sous la forme d’entreprises africaines locales répondant aux besoins sociaux et économiques tout en créant des biens et des services adaptés aux clients vivant dans l’environnement local. A ce titre, il ne va pas hésiter à financer des infrastructures vitales là où l’Etat est défaillant. Ceci est tout à son honneur. Des secteurs comme l’énergie avec la production électrique ou les communications avec le transport routier sont aussi importants que la culture entrepreneuriale et la création d’emplois décents pour les Africains. Son objectif avoué est bien de pérenniser son concept et de créer une classe moyenne africaine se focalisant sur le développement de l’Afrique.

Dans ce système, l’Etat devra se contenter de créer et réguler un environnement propice à l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs qui recherchent un double profit : celui de rentabilité économique et de la rentabilité sociale en mettant l’accent sur des investissements à long terme afin de créer de la valeur ajoutée locale. Il est question de ne plus laisser l’exploitation des ressources naturelles du continent se faire par des non-Africains afin de s’assurer que les matières premières sont transformées en Afrique, consommés et distribués en Afrique avant de n’être exportés qu’après transformation en produits ou services à valeur ajoutée. Il s’agit d’exploitation des ressources naturelles du continent par les Africains d’en-haut-d’en haut. Oui, il s’agit bien de réduire la pauvreté, pas nécessairement les inégalités.

9. Stopper les inégalités : des contre-pouvoirs, de la régulation et des formes nouvelles d’organisations

Il faut donc être dans les arcanes de l’influence et du pouvoir, et maîtriser la capacité d’exclusion et nuisance envers les en-bas-d’en bas, pour avoir une chance de changer réellement la situation avant que la violence et le choc des inégalités ne prennent la relève.

La solution passe par la régulation, mais surtout par des contre-pouvoirs de la société civile qui doivent faire sortir de sa torpeur, un nombre important d’individus qui, consciemment ou pas, s’en fichent dès lors qu’ils ou elles ne sont pas concernées. L’Etat peut faire des efforts pour corriger les inégalités. Mais si ceux qui sont choisis, démocratiquement ou pas, finissent par donner d’abord la priorité aux intérêts des lobbies, nationaux ou étrangers, qui les ont financés, il sera difficile de faire comprendre que les plus riches devront contribuer plus aux mieux-être de la société.

En réalité, c’est même le discours contraire qui semble s’imposer. Il ne faut surtout pas « taxer »les très riches surtout s’ils créent de la richesse. Encore faut-il s’assurer que cette richesse est réellement créée dans le pays où la loi permet un minimum de redistribution ! Car la plupart de ces milliardaires sont aussi propriétaires d’entreprises qui ne sont pas des modèles d’égalité et de préservation de l’environnement, que ce soit entre les expatriés et les nationaux, entre les femmes et les hommes, entre les jeunes et les moins jeunes, etc.

Il est raisonnable de croire qu’il est possible de contribuer à une « juste part d’impôt » ou faire payer une part plus importante aux plus riches. Toutefois, il est de plus en plus illusoire d’espérer que l’Etat demeure le meilleur gestionnaire pour réaffecter ces ressources pour réduire les inégalités notamment par le biais des services publics qui repose sur la capacité des électeurs à s’assurer que ce qui est promis est exécuté. Tout doit être analysé au cas par cas. En réalité, ce sont les opportunités de création de valeur ajoutées sociale, économiques, culturelles et environnementales qu’il va falloir chercher à créer plutôt que de se focaliser sur la richesse à distribuer au sein « statique » du terme. Cette dynamique nouvelle passe par l’accès à la formation et la mise à niveau en priorité pour les ceux qui ont subi, subissent ou vont subir les inégalités. Le partenariat public-privé doit être regénéré avec les groupements d’intérêts économiques et sociaux. De nouvelles formes d’entreprises socio-économiques et soucieux de l’environnement et de l’humain sont à créer.

10. Pour un quota de citoyens d’en-bas-d’en bas, là où les décisions se prennent

Rendre les impôts plus progressifs et affecter de l’argent frais directement aux personnes vulnérables souffrant d’inégalité ne conduiraient pas automatiquement à réduire la pauvreté, mais à enrichir ceux qui produisent et savent ce que consomment ces personnes vulnérables. Ce qui est plus important est de s’assurer que ces en-bas-d’en bas reçoivent un savoir-faire, un métier adapté aux évolutions technologiques disruptives du moment afin d’avoir l’opportunité de s’insérer rapidement et dignement dans une société où il devrait en principe être possible de « mieux vivre » pour jouir d’un « bien-être ». Le problème est que les en-bas-d’en bas continuent trop souvent à se satisfaire non pas du bien-être ou même de l’avoir, mais du paraître, quand cette dernière n’est pas illusoire, tant les « fake news » finissent par les embrouiller, voire laver leur cerveau de toute révolte salutaire pour leur dignité humaine.

Le constat est sans appel. Les inégalités vont croissantes en Afrique. Il est peut-être temps de comprendre que tout se joue dans les centres de décision. A ce titre, en espérant que la responsabilité sociale et sociétale de l’entreprise et des organisations va évoluer pour accorder au moins 30 % de actions aux en-bas-d’en bas, il est temps d’orienter les revendications vers la mise en place d’un quota d’au moins 30 % de citoyens, classés comme des en-bas-d’en bas, -c’est-à-dire des pauvres-, dans les gouvernements, les parlements et les conseils d’administration !

11. Le cycle économique du retour vers plus d’egalite n’a pas besoin d’etre violent

Le justificatif pour de telles mesures disruptives (quota minimum de pauvres dans les instances décisionnelles) pour l’égalité face au droit à la richesse existe. La richesse mondiale s’accroit alors que les populations disposant de moins de 10 000 $EU de richesse est de moins en moins nombreuses. Les riches concentrent la richesse et les opportunités pour devenir riches et ponctionnent les pauvres.

A défaut de repenser autrement la redistribution en termes de participation dans les centres de décision, c’est la violence imprévue qui prendra la relève malgré la communication politiquement correcte de désinformation et de bon aloi en vigueur.

Le cycle économique de retour vers plus d’égalité et du mieux vivre ensemble n’a pas besoin d’être violent. Les riches ne doivent pas oublier leur système de production de la richesse mondiale a été fondée aussi sur l’utilisation gratuite et illimitée des ressources naturelles. Ces ressources non seulement ne sont pas gratuites, ni illimitée mais sont l’objet d’externalités négatives occasionnant des coûts pour l’humanité. Paradoxalement, les en-haut-d’en haut ne semblent pas vraiment disposés à payer pour les dégradations humanitaires et environnementales qu’ils ont occasionné, occasionnent ou vont occasionner.

L’économie de création de richesses ne peut plus être déconnecté de l’environnement et du bien-être des peuples, des pauvres en particulier. YEA.

4 septembre 2019.

Dr. Yves Ekoué Amaïzo, Ph D, MBA.
Directeur Afrocentricity Think Tank
[email protected]
© Afrocentricity Think Tank.

Notes :

1- OXFAM (2019). Rapports annuels d’OXFAM. Accédé le 3 septembre 2019. Voir https://www.oxfam.org/en/annual-reports

2- Matthews, D. (2019). “Are 26 billionaires worth more than half the planet? The debate, explained. It’s complicated!”. In Vox.com. January 22, 2019. Accessed September 2, 2019. From https://www.vox.com/future-perfect/2019/1/22/18192774/oxfam-inequality-r…

3- Credit Suisse (2018). Global Wealth Report 2018. Credit Suisse Research Institute: Geneva. Accessed September, 2019. From https://www.credit-suisse.com/about-us-news/fr/articles/news-and-experti…

4- Crédit Suisse (2018). Op. Cit.

5- Credit Suisse (2018). Ibid.

6- AFP/VOA (2019). « Le président Ramaphosa condamne des attaques xénophobes en Afrique du Sud ». In Voxafrica.com. Avril 2019. Accédé le 4 septembre 2019. Voir https://www.voaafrique.com/a/le-président-ramaphosa-condamne-des-attaques-xénophobes-en-afrique-du-sud/4856958.html ; Voir aussi RFI (2019). « Afrique du Sud : après les violences xénophobes, un calme précaire revient ». In RFI.fr. 4 septembre 2019. Voir http://www.rfi.fr/afrique/20190904-afrique-sud-violences-xenophobie-crim…

7- OXFAM (2018). Annual Report April 2017- March 2018. Oxfam: London. Accessed September 02, 2019. From https://www-cdn.oxfam.org/s3fs-public/file_attachments/story/oxfam_annua… ; forward from Ms. Winnie Byanyima.

8- Il s’agit du pays imaginaire de Lilliput, peuplé de très petits hommes dans les Voyages de Gulliver de J. Swift.

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