Les greffiers et les administrateurs de greffe au Togo sont en colère. Ils s’insurgent contre les dernières manœuvres de leur ministre de tutelle, Puis Agbétomey, et appellent à l’aide tous les corps professionnels de la Justice togolaise.
Sans l’ombre d’un doute. Les greffiers togolais veulent « écrire une nouvelle page de l’histoire de notre Justice ».
Dans une note rendue publique, Me Moïse Akébim, Secrétaire Général du Syndicat National des Greffiers du Togo (SNGT), a qualifié de « liberticide » la décision du ministre Puis Agbétomey relative à la réquisition de certains greffiers grévistes. Selon lui, cette décision porte atteinte au « droit de grève » qui est un droit consacré.
« Le corps des greffiers du Togo est le seul corps de métier de justice sans statut spécial. C’est la seule profession de justice de la sous-région sans statut, sans plan de carrière dynamique, avec des limitations de niveau, restriction des opportunités de formations pour être reversé dans d’autres corps de métier de justice mieux lotis. Et pourtant la quête du bonheur est un droit constitutionnel », déplore Me Moïse Akébim.
Pour lui, c’est « désolant, effarant et déplorable » la manière dont le ministre de la Justice, Puis Agbétomey s’illustre pour perturber leur mouvement de grève.
Pour le meilleur de la Justice togolaise, Me Moïse Akébim en appelle au chef de l’Etat, au Premier ministre, aux députés, aux Magistrats, aux Avocats, aux Huissiers, aux Commissaire-priseurs, aux Notaires, bref à tout le corps professionnel de la Justice d’apporter leur soutien aux greffiers du Togo dans leur lutte pour revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail.
« L’heure est venue pour que chacun joue sa partition et montre sa bonne foi. L’heure est venue pour que toutes les professions de justice apportent leur soutien aux greffiers du Togo si véritablement elles en ont la volonté comme elles ne cessent de l’exprimer sans action. L’heure est venue pour que les Magistrats appuient les greffiers qui les assistent.
L’heure est venue pour que le Barreau dise haut et fort combien, il est impérieux qu’on satisfasse aux revendications des greffiers pour éviter de mettre en péril leurs prestations. L’heure est venue pour que les chambres des Huissiers, Notaires et Commissaires-priseurs, apportent leurs soutiens aux greffiers du Togo. L’heure est venue pour que les autres acteurs de la justice s’identifient et s’affirment pour écrire une nouvelle page de l’histoire de notre justice ! Nous en appelons à la conscience collective pour le meilleur de notre justice!
Nous en appelons aux honorables députés, individuellement et à l’Assemblée Nationale, pour une action concertée avec le gouvernement pour répondre aux revendications des greffiers, une profession de justice délaissée et à la traine ! », lit-on dans la note.
Toutefois, précise le secrétaire général du SNGT, « la grève, suivant courrier en date du 31 Mai 2017, est reconduite pour ces 7, 8 et 9 Juin 2017. Et cette grève sera observée par tous les greffiers et administrateurs de greffe du Togo, sans qu’aucun ne défère aux réquisitions ! Il en sera de même pour les 14, 15, 16 et 17 Juin si, d’ici là, aucune satisfaction n’est donnée aux revendications des greffiers du Togo! ».
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