Ne ameɖe be yea na wo kukua, akpↄ yentↄ be ta gbↄhue (Si quelqu’un te promet un chapeau, examine d’abord sa propre tête), dicton mina.
Tous ceux, de l’intérieur comme de l’extérieur, du pouvoir ou de l’opposition, qui nous parlent de démocratie, de droits de l’homme…nous avons, à attentivement regarder, examiner d’abord leur tête, non seulement son aspect extérieur, des dimensions, son état, propre ou sale…mais nous devons nous interroger aussi sur ce qu’elle contient, ce que cache leur discours…
La métaphore du chapeau peut prendre plusieurs sens, comme on le verra.
Trois événements nous fournissent ces temps-ci de la matière, pour poursuivre notre réflexion. Deux sont extérieurs au Togo, mais pas à l’Afrique, les célébrations de l’indépendance de l’Algérie et de Madagascar ; la première a été l’occasion du retour à Alger, consentie par l’Élysée, de crânes de combattants indépendantistes algériens, décapités par leurs « vainqueurs », les très civilisés et très intelligents Français pendant la guerre d’Indépendance, qui, pour conserver la mémoire de leurs historiques exploits, n’avaient pas d’abord voulu rendre à leurs familles et à leurs pays ce qu’ils considéraient comme leurs « trophées de guerre » et en avaient fait des pièces de musée comme beaucoup d’autres objets de valeur emblématique confisqués par le colonisateur conquérant aux pays colonisés. Soit dit en passant, paradoxalement, à l’heure où ces dépouilles, enfin autorisées à quitter le sol français pour leur pays natal arrivaient à Alger, des centaines d’Algériens en France manifestaient pour une « vraie indépendance » de leur pays.
La seconde commémoration est celle de l’Indépendance de Madagascar. Là, il n’y a pas eu de têtes coupées et confisquées à rendre à la Grande Île qui, avant la conquête française, était un royaume puissant et bien dirigé. Cependant, il n’y a pas eu moins d’atrocités exercées par les colonisateurs français du fait de la lutte de résistance des populations à l’envahisseur. Il n’y a donc pas eu moins de sacrifices, que dans le cas de l’Algérie.
Aimé Césaire nous le dit :
Pensez donc ! Quatre-vingt-dix mille morts à Madagascar L’Indochine piétinée, broyée, assassinée, des tortures ramenées du fond du Moyen Âge…
Et, parmi les tirailleurs « sénégalais » utilisés par l’armée coloniale française pour sévir en Algérie, à Madagascar, en Indochine, n’y avait-il pas, par hasard, un certain sergent nommé Etienne Eyadema ? Un sergent qui s’est, après le premier coup d’État, sanglant, perpétré en Afrique, le 13 janvier 1963, d’abord vanté d’en avoir été l’auteur (c’était un exploit, comme celui de décapiter un combattant indépendantiste algérien), avant de se rétracter (ce crime commençait-il peut-être à lui peser un peu trop sur les épaules ?).
Je suis disciple de Césaire sur plusieurs plans, dont celui de la perception du cours de l’histoire :
Cela dit, il paraît que, dans certains milieux, l’on a feint de découvrir en moi un ennemi de l’Europe et un prophète du retour au passé ante-européen.
Pour ma part, je cherche vainement où j’ai pu tenir de pareils discours ; où l’on m’a vu sous-estimer l’importance de l’Europe dans l’histoire de la pensée humaine ; où l’on m’a entendu prêcher un quelconque retour ; où l’on m’a vu prétendre qu’il pouvait y avoir un retour…
Pas plus donc pour moi, que pour Césaire, il n’est question, ni de négliger l’apport de l’Europe dans notre vie de chaque jour sur le plan culturel, sur le plan économique, sur le plan technique…ni de prôner un retour aux sources africaines comme on l’a souvent entendu ( ce que certains avaient prétendu réaliser avec les politiques d’authenticité pratiquées, non, plutôt, chantées çà et là dans des pays comme le Congo-Zaïre, le Togo et le Tchad à une certaine époque.)
Mais, il y a ce que Césaire appelle une muflerie bourgeoise, celle de l’Europe esclavagiste, colonisatrice et impérialiste qui oublie Droits de l’Homme, valeurs chrétiennes, démocratie…dès lors qu’il s’agit des peuples non-européens.
Le poète martiniquais, que je tiens toujours pour un prophète des choses atroces qui vont être pratiquées par les tenants des régimes dictatoriaux qui surviendront çà et là dans les anciennes colonies, ayant hérité des colonisateurs, décrit cette muflerie, une grossièreté, une vulgarité, une déshumanisation dont se délectent ceux qui pratiquent ces choses. Il en parle sur plusieurs pages de son livre. Je vais juste citer ces quelques lignes :
Était-il inutile de citer le colonel de Montagnac, un des conquérants de l’Algérie :
Pour chasser les idées qui m’assiègent, quelquefois, je fais couper des têtes, non pas des têtes d’artichauts, mais des têtes d’hommes…
Il est vrai que nous rapportons un plein baril d’oreilles récoltées, paire par paire…
Les tirailleurs n’avaient ordre que de tuer les hommes, mais on ne les retient pas ; enivrés de l’odeur du sang, ils n’épargnaient pas une femme, pas un enfant…À la fin de l’après-midi, sous l’action de la chaleur, un petit brouillard s’éleva : c’était le sang des cinq mille victimes, l’ombre de la ville, qui s’évaporait au soleil couchant ».
Oui ou non, ces faits sont-ils vrais ? Et les voluptés sadiques, les jouissances qui vous friselisent la carcasse de Loti quand il tient au bout de sa lorgnette d’officier un bon massacre d’Annamites ? Vrai ou pas vrai ?…dira-t-on que ces cadavres ne prouvent rien ?
À lire ces lignes de Césaire, ne se croirait-on pas au Togo, non pas seulement sous le règne de Gnassingbé Etienne Eyadema qui fut, on le sait, tirailleur, mais aussi du fils (le père et le fils ont beaucoup de ressemblances sur plusieurs points, dont celui de la violence et du sang pour se maintenir au trône ). Je ne veux plus parler de la prise de pouvoir sanglante du fils, avec la bénédiction du président Chirac, qui a coûté la vie à des Togolais, dont le chiffre varie, selon les sources, entre 500 et 2000. Mais je voudrais que nous réfléchissions á tous ces assassinats qui ont jalonné ce règne de 2005 à ce jour. Sans entrer dans les détails que tout le monde connaît. Que peut-on attendre de ce régime qui, malgré tous les discours et les faux-semblants, demeure celui des colonels et des généraux ayant presque le droit de vie et de mort sur les citoyens du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest ? La muflerie est flagrante et permanente, dans la tradition du colonel de Montagnac, ou du préfet de police Maurice Papon ; comme l’a reconnu François Hollande, dans son livre de fin de mandat, Les leçons du pouvoir , Papon, en 1961, à Asnières, n’avait pas hésité à faire massacrer plus d’une centaine de personnes d’origine algérienne ( non compris ceux qui, pris de panique, se sont jetés dans la Seine et se sont noyés ) qui manifestaient pour réclamer l’indépendance de leur pays.
Restons donc au Togo ou en Afrique. Nous retrouvons aujourd’hui la même muflerie héréditaire chez les politiciens actuels en Afrique, quand il s’agit de prendre le pouvoir et de s’y maintenir, authenticité ou pas authenticité.
La manifestation la plus retentissante dans le monde, ces jours-ci, c’est le genou du policier américain de Minneapolis, pesant sur le cou de George Floyd jusqu’à l’asphyxie, devant ces trois camarades que le spectacle amusait. Pire, la muflerie au sommet, au sujet de cette même tragédie, c’est Donald Trump, armé d’une Bible qui défendait le tortionnaire. Les Européens en général, les Français en particulier, ont toujours voulu se démarquer par rapport à ce genre de barbarie américaine. Mais, c’est un philosophe français qui exprime le mieux l’ambigüité de la situation, Bernard Henry Lévy, faisant parler les Américains :
« Comme Rome dont Polybe disait qu’elle restait une puissance hellénique, nous fûmes, nous le savons, Européens, et nous n’avons pas d’autre choix que de le rester…Europe, enjeu pour l’Amérique ; Europe idée américaine… »[v]
Autrement : l’Amérique, avec le Ku-Klux-Klan, avec la peine de mort qui continue à y être appliquée, y compris à des mineurs, ses prisons que BHL a tant souhaité visiter, dont en particulier Guantanamo, ses violences policières fréquentes envers les minorités, reste une émanation de l’Europe. Est-ce toujours en raison de cette proximité entre l‘Europe et l’Amérique que B-H L était si heureux de se montrer devant les caméras en compagnie de Sarkozy à la veille de l’assassinat de Kadhafi par les forces conjointes françaises et américaines ? Chacun son choix, mais il y a des choix aux conséquences plutôt négatives, comme nous le constatons en ce moment en Libye.
La même muflerie qui pousse à se vanter d’avoir assassiné un chef d’État, puis à se dédire, la même muflerie qui inspire les violences, les mensonges, les fraudes, les assassinats, les arrestations arbitraires, les dilapidations de fonds publics…toutes ces inventions pour accéder au pouvoir et s’y maintenir le plus longtemps possible, en jouir absolument ! Cette muflerie-là a été celle de l’Europe prédatrice, de qui les usurpateurs africains aujourd’hui sont les héritiers.
Or donc, la muflerie de la classe dirigeante africaine des anciennes colonies françaises prend ses racines, à la veille de la proclamation des indépendances à la chaîne des années 60, au plus haut sommet de L’État français, à l’Élysée, comme l’écrivent Pascal Airault et Jean-Pierre Bat. Elle se traduit en actes par l’élimination systématique planifiée des leaders jugés hostiles à la France et à la programmation de « victoires électorales » des « amis de la France ». Les opérations sont montées et exécutées par les agents du Service de la documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE ), dont le patron était Jacques Foccart. (Pour bien comprendre la situation, commune á beaucoup d’anciennes colonies françaises en Afrique, ici décrite très sommairement, je souhaite que le lecteur se reporte à l’ouvrage référencé en note de bas de page.)
Tenez ! Sous le sous-titre Félix Mounié empoisonné par les services secrets, 3 novembre 1963 :
Dans les premiers mois de 1960, l’idée fait son chemin à l’Élysée. Cette année est celle des indépendances simultanées de toutes les colonies africaines de la France. Et aussi de la sécurisation des régimes « amis de la France ». Paris soutient l’installation du président Ahmadou Ahidjo en mai au Cameroun, tandis que la rébellion UPC (Union des Populations du Cameroun) d’un militant anticolonialiste, Félix Mounié, se développe dans le Sud, essentiellement en pays Bassa et Bamiléké.
Pour éliminer Mounié, il est prévu de verser du thallium dans son Ricard, son apéritif préféré….
Un subterfuge est monté pour permettre à « Grand Bill » (de son vrai nom William Bechtel) de verser le thallium dans le verre du leader camerounais…Bechtel parvient à verser une seconde dose de thallium dans le vin de Mounié, qu’il finit par boire.
Ce qui était prévu dans le plan d’élimination physique de Mounié, ce n`était pas la mort du leader révolutionnaire camerounais à Genève où l’avaient convié à un repas des agents de la SDECE infiltrés dans son entourage en présence de son « amie » Liliane F., une « belle brune », mais à Conakry( il existait un axe panafricain Égypte-Ghana-Congo-lumumbiste-Guinée, assez puissant et anticolonialiste susceptible d’appuyer l’UPC ) où le leader camerounais envisageait de se rendre après la Suisse. Mais, tout n’avait pas fonctionné impeccablement comme le souhaitaient les comploteurs français et le scandale de la mort par empoisonnement de Mounié avait éclaté. Si le plan français avait bien fonctionné, on n’aurait peut-être jamais su comment Mounié était mort. Les Français et leurs « amis africains » auraient peut-être trouvé dans cette mort, le moyen d’accuser la Guinée de Sékou Touré, puisque cela serait intervenu à Conakry. En tout cas la suspicion serait jetée sur les potentiels alliés africains de Mounié, ce qui n’est pas pour renforcer l’axe anticolonialiste.
Mais, le plus important, pour nous aujourd’hui, ce sont les questions que cette élimination suscite :
1- Dans combien de pays africains, depuis la lutte pour les indépendances, les autorités françaises ont-elles éliminé les leaders qui ne leur étaient pas favorables pour l’accession au pouvoir de leurs hommes de main ?
2- Quid d’el Mehdi Ben Barka, leader de l‘Union nationale des forces populaires, principal opposant au régime marocain, scandaleusement enlevé à Paris, puis assassiné ?
3- Quid de Sylvanus Olympio au Togo ?
4- Quid de Modibo Keita au Soudan-Mali ?
5- Quid de Ben Bella en Algérie ?
6- Quid de Lumumba au Congo en complicité avec la Belgique et les États-Unis d’Amérique ?
7- Quid de Thomas Sankara au Burkina Faso ?
8- Quid de Kadhafi
9- Quid de Laurent Gbagbo, déstabilisé par la rébellion de Soro et Ouattara, bombardé à sa résidence présidentielle, capturé et envoyé à la CPI, tout cela par les soins des présidents français, Chirac, puis Sarkozy ; Gbagbo acquitté par la CPI, est assigné en résidence en Belgique, parce que Ouattara, l’homme de Paris, ne souhaite pas le voir rentrer dans son pays.
10- Pour revenir au Cameroun, les mêmes qui ont préféré Ahmadou Ahidjo à Mounié, n’avaient-ils pas ensuite choisi de renvoyer dans son village Ahidjo pour le remplacer par Paul Biya ? Pourquoi John Fru Ndi, le leader anglophone du Social Democraric Front, reconnu par certains observateurs comme l’élu des élections présidentielles camerounaises en 1994 n’a pas pu faire accepter cette victoire par la communauté internationale ? Et, est-ce dû au seul talent, au seul génie politique de Paul Biya qu’il soit resté au pouvoir jusqu’ ce jour, malgré son âge ? Si cet homme était réellement doué d’un tel génie, n’aurait-il pas déjà réglé le problème des séparatistes et des guerres civiles qui minent le Cameroun ? Ou, seul un bon dosage de violences meurtrières conjuguées avec des semblants de dialogue, le tout soutenu en sourdine par la France qui tient à garder le pays dans son « pré-carré » et qui met tout en œuvre pour réduire à néant les influences anglo-saxonnes sur le pays ?
Le plan du SDECE pour mettre hors-jeu (l’opération porte d’ailleurs ce nom, Hors-Jeu), les leaders du FLN algérien, qui voulaient se rendre de Rabat à Tunis, dont Ben Bella, est différent, rocambolesque. Plusieurs scenarii avaient été envisagés pour mettre hors d’état de nuire, ou même liquider physiquement les responsables du FLN, plusieurs tentatives faites qui se sont toujours soldées par des échecs. Puis un jour, l’occasion fut trouvée pour un acte décisif, idéal. Exécuté le 22 octobre 1956, donc en pleine guerre d’Algérie, il a purement consisté en un détournement d’avion, négocié par les agents français avec le pilote et une hôtesse de l’air jouant la comédie pour distraire l’attention des passagers, fermant les hublots de l’appareil pour que ceux-ci ne se rendent compte de rien. Les auteurs de Françafrique décrivent la situation ainsi :
Ils tombent d’accord sur une ligne : détourner l’avion pour s’emparer des chefs du FLN. Le colonel Serge-Henri Parisot, dans ses mémoires inédites, qualifie lui-même ce geste de piraterie aérienne…
Le subterfuge du pilote d’Air Atlas est un succès total et le DC3 se pose à Maison Blanche ( Alger ) à 21h 20. « Bienvenue à Tunis ! », s’exclame l’hôtesse. Mais, lorsque s’ouvrent les portes de l’avion, des soldats apparaissent.
Ben Bella sort, hébété. Après avoir demandé : « Ne me tuez pas », il souffle : « Je n’aurais jamais cru les Français capables de ça ! » Rapatriés sous la haute garde du SDECE en métropole, ils y seront incarcérés jusqu’en 1962, et ne seront libérés qu’avec l’indépendance de l’Algérie.
Cette petite phrase du grand Ben Bella, « Je n’aurais jamais cru les Français capables de ça », n’est pas si simple qu’elle pourrait paraître. Elle offre des possibilités d’interprétations diverses : prenait-il cette situation tragique avec humour ? Pratiquait-il ce qu’en littérature on appellerait « une feinte naïveté » ? Ou reprochait-il aux Français leur grossièreté, leur muflerie comme dirait Césaire ? En tout cas, les Français ont bien été capables de ça.
Mais, ce que cet acte de piraterie de l’air évoque pour les Togolais, c’est un autre basé sur la même tactique qui s’est passé en 2005, à la mort d’Eyadema, quand statutairement, le président de l’Assemblée Nationale d’alors, Natchaba, aurait dû assumer la présidence de la République par intérim. Qui a inspiré le coup du détournement d’avion sur Cotonou ? On le saura un jour.
En attendant, puisque nous sommes déjà au Togo, restons-y. Tous les assassinats politiques ou supposés tels faute d’élucidations réellement fondées, depuis le meurtre, le 13 janvier 1963 de Sylvanus Olympio, jusqu’aux derniers décès « spectaculaires » qui défrayaient la chronique, celui du colonel Madjoulba, puis du colonel Bataba, procèdent-ils des méthodes établies et mises en œuvre depuis la période coloniale et dans le même objectif de sécurisation d’un pouvoir, proche, non des aspirations du peuple, mais de la défense d’intérêts étrangers et du maintien des privilèges d’hommes choisis pour assurer ces intérêts-là ?
Le troisième évènement est donc, pour rester tout à fait dans la série du macabre, mais cette fois-ci au Togo, le décès, non élucidé ( le sera-t-il vraiment jamais ? ), du colonel Bataba, lui aussi originaire de Siou comme feu Madjoulba, dont l’assassinat continue de préoccuper bon nombre de Togolais. Oui, nous sommes, à notre corps défendant dans le macabre, le macabre tout frais en ce qui concerne les colonels togolais, Madjoulba et Bataba, le macabre devenu historique dans le cas des combattants algériens décapités par les autorités françaises et le cas des héros de la lutte pour l’indépendance de Madagascar.
Pensez donc ! ( parallélisme des formes oblige ), à la suite de Césaire, je puis écrire qu’entre autres exemples d’actes aussi atroces qu’humainement irrationnels, pour maintenir en place le pouvoir colonial, aussi bien en Algérie qu’ à Madagascar et dans d’autres colonies, on peut juste retenir la décapitation des combattants algériens et le massacre des quatre-vingt-dix mille nationalistes malgaches.
Cela me semble suffisant pour répondre à la question de savoir d’où vient, comme héritage à nos dictateurs africains, le « chapeau », l’utilisation des méthodes sanglantes pour s’imposer aux peuples sans armes. Cela est valable, il faut le reconnaître, dans presque toutes les anciennes colonies, particulièrement les anciennes colonies françaises, avec une aggravation dans un système fondé sur la commission de crimes de sang comme celui des Gnassingbé.
(A suivre)
Sénouvo Agbota Zinsou
Note:
[i] Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, éd. Présence Africain 1955 et 2004, p. 30
[ii] Id. p.26
[iii] Id.p. 19 et 20
[iv] Francois Hollande, Les lecons du pouvoir, éd. Stock, p. 218-219
[v] Bernard-Henry Lévy, American Vertigo, Grasset 1996, p. 20
[vi] Pascal Airault et Jean-Pierre Bat, Françaifrique, opérations secrètes et affaires d’État, éd. Tallandier, 2016 et 201, p. 41-43
[vii]id. p. 24-26
Source : 27Avril.com