La détermination des responsables du PNP de manifester malgré les menaces et manœuvres d’intimidation du ministre Yark Damehane surprend plus d’un. Dans sa réaction sur sa page Facebook, Gerry Taama, président national du NET a tiré son chapeau à Tikpi Atchadam. En bon ancien officier, il demande au gouvernement de lever l’interdiction de manifester. Voici en intégralité la réaction de Gerry Taama.
Sun zu disait, 6 siècles avant Jésus Christ, que le bon général est celui qui gagne la bataille sans combattre. Aujourd’hui, Tikpi Atchadam vient de remporter une victoire éclatante, sans avoir mis une seule personne dans la rue.
Une conférence de presse conjointe avec deux ministres du gouvernement, une offensive médiatique jamais égalée, personnellement, je n’ai jamais vu ceci à la veille d’une manifestation d’un parti politique.
Sans avoir jamais participé à une élection majeure , sans aucun député à l’assemblée nationale, le PNP est manifestement devenu le premier parti dont le pouvoir a peur au Togo.
Le PNP allait-il réussir à mobiliser les foules spontanément dans 5 villes du Togo? On ne le saura sans doute jamais. Même si aujourd’hui on annule l’interdiction de manifester, une faible mobilisation sera à mettre au crédit de la peur.
Le NET et ma personne n’ont jamais été partisans des manifestations publiques, pour la simple raison que l’opposition en a abusé, et que si les marches devraient changer les choses dans ce pays, elles l’auraient faites depuis. Nous sommes pour le porte à porte et c’est vraiment pour le long et moyen terme. Par contre, la réaction du gouvernement à l’endroit du PNP donne l’impression que les marches ont finalement un sens et une finalité.
Peut-on manifester le long de la nationale n°1? Bien sûr. La dernière manifestation de CAP2015 contre la hausse des prix de carburant était sur la nationale. Il suffit de s’assurer que toute la chaussée ne soit pas prise. Et les forces de l’ordre sont là pour cela.
Je déplore uniquement deux choses dans ce bras de fer. La première est que nous risquons, avec tous ces micmacs, oublier l’essentiel de 2017: c’est à dire s’organiser au niveau de l’opposition pour gagner les élections législatives de 2018, notamment en demandant le retour aux élections à deux tours. La seconce, les questions épineuses liées à l’emploi des jeunes. Tant que nous aurons une population indigente, elle sera sensible aux prodigalités électorales. Parfois, nous ne posons pas les bonne questions.
Chapeau à Tikpi qui a réussi en une seule opération à devenir l’homme dont tout le monde parle et qui inspirerait une crainte insidieuse au pouvoir. J’encourage le gouvernement à lever l’interdiction de manifester et renforcer peut être la sécurité.
Gerry Tama
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