Les faire-valoir et le bal masqué

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Encore quelques mois et les togolais iront aux urnes pour choisir leur Président de la République. Si la scène politique semble observer une certaine accalmie, le temps surtout de réflexion et de repositionnement pour l’opposition traditionnelle, c’est, par contre, la période choisie par certaines forces politiques se réclamant de l’opposition pour jouer au bal masqué.

En avril 2020, sauf par exception, les togolais se rendront aux urnes pour décider de celui qui présidera aux destinées du pays. Et ce, pour les cinq (05) prochaines années. Jusque-là muet tacitement sur l’identité de son candidat, le parti au pouvoir, déblaie implicitement le terrain pour son candidat dit « naturel ». Faure Gnassingbé.

Sauf un cataclysme qui répondrait à l’aspiration populaire, le fils au Gal Eyadema postulera à sa propre succession.

L’opposition et son repli tactique

Quelque peu mise en difficulté par des esprits malveillants et égoïstes, l’opposition traditionnelle observe un temps de répit, période sabbatique où s’entremêlent état des lieux, remords et réflexions pour mieux tenir le taureau par les cornes. Et à divers niveaux, des voix qui aspirent au changement et à l’alternance politique s’élèvent et recommandent aux acteurs de l’opposition de puiser des faiblesses du passé pour en faire une véritable force pour faire ombrage au projet Faure Gnassingbé et 2020. Le Parti national panafricain instigateur du 19 août 2017 continue, malgré les représailles à son encontre, de jouer sa participation en appelant à une résistance farouche contre tout quatrième mandat de Faure Gnassingbé. D’ores et déjà, le Secrétaire National du Parti, Dr Kossi Sama est actuellement en tournée en Europe pour remobiliser la diaspora à cet effet.

Sur place, le Président National du parti Les Démocrates, Ayao Nicodème Habia, de retour au pays après quelques semaines d’absence, fait le tour de différents partis de l’opposition traditionnelle. Peut-être les prémices d’un inévitable colmatage des brèches en faveur du peuple assoiffé d’alternance politique depuis plus d’un demi-siècle. Une démarche de rapprochement des forces démocratiques qui nécessite d’être soutenue, vu l’urgence du terrain qui appelle à taire les égos et les humeurs au profit de la lutte politique pour l’alternance politique au Togo. Il faut peut-être croire que tout se prépare pour une lutte plus efficace dans la perspective de 2020 qui avance à grands pas.

Bal masqué des faire-valoir

Cependant, force est de constater que c’est le temps mis à profit par certains acteurs pour détourner l’attention des togolais de l’essentiel. Parmi eux, Gerry Komondega Tamaa qui, à la faveur du Congrès ordinaire de son parti le Nouvel Engagement Togolais (Net), fut choisi comme candidat à la présidentielle de 2020.

Rien d’anormale dans la démarche de l’ex sous- officier de l’armée togolais au parcours politique jusque-là curieux. Sauf que les développements de l’actualité politique au Togo prouvent à suffisance que le Net n’est qu’un masque du pouvoir de Lomé, plutôt qu’un adversaire politique. C’est en ce sens qu’il serait illusoire de considérer son objectif pour 2020, celui de battre Unir et inscrire ainsi son candidat, Faure Gnassingbé dans le registre des opposants.

Mais avant, le mouvement Novi dont le président Dr Thon reste le premier candidat déclaré pour 2020 y va de sa touche. Un autre candidat à qui on aura le mal de donner le nom de Challenger.

L’un mis dans l’autre, l’on en vient à se demander qui trompe qui au Togo. À l’instar du Net, ils sont plusieurs formations politiques béquilles du pouvoir de Lomé qui jouent au mesquin. Visiblement Gerry Tamaa dans son rôle parfait de faire-valoir du pouvoir de Lomé, comme toujours, use de la ruse pour distraire ces jeunes sans orientation qu’il râpe facilement pendant qu’il enrichi son compte personnel. Le métayage politique, l’autre business en vogue au Togo.

FRATERNITE

Source : telegramme228.com