L’économiste togolais, ancien directeur de la Francophonie numérique, limogé à ce poste de façon inélégante, revient sur les défis auxquels fait face ce département de l’Organisation internationale de la Francophonie.
Quand bien même évoquer l’aspect économique au sein de la Francophonie « c’est lever un tabou », selon les propres termes de Kako Nubukpo, celui-ci continue de ne pas rester indifférent. Et dans une tribune publiée sur jeuneafrique.com, il aborde de nouveau cette problématique et souligne que « parler d’économie en francophonie, ce n’est pas forcément devenir adepte de la religion de l’argent roi et du profit sans frontières » mais « Au contraire, c’est inscrire, comme l’économiste hongrois Karl Polanyi l’a suggéré, l’économie comme une sphère imbriquée au sein du reste du social ».
L’ex- ministre togolais de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques, relève que les enjeux de la Francophonie numérique consistent à « Passer du factuel au volontarisme » en favorisant l’« ouverture ».
« Dans un monde qui se recroqueville, la Francophonie doit donner des gages d’ouverture. À l’heure où les inégalités s’accroissent et où l’insécurité s’affirme objectivement comme une tendance lourde, la recherche de solutions permettant d’assurer la stabilité devient un impératif, sinon une urgence absolue. Cette recherche ne doit pas porter sur la préservation des acquis d’une élite manducatrice et rentière, les « happy few », mais doit concerner des centaines de millions de jeunes et de femmes qui, au quotidien, se battent pour survivre dans un contexte de violence économique, sociale et politique décuplée », écrit l’un des pourfendeurs du Franc CFA.
Tout en ne souhaitant « pas absoudre la Francophonie d’une réflexion sur la vision macroéconomique de la production et de la répartition des richesses », l’universitaire insiste qu’elle comprenne que, pour son développement, l’Afrique a besoin que l’on y produise et transforme ses matières premières.
M. Nubukpo estime en outre qu’il est temps que l’on revienne sur le concept de « devoir de subversion » de la Francophonie prôné par l’Egyptien Boutros Boutros Ghali. Et de rester persuadé que si Louise Mushikiwabo est élue nouvelle Secrétaire générale de l’OIF le 12 octobre prochain à Erevan, la Rwandaise « aura certainement à cœur d’implémenter le « consensus de Kigali », mélange composite de néomercantilisme et de volontarisme politique, qui a fait du Rwanda le pays modèle célébré partout pour sa réussite économique ».
A.H.
Source : www.lomechrono.com