Il fut un temps, l’expression qui prévalait était “élection à la soviétique”. Mais de nos jours, la formule élection à l’africaine ou encore élection à la togolaise, sont plus d’actualité que la référence aux élections à la soviétique.
Certes, les voleurs d’élections ne s’offrent plus les scores délirants de 99,99% comme dans les décennies 1960-1990. Mais la tricherie demeure une réalité dénoncée à chaque mascarade électorale. Et les accusés sont toujours les mêmes:
Les candidats des pouvoirs sortants. La volonté de tricher est un aveu d’échec. Comment peut-on, quand on veut des élections honnêtes, discutailler à propos de leur transparence, des listes électorales, des cartes d’électeurs, de la composition des institutions d’arbitrage, etc.? Cela n’a aucun sens.
Toute la lutte des peuples africains et tout le sang versé n’a-t-il abouti qu’à l’organisation d’élections frauduleuses ? La fraude est-elle un passage obligé vers la vraie démocratie ou est-ce un pacte tacite entre pouvoirs et oppositions? La lutte ne devrait-elle pas être réorientée vers l’exigence d’élections propres et vraies plutôt qu’à l’accompagnement douteux et complice d’élections frauduleuses périodiques? On ne répond pas présent tout en se cachant, dit le proverbe de chez nous. Changement veut dire changer le régime ou le système et non l’accompagner comme des moutons de Panurge.
Cette attitude des pouvoirs voleurs d’élections et de leurs oppositions participationnistes est une immense escroquerie politique envers les peuples africains épris de liberté.
Les pouvoirs trompent les peuples, les oppositions aussi trompent les peuples. Oui aux élections mais à de vraies élections. Mais pour obtenir la vérité des urnes, il faut que les forces démocratiques s’organisent pour rétablir des rapports de force à leur avantage afin d’empêcher le gangstérisme des urnes. Sans cette exigence, les élections ne doivent pas être organisées. Il s’agit de coups d’État électoraux. Ni plus, ni moins. Tant que des oppositions se feront les complices des élections obscures et brouillonnes, il faudra considérer que seuls deux types de forces démocratiques existent dans nos pays sinistrés en démocratie: les participationnistes et les résistants.
Qui trompe qui ?
Ayayi Togoata Apédo-Amah
Source : 27Avril.com