La corruption, cette gangrène qui retarde le développement de nos sociétés et les détruisent, continue d’avoir droit de cité malgré les campagnes de sensibilisation et autres élaborées pour la freiner. Conscientes que seul l’Etat togolais ne peut arriver à bout de ce phénomène, l’Eglise Evangélique Presbytérienne du Togo (EEPT) et l‘Eglise Méthodiste du Togo (EMT), par le Projet d’Accompagnement Œcuménique pour le Togo (PAOET), a lancé à Atakpamé (à 180 km au nord de Lomé) ce dimanche 1er avril, la sensibilisation contre le phénomène de la corruption sous toutes ses formes.
Dimanche 1er avril 2018, jour de la Pâques (résurrection du Seigneur Jésus-Christ). C’est le jour choisi par les responsables de l’EEPT et de l’EMT pour entretenir les fidèles chrétiens sur la corruption qui est synonyme de destruction, de pourriture et de mort. Christ est ressuscité en vainquant la mort, la pourriture et la destruction. C’est la raison pour laquelle les responsables de ces Eglises ont choisi le jour de la Pâques pour cette activité.
« Nous sommes aujourd’hui le 1er avril, et cette année, c’est le jour de la résurrection de Jésus. Il est ressuscité d’entre les déchets et la pourriture. Cela veut dire que son corps n’a pas été corrompu. La symbolique de la Pâques, nous l’associons à la symbolique de la lutte contre la corruption en ce sens que la corruption nous détruit et nous enterre dans la fosse. C’est l’équivalent de la mort physique, morale et spirituelle », a indiqué Dr Comlan Prosper Deh, Coordinateur du PAOET.
A l’en croire, le chrétien doit s’abstenir de vivre dans la corruption. C’est d’ailleurs ce qu’enseignent la mort et la résurrection du Seigneur Jésus-Christ. Devant les fidèles de l’Eglise Evangélique Presbytérienne, paroisse d’Afégamé et de ceux de l’Eglise Méthodiste, paroisse de Koeroma à Atakpamé, les responsables du PAOET ont présenté les causes et les conséquences de la corruption.
La faiblesse ou l’inexistence d’un système judiciaire et législatif indépendant, l’absence ou l’insuffisance des principes moraux dans la conduite des affaires publiques, la non actualisation des textes de loi nationaux sur la corruption et la non harmonisation de ces textes avec les textes de loi internationaux, le manque de transparence dans l’exploitation des ressources naturelles, la concentration des pouvoirs économiques et politiques entre les mains d’une minorité sont, entre autres, les causes qui favorisent la corruption.
Ces causes entrainent le ralentissement de la croissance économique d’un pays, la dissipation des fonds publics, l’aggravation de la précarité, la dégradation des mœurs et la fuite des investisseurs, l’incapacité de l’Etat à fournir des biens collectifs essentiels (écoles, hôpitaux, centres sociaux…), l’augmentation de la criminalité, etc.
Les responsables du PAOET ont appelé les fidèles à être des sentinelles dans la société contre la corruption et à rester fermes devant ce phénomène et le combattre comme l’enseigne la Bible dans Matthieu 27 : 3-9, Matthieu 27 :5, Actes 8, 20…
Dr Godson Lawson Kpavuvu, Pasteur de l’Eglise Méthodiste, est allé au-delà de l’aspect social de la corruption. Pour lui, le phénomène est utilisé au sommet des Etats pour fausser les résultats des élections. Et bien évidemment, cela fait perdre des atouts à ces pays, car son développement en pâtit. « La corruption n’est pas à encourager. Il faut le fuir et le combattre », a-t-il souligné.
Chaque année, l’EEPT et l’EMT produisent plus de 30. 000 dépliants sur la corruption qu’elles distribuent à travers tout le pays en guise de sensibilisation contre le phénomène. Ces dépliants sont également édités en éwé et en kabyè.
I.K
Source : www.icilome.com