Le président soudanais, Omar el-Béchir, a été renversé lors d’un coup d’État militaire à la suite de vastes manifestations de rue contre son régime.
L’armée qui avait annoncé qu’elle supervisera une période de transition de deux ans suivie d’élections, a déclaré ce matin par le biais du général de corps d’armée, Omar al Abidin, que les militaires céderaient le pouvoir dans un mois. .
Le président el-Béchir lui-même a pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État militaire en 1989 et, auparavant, il y avait eu de nombreuses autres tentatives de coup d’État au Soudan, certaines réussies et d’autres non.
Le Soudan a connu plus de tentatives de coup d’Etat que tout autre pays en Afrique.
Si l’on tient compte de cette récente intervention, il y en a eu 15, dont quatre ont été couronnées de succès.
Si l’armée réussit dans son ambition d’évincer définitivement Omar al-Bashir, ce sera la cinquième.
Quand parle-t-on d’un coup d’État ?
Depuis les années 1950, il y a eu un total de 206 tentatives de coups d’État en Afrique, selon un ensemble de données compilées par deux politologues américains, Jonathan Powell et Clayton Thyne.
Leur définition d’un coup d’État est qu’il s’agit de tentatives illégales et flagrantes de la part des militaires ou d’autres responsables civils de l’État de renverser les dirigeants en place.
Cependant, la définition du coup d’État est souvent contestée et, par le passé, les chefs militaires ont nié les avoir dirigés.
Prenons, par exemple, le Zimbabwe en 2017, les militaires ont organisé une prise de pouvoir pour mettre fin aux 37 ans de pouvoir de Robert Mugabe. À l’époque, un haut responsable militaire, le major-général Sibusiso Moyo, est allé à la télévision pour nier catégoriquement qu’il s’agissait d’une prise de pouvoir militaire.
« Les dirigeants de coup d’État nient presque invariablement qu’il s’agit bien d’un coup d’État pour simplement donner l’impression d’être légitime « , affirme M. Powell.
Powell et Thyne considèrent un coup réussi comme celui qui a duré plus de sept jours.
Si l’on exclut le dernier en date au Soudan, il y a eu 105 coups d’État ratés en Afrique et 100 réussis.
Le Burkina Faso, en Afrique de l’Ouest, a eu les coups d’Etat les plus réussis, avec un nombre de sept.
L’Afrique a certainement connu un nombre élevé de prises de pouvoir militaires, mais cette façon particulière de forcer le changement est, en fait, en déclin.
Au cours des quatre décennies écoulées entre 1960 et 2000, le nombre de tentatives de coup d’État est resté remarquablement stable, aux alentours de 40 par décennie.
Depuis, il y a eu un déclin important. Dans les années 2000, il y a eu 22 tentatives, et dans la décennie actuelle, ce nombre est maintenant de 17.
Jonathan Powell dit que ce n’est pas surprenant étant donné l’instabilité que les pays africains ont connue dans les années qui ont suivi les indépendances.
« Les pays africains ont eu les mêmes conditions pour les coups d’État, comme la pauvreté et les mauvaises performances économiques. Quand un pays subit un coup d’Etat, c’est souvent le signe avant-coureur d’autres coups d’Etat. »
Et historiquement, dans les pays africains, les militaires ont généralement joué un rôle plus actif dans les transitions de pouvoir, les questions intérieures et la sécurité.
Globalement, le nombre total de tentatives de coup d’Etat depuis 1952 s’élève à 476.
L’Afrique a connu plus de coups d’État que tout autre continent.
Vient ensuite l’Amérique du Sud, qui a connu 95 tentatives de coup d’État, dont 40 ont été couronnées de succès.
Au cours des deux dernières décennies, le nombre de tentatives de coup d’État en Amérique du Sud a diminué. La dernière s’est déroulée au Venezuela en 2002, contre le président Hugo Chavez – qui s’était soldé par un échec.
Selon M. Powell, la fin de la dynamique de la guerre froide, qui a vu les États-Unis et l’Union soviétique s’ingérer dans les affaires latino-américaines, ainsi que la volonté de la communauté internationale de sanctionner les pays qui, comme Haïti en 1994, ont connu des coups d’État, ont entraîné le déclin des putchs militaires.
Source : www.cameroonweb.com