« Quand je disais que j’avais été torturé en 2019 et que ma vie n’a plus jamais été la même depuis lors, peu de gens m’ont cru. Mais voilà Dieu lui-même qui vient de m’envoyer la vidéo de la séance de ma torture. Je vais porter plainte à Paris et au Cameroun » , c’est ainsi que l’artiste musicien Longkana Agno Simon dit Longuè Longuè a annoncé mercredi , 23 octobre 2024 la publication de ce film d’horreur. La victime impute ces violences à des éléments de l’Antenne Sécurité Militaire du Littoral, Garnison de Douala, Deuxième Région Militaire Interarmées. La vidéo avait été tournée en 2019 , un an après la Présidentielle. Dans cette bande, on peut voir le musicien engagé, en sous vêtement, en train d’être frappé à la machette par les éléments de la sécurité militaire. On peut également entendre les cris de supplications du musicien de 51 ans qui plaide pour sa vie, s’excusant auprès de ses bourreaux. Pour l’auteur de Ayo Africa, ses bourreaux sont « une bande de militaires » qui étaient au nombre de dix.
Artiste engagé, connu pour ses titres où il dénonce la colonisation, la mauvaise gouvernance, Longue Longue avait subi cette animalité pour avoir soutenu l’opposant Maurice Kamto en 2018 et d’avoir chanté contre le régime de Paul Biya.
Dans un communiqué en date du 23 octobre, le capitaine de Corvette Joseph Cyrille Atonfact, Chef de Division de la Communication au ministère camerounais de la Défense, a annoncé l’ouverture d’une enquête suite à la vidéo de torture de l’artiste Longue Longue.
« Toute la lumière sera faite sur cette regrettable affaire. Les responsabilités seront établies et les conséquences tirées en fonction des résultats de l’enquête, conformément aux lois et règlements en vigueur » indique-t-on.
Des atrocités de ce genre sont monnaie courante dans les « démocratures » où la confiscation du pouvoir est le seul programme de gouvernance. Cette vidéo qui met à nu le régime Biya montre combien l’homme est vraiment un loup pour l’homme.
Elle rappelle plusieurs séquences de la vie politique au Togo. De la Conférence Nationale souveraine en 1991 au procès de l’affaire d’atteinte à la sûreté de Kpatcha Gnassingbé en 2011 en passant par les personnes arrêtées dans l’affaire Tigre Révolution ainsi que lors de plusieurs manifestations publiques, des scènes de ce genre sont décrites.Certains concitoyens sont morts sous la torture.
A la suite du procès de Kpatcha, la Commission Nationale des Droits de l’Homme(CNDH) avait publié un rapport qui a attesté ces tortures allégués par les accusés.
Ce rapport est d’ailleurs à l’origine du départ en exil de son Président d’alors Koffi Kounté.
L’agression sauvage et barbare du député sénégalais Guy Marius Sagna ainsi que plusieurs acteurs politiques ainsi que des journalistes le 29 septembre 2024 à Lomé est encore bien fraiche dans les mémoires.
C’est triste qu’un être humain traite son semblable de la sorte.
Source : Le Correcteur / lecorrecteur.tg
Source : 27Avril.com