Ecobank Transnational Incorporated (ETI), la holding financière, maison mère du groupe bancaire panafricain Ecobank, a indiqué avoir obtenu les autorisations officielles pour la cession des parts qu’elle détient indirectement dans le capital de la Union Bank of Cameroon. La transaction devrait être bouclée d’ici la fin 2017. « Les actifs de Union Bank of Cameroon (UBC) ont été classés comme étant détenus en vue de la vente, conformément à la norme IFRS 5 (actifs non courants détenus en vue de la vente et activités non-essentielles) », a expliqué ETI dans son rapport annuel de l’exercice 2016, sans préciser le volume que représente cette participation.
La présence de la holding dans le capital de cette banque est survenue dans le cadre du rachat en 2011, du groupe bancaire nigérian Oceanic Bank International, qui au 24 octobre 2014, était l’actionnaire majoritaire d’UBC à hauteur de 54,5%.
Cette annonce de cession soulève un certain nombre de questions. La première est qu’elle est systématiquement annoncée dans tous les rapports annuels publiés par le groupe depuis 2012. A chaque fois, il est dit que les autorisations requises ont été obtenues et que la cession sera bouclée avant la fin de l’année de publication du rapport sur l’exercice précédent. La banque n’ayant pas spécifiquement communiqué sur ce sujet, il est difficile de savoir si des cessions successives se sont opérées depuis cette époque.
Chez Ecobank Cameroun, on se fait discret sur le sujet, allant même jusqu’à dire que c’est une question gérée au niveau du groupe, et qu’il faudrait avoir une autorisation pour aborder le sujet. Pourtant, certains analystes n’excluent pas l’hypothèse, que le groupe togolais cède ces parts à sa filiale camerounaise, ce qui lui permettrait de réaliser une certaine consolidation, et un renforcement de son positionnement sur le marché camerounais.
L’autre indication qui n’est pas clairement donnée, c’est la valeur de la transaction qui sera opérée. Dans le rapport annuel 2016 d’ETI, les actifs de l’UBC sont inscrits dans la catégorie « des autres actifs mis en vente », avec une valeur de 596 000 dollars (autour de 300 millions de FCF).
Au terme de l’exercice 2013, la valeur de cette catégorie d’actifs était de 1,9 millions $ (un peu plus de 1,2 milliards de FCFA). Or si on tient compte de la valeur comptable de cette participation, elle représentait en 2014 (dernière date de données disponibles sur le site de la BEAC), l’équivalent de 10 milliards de FCFA (environ 17 millions $ au cours actuel).
Idriss Linge
Agence Ecofin