Depuis deux mois, la quiétude a quitté le quotidien des populations du village de Gbamakopé dans le canton de Djagblé. Mais ils continuent toutefois à explorer tous les recours possibles pour faire revenir cette quiétude qui est menacée par une affaire de re-lotissement de leurs terrains par la Collectivité Kpassra qui se réclame vraie propriétaire des terres que ces populations ont payé chez d’autres personnes supposées jusqu’à preuve du contraire, propriétaires terriens.
Ce jour, ces populations étaient à la CNDH (Commission Nationale des Droits de l’Homme) et à la LTDH (Ligue Togolaise des Droits de l’Homme) pour faire entendre leur voix et solliciter de ces dernières leur implication pour faire respecter le droit. De la narration des faits, faite par le porte-parole de ces Acquéreurs (rencontrés devant la LTDH par un de nos reporters) sur qui planent un déguerpissement de leurs maisons dans le village de Gbamakopé, Jules Messan Djagli, « depuis deux mois, il y a un problème qui a surgi. C’est un lotissement qui a débuté sur nos terrains que nous habitons déjà. Nous avons crié et demandé l’aide du Chef de l’Etat. Nous avons été appelé par le préfet et nous a dit que c’est une décision judiciaire et donc que nous devons laisser faire leur travail. Et que ce que nous pouvons faire c’est d’attaquer la décision de la Cour suprême. Nous avons pris un avocat et le dossier a été enrôlé et il y a un procès. Nos avocats ont demandé un sursis et l’arrêt des travaux, du fait que le dossier est pendant devant la justice. Nous avons donc envoyé le sursis aux maitres Missité, Djoka et Djeri. Le jour où le sursis a été transmis, ils étaient encore sur le terrain. Mais interpellés, ils ont indiqué que c’est l’urbanisme qui fait ses travaux. On a dû faire un autre sursis à l’urbanisme mais cela n’a pas arrêté leurs ardeurs. Ils étaient encore sur le terrain. Donc nous ne comprenons rien. C’est pourquoi nous venons rencontrer la CNDH et la LTDH parce que prétendant que c’est une décision judiciaire que nous avons pris soin d’attaquer, on sent comme il y aune main forte derrière cette décision, et la justice n’arrive pas à faire son travail. Ce sont là autant d’éléments qui nous ont amené près de la CNDH et la LTDH ». Il a déploré au passage le fait que malgré les sursis, « les travaux ont continué et maintenant, ils utilisent les rues autrefois tracées qui sont transformés en lots et nos maisons transformées en rues ». Et pour toute réponse, les huissiers et avocats de la Collectivité Kpassra indiquent « que ce n’est pas eux qui continuent les travaux mais plutôt l’urbanisme ». « Si l’urbanisme ne peut pas arrêter ces travaux, c’est qu’il y a une main forte derrière », accuse M. Djagli et les autres victimes de cette situation. En tout cas, déclarent-ils, qu’ils ne veulent « pas passer par le chemin de la violence, nous sommes dans un pays de droits, la CNDH et la LTDH sont là pour nous les populations, nous venons leur demander de porter notre voix vers le Chef de l’Etat pour qu’il sache que la situation est grave et très grave même pour les plus de 2000 habitants de ce village qui seront sans abris vu la façon dont ce problème est mené ».
En attendant les Acquéreurs de Gbamakopé disent avoir reçu de la CNDH, l’assurance de se rapprocher des avocats et des acteurs qui interviennent dans le dossier pour savoir ce qu’il en est exactement pour voir la marche à suivre.
Pour rappel, cette affaire concerne plus de 360 hectares de terrain dont la collectivité Kpassra se réclame propriétaire.
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Source : telegramme228.com