Les ABLODE VIWO/ Mémorandum sur la volonté souveraine du peuple souverain togolais

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MEMORANDUM
SUR LA VOLONTE SOUVERAINE DU PEUPLE SOUVERAIN TOGOLAIS

Par Les ABLODE VIWO, Lomé, le 5 octobre 2017

0. Synthèse

La volonté souveraine du peuple souverain togolais, en soulèvement populaire depuis le 19 août 2017, n’est pas seulement la réforme constitutionnelle permettant le retour à la constitution de 1992, mais aussi et surtout l’alternance politique pacifique dès maintenant, ce qui implique le départ immédiat du Président Faure Gnassingbé et la fin immédiate de son régime héréditaire cinquantenaire, pour cinq raisons majeures parmi tant d’autres, à savoir :

1) au nom de la constitution togolaise en vigueur, notamment de ses articles 4, 64 et 150 fondant « la souveraineté exclusive et inaliénable » du « peuple togolais, seul détenteur de la souveraineté populaire » et rappelant à tout citoyen togolais que « désobéir et s’organiser pour faire échec à l’autorité illégitime constituent le plus sacré des droits et le plus impératif des devoirs. »
2) au nom du combat historique et héroïque du peuple togolais pour son indépendance, au nom donc de l’aspiration inextinguible du peuple togolais à sa liberté, à sa dignité, à sa fierté exaltées dans le premier couplet de son hymne national, pour ne pas déshonorer l’histoire et l’hymne du « Pays de nos aïeux », ainsi que la dignité humaine.
3) au nom de l’unité familiale et nationale togolaise, au mon de laquelle il est inadmissible que deux membres de la famille togolaise, Eyadema Gnassingbé et son fils Faure Gnassingbé, s’accaparent pendant plus d’un demi siècle, et pire encore veulent continuer à le faire indéfiniment à la faveur de mascarade d’élections ou de référendums, de tous les pouvoirs politiques, économiques, militaires, juridiques, judiciaires, institutionnelles et constitutionnelles du la famille togolaise, avec la complicité d’une minorité de « pillards » des biens de leur propre famille.
4) au nom de la ruine économique, sociale et morale du régime héréditaire togolais, dont les symboles les plus éloquents sont d’une part le plus grand hôpital du Togo dont le chef de l’Etat togolais lui-même a qualifié le service des urgences de « mouroir » dans son discours du 27 avril 2013, et d’autre part « l’ancien grand marché de Lomé », « l’ancien poumon de la vie commerciale togolaise et l’ancienne gloire de l’économie africaine », laissé à l’abandon depuis son incendie criminelle dans la nuit du 11 au 12 janvier 2013.
5) Au nom du sacrifice des martyrs de la démocratie togolaise, dont le paroxysme a été atteint en 2005 où des milliers de vies humaines togolaises ont été sacrifiées sur l’autel du pouvoir héréditaire togolais pour permettre au « prince héritier » d’accéder au trône usurpé et confisqué, et dont le cas le plus émouvant est celui du « petit martyr de la démocratie togolaise » , Abdoulaye Yacoubou, 9 ans, tué d’une balle en plein cœur le 20 septembre 2017 par l’armée du régime héréditaire cinquantenaire sanguinaire togolais.

C’est pourquoi, compte tenu des relations historique particulières unissant le Togo à l’ONU, à l’Allemagne, à la France et aux Etats-Unis d’Amérique, le peuple souverain togolais lance un appel vibrant et solennel au Secrétaire Général de l’ONU, au Président Emmanuel Macron, à la Chancelière Angela Merkel, et au Président Donald Trump, pour ne pas céder à la tentation de l’hypocrisie, de l’hypocrisie de « vouloir défendre l’indéfendable » , l’indéfendable que constitue « le régime héréditaire cinquantenaire sanguinaire togolais » , l’analogue africain du régime héréditaire nord coréen, mais de suivre les exemples des anciens chefs d’état africains voisins du Togo, les Présidents Olusegun Obasanjo du Nigeria, James Rawlings du Ghana, Nicéphore Soglo du Bénin, du Président en exercice de la Côte d’Ivoire qui vient de lancer un appel public à l’alternance politique en l’Afrique de l’Ouest, des plus hautes autorités morales du Togo que constituent les évêques catholiques togolais, pour soutenir moralement et par tous les moyens de pression et de contrainte à leurs dispositions, la volonté indéfectible du « peuple souverain togolais » .

1. Au nom de la constitution togolaise en vigueur
L’article 4 de la constitution en vigueur au Togo affirme clairement : « La souveraineté appartient au peuple, il l’exerce par ses représentants et par voie de référendum. Aucune section du peuple, aucun corps de l’Etat ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. »
L’article 64 de cette constitution enfonce le clou en affirmant : « Avant son entrée en fonction, le Président de la République prête serment devant la Cour Constitutionnelle réunie en audience solennelle en ces termes : « Devant Dieu et devant le peuple togolais, seul détenteur de la souveraineté populaire, Nous, élu Président de la République conformément aux lois de la République, jurons solennellement : de respecter et de défendre la Constitution que le peuple togolais s’est librement donné… de nous conduire en tout, en fidèle et loyal serviteur du Peuple « . »
L’article 150 de cette constitution fait résonner le point d’orgue en concluant : « En cas de coup d’Etat, ou de coup de force quelconque,… dans ces circonstances, pour tout Togolais, désobéir et s’organiser pour faire échec à l’autorité illégitime constituent le plus sacré des droits et le plus impératif des devoirs. »
Puisque les deux présidents du régime héréditaire cinquantenaire togolais ont parjuré chacun à trois reprises les serments de leurs entrées en fonction en trafiquant et en bafouant « la Constitution que le peuple togolais s’est librement donné » qu’ils avaient « solennellement juré de respecter et de défendre » , et puisque le président actuel s’apprête à trafiquer et bafouer de nouveau à travers un referendum truqué comme toutes les élections sous son régime « la Constitution que le peuple togolais s’est librement donné » , c’est donc d’abord au nom de la constitution en vigueur au Togo et en particulier de « la souveraineté exclusive et inaliénable » du « peuple togolais, seul détenteur de la souveraineté populaire » que « le peuple souverain togolais » , à travers le soulèvement populaire en cours depuis le 19 août 2017, demande fermement et solennellement au Président de la République Togolaise à qui il a momentanément délégué l’exercice suprême de sa « souveraineté exclusive et inaliénable » , de se comporter « en fidèle et loyal serviteur du Peuple » en lui présentant sa démission sans délai, devant mettre une fin immédiate au régime héréditaire cinquantenaire togolais. Cette « démission sans délai » et cette « fin immédiate » s’imposent d’autant plus impérativement que c’est la tentative du président burkinabe de modification de la constitution par référendum pour pouvoir s’accorder deux nouveaux mandats par deux nouveaux « faux penalties » électoraux qui à amené le peuple souverain burkinabe à exiger sa « démission sans délai » et la « fin immédiate » de son régime, sachant qu’en politique comme dans les sciences, « les mêmes causes produisent les mêmes effets » , au Togo comme au Burkina.
Au nom de cette « souveraineté exclusive et inaliénable » et de « la fidélité et la loyauté » que le Président de la République doit au « Peuple souverain togolais », ce dernier lui demande donc fermement et solennellement de cesser immédiatement toute instrumentalisation des forces de l’ordre contre lui et des arguties juridiques contre sa volonté souveraine, qui est dérisoire en face d’un soulèvement populaire comme au Burkina en 2014, en Egypte en 2011, et en Tunisie en 2010, sachant que « la représentation du peuple n’est pas le peuple » , et que « les institutions démocratiques ne se confondent pas avec la démocratie, tout comme la carte n’est pas le territoire » , comme peuvent en témoigner les anciens présidents africains Blaise Compaoré Hosni Moubarak, et Ben Ali dont les pouvoirs militaires et les soutiens internationaux étaient incomparablement supérieurs à ceux du régime héréditaire togolais.

2. Au nom du combat historique et héroïque du peuple togolais pour son indépendance
Le mouvement politique le plus populaire, le plus puissant et le plus prestigieux qu’a connu l’histoire du « Pays de nos aïeux » est celui qui a permis au peuple togolais de conquérir son indépendance, sa liberté, sa dignité, sa fierté, au prix d’un combat historique et héroïque, rassemblant les militants de toutes les origines ethniques, religieuses et sociales de « la terre de nos aïeux », et dont le slogan était « ABLODE, ABLODE GBADJA », c’est-à-dire « liberté, liberté totale ».

En effet, après le désastre durant près de quatre siècles de la traite des esclaves noirs par les commerçants arabes et européens qui déstructuré profondément toutes les sociétés de l’Afrique Noire tant sur le plan politique, économique, social et culturel, après avoir subi pendant 30 ans « la volonté de puissance allemande » à travers « le protectorat allemand » de 1884 à 1914, après avoir supporté « l’humiliation de la colonisation française » de 1920 à 1960 à travers le « mandat » confié à La France par la « Société de Nations » puis « l’Organisation des Nations Unis », c’est le mouvement ABLODE qui a permis aux togolais de retrouver leur dignité et leur fierté dans le concert des nations, et qui a permis aussi aux ressortissants d’autres pays africains de retrouver avant ou après les togolais leur dignité et leur fierté, comme l’a rappelé le Père de l’ABLODE dans son discours du 27 avril 1960 en ces termes : « Depuis 1945 et tout spécialement grâce à l’Organisation des Nations Unies, une très vive aspiration à l’indépendance s’est fait jour dans les territoires coloniaux qui, comme le Togo, avaient pris conscience de leur existence en tant que nation. Nous avons l’honneur d’avoir été parmi les premiers à l’affirmer hautement et à demander une modification fondamentale de notre régime politique. Peu à peu nos idées se sont répandues, se sont précisées, et, si d’autres pays ont atteint avant nous le but que nous touchons aujourd’hui, j’ai la conviction que c’est un peu grâce au Togo » .

Les buts de ABLODE ne consistent pas seulement à se libérer des chaînes de l’esclavage et du colonialisme, et à retrouver sa dignité et sa fierté, mais aussi et surtout à mettre la liberté, la dignité et la fierté au service de la prospérité nationale à cultiver, pour apporter la contribution du Togo et de chaque togolais, non seulement à l’édification d’une Afrique forte et prospère, mais aussi à l’édification de la civilisation universelle, au développement harmonieux et équitable des mécanismes et des échanges de la mondialisation, à l’enrichissement de ces mécanismes et de ces échanges, non seulement par les produits marchands fruits du travail des togolais, mais aussi par les valeurs morales, culturelles et spirituelles des togolais, en étant soutenus par la mission exaltante de « Aimer, servir, se dépasser, faire encore de toi sans nous lasser, Togo chéri, l’or de l’humanité » . C’est ce que nous rappelle notre hymne national par ses paroles inspirées suivantes précisant admirablement tous les objectifs de l’ABLODE : « Salut à toi Pays de nos Aïeux, Toi qui les rendais forts, Paisibles et joyeux, Cultivant vertu, vaillance, Pour la pour la postérité. Que viennent les tyrans, Ton cœur soupire vers la liberté, Togo debout, luttons sans défaillance, Vainquons ou mourons, mais dans la dignité, Grand Dieu, Toi seul nous a exaltés, Du Togo pour la prospérité, Togolais viens, bâtissons la cité. »

C’est donc au nom du combat historique et héroïque du peuple togolais pour son indépendance, au nom de l’acte fondateur du « Togo moderne » que constitue son indépendance, c’est donc au nom de l’aspiration inextinguible du peuple togolais à sa liberté, à sa dignité, à sa fierté exaltées dans son hymne national que les togolais d’aujourd’hui, qui sont tous les « héritiers de la liberté », les « Enfants de la Liberté », c’est-à-dire en éwé des « ABLODE VIWO », quelques soient leurs origines géographiques, ethniques et religieuses, ne peuvent plus supporter que dure plus longtemps le régime héréditaire cinquantenaire togolais qui a opprimé et humilié le peuple fier togolais plus longtemps que la colonisation française, dont la puissance militaire et les soutiens internationaux étaient incomparables à ceux du régime héréditaire cinquantenaire togolais. Pour ne pas déshonorer l’histoire et l’hymne du « Pays de nos aïeux », ainsi que la dignité humaine, en paraphrasant l’article 150 de la constitution togolaise, nous proclamons donc que « pour tout Togolais, s’organiser, militer et manifester pour mettre fin immédiatement au régime héréditaire cinquantenaire togolais constituent le plus sacré des droits et le plus impératif des devoirs. »

3. Au nom de l’unité familiale et nationale togolaise

Au nom de la conception familiale africaine du « vivre ensemble » et de la « communauté nationale », il est contraire à « l’esprit de famille », il est une offense à la dignité humaine, et il est inacceptable que quelques membres d’une même famille s’accaparent temporairement ou pire encore indéfiniment de tous les pouvoirs politiques, économiques, militaires, juridiques, judiciaires, institutionnelles et constitutionnelles.

C’est pourquoi il est contraire à « l’esprit de famille » qui nous est si cher au Togo, il est une offense à la dignité humaine qui est si chère au « Pays de nos aïeux, toi qui les rendais forts, paisibles et joyeux » , et il est inacceptable pour « les filles et les fils de l’indépendance togolaise » au seuil du troisième millénaire, que deux membres de la famille togolaise, Eyadema Gnassingbé et son fils Faure Gnassingbé, s’accaparent pendant plus d’un demi siècle, et pire encore veulent continuer à le faire indéfiniment à la faveur de mascarade d’élections ou de référendums, de tous les pouvoirs politiques, économiques, militaires, juridiques, judiciaires, institutionnelles et constitutionnelles du la famille togolaise, avec la complicité d’une minorité de « pillards » des biens de leur propre famille.

C’est pourquoi le rapport final de la CVJR a tenu à faire, en guise de « préambule aux réformes constitutionnelles » , le plaidoyer vibrant suivant en faveur de l’indispensable « alternance politique pacifique » au Togo, pour préserver l’unité familiale et nationale togolaise forgée par l’histoire du « Pays de nos aïeux », et riche de la diversité de sa géographie, ses cultures, de ses valeurs morales, religieuses et spirituelles. C’est de cette l’unité familiale et nationale togolaise riche de cette diversité dont témoignent de manière si impressionnante les manifestations du soulèvement populaire sur toute l’étendue du territoire togolais, de Cinkassé à Aného, en vue de l’alternance politique pacifique « ici et maintenant » au Togo : « Il est extrêmement important que les Togolais dans leur ensemble s’accordent sur une vision commune de leur avenir en tant que nation. De ce point de vue, la CVJR estime nécessaire que le concept d’alternance politique fasse l’objet d’un consensus entre les acteurs politiques, qu’il soit compris non comme l’occasion d’une revanche ou d’une chasse aux sorcières, mais comme le fonctionnement normal d’un système démocratique. Puisque les conflits se cristallisent autour du changement de régime et que les luttes fratricides s’exacerbent lors des élections, il est urgent de purger les esprits de toute agressivité basée sur la facture politique héritée du temps de la lutte pour les indépendances. La CVJR réaffirme que l’alternance politique est une aspiration légitime du peuple qui a le droit de confier les rênes du pouvoir au parti dont le programme politique semble prendre en compte ses attentes. Mais en même temps, la CVJR soutient que l’alternance politique ne doit pas être comprise comme une occasion de vengeance ou d’exclusion des autres. Cette nouvelle vision de société repose sur l’apaisement social, le rétablissement de la confiance entre citoyens, leur acceptation mutuelle, la cohésion nationale et le respect par tous des valeurs civiques ».

C’est donc également au nom de l’unité familiale et nationale togolais et pour sa préservation et son approfondissement à la faveur « l’alternance politique pacifique » tant attendue que « le peuple souverain togolais » exige le départ immédiat du Chef de l’état et la fin immédiate de son régime.

4. Au nom de la ruine économique, sociale et morale du régime héréditaire togolais

Alors que le premier Président du Togo, le Père de l’indépendance togolaise, le Président Sylvanus Olympio, n’a pu exercer ses fonctions que durant moins de deux ans, plus exactement durant un an et neuf mois, de mai 1961 à janvier 1963, et que son successeur, le Président Nicolas Grunitzky, ne les a exercé que durant quatre ans, de janvier 1963 à janvier 1967, le Présidents Eyadema Gnassingbé et Faure Gnassingbé ont confisqué par la force des armes et la mascarade d’élections truquées ses fonctions et tous les pouvoirs politiques, institutionnels, et économiques depuis plus de cinquante ans, plus précisément depuis le 15 avril 1967.

Ce qu’il y a de plus grave dans cette dernière confiscation de la souveraineté du peuple togolais, et qui rend l’oppression du peuple togolais par le régime héréditaire togolais plus néfaste et toxique que son oppression par la puissance coloniale française, c’est la ruine économique, sociale et morale du « Pays de nos aïeux » « qui les rendait forts, paisibles et joyeux, cultivant vertus et vaillance pour la prospérité », comme nous rappelle notre hymne national.

En effet, malgré la fausse propagande du pouvoir togolais actuel sur le taux de croissance du Togo, depuis la création en 2012 par l’ONU du classement mondial des pays selon « l’indice du bonheur mondial » tenant compte des réalités à la fois économiques, sociales et morales, le Togo a invariablement occupé « le dernier rang de l’humanité » jusqu’en 2015 pour monter juste de deux rangs dans le récent classement de 2016 sur 157 pays classés et où le Togo ne devance que deux pays ravagés par la guerre que sont la Syrie et le Burundi. De plus, par la faiblesse de son Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant reflétant la nullité de création de richesse et d’emploi, contrairement à tous ses pays voisins, y compris son voisin enclavé du Nord, le Burkina, le Togo est invariablement classé par La Banque Mondiale depuis au moins 2006 jusqu’à 2015 parmi les « Etats à économie fragile », ce qui est un euphémisme pour parler des « Etats à économie sinistrée ».

Les symboles les plus éloquents de ce « sinistre économique » sont d’une part le plus grand hôpital du Togo dont le chef de l’Etat togolais lui-même a qualifié le service des urgences de « mouroir » dans son discours du 27 avril 2013, et d’autre part « l’ancien grand marché de Lomé », « l’ancien poumon de la vie commerciale togolaise et ancienne gloire de l’économie africaine », laissé à l’abandon depuis 4 ans, depuis son incendie criminelle dans la nuit du 11 au 12 janvier 2013, alors qu’une partie des douze milliards de FCFA que le « régime héréditaire » togolais a « jeté par la fenêtre » pour une opération de « marketing diplomatique » sous la forme du « sommet sur la sécurité maritime » aurait largement suffit à régler les problème de l’hôpital principal du Togo et du « poumon économique » du Togo.

A ces symboles les plus éloquents, on peut ajouter la triste litanie de tous les hôpitaux, dispensaires et centre de santé du Togo qui sont dans un état pire que le CHU de la Capitale togolaise ; les écoles et établissements d’enseignement public qui sont devenus des champs de ruines ; la majorité écrasante des rues de la Capitale togolaise qui se transforment en lac après les incessantes pluies torrentielles ; plusieurs rues de la Capitale togolaise transformées en poubelles et décharges à ciel ouvert, notamment aux environs de l’aéroport de Lomé ; le pourcentage insignifiant des rues goudronnées de la Capitale togolaise, faisant d’elle un « gros village » ou une « bidonville » en comparaison des autres capitales africaines régionales comme Accra, Abidjan, Lagos ; l’absence de création d’emplois pour toutes les catégories d’actifs, poussant les plus entreprenants des diplômés à se faire conducteurs de « zémidjan » et les plus téméraires à tenter l’aventure de l’Europe ou de l’Amérique, au péril de leurs vie comme le monde entier le déplore à propos des naufragés de la méditerranée ; l’achat des consciences et la prostitution à vil prix dans toutes les catégories sociales ; les manifestations récurrentes de la grogne sociales des travailleurs de la fonction publique togolaise, notamment ceux de la santé publique et de l’éducation nationale.

Quand une grande entreprise a des résultats catastrophiques, la première réaction salutaire consiste à remettre en cause la politique de gouvernance de l’entreprise, et la seconde consiste à changer le plus tôt possible l’équipe dirigeante « pour limiter les dégâts » en attendant d’améliorer les résultats. Ces réactions salutaires s’imposent plus encore quand il s’agit de tout un pays, avec la quantité et la qualité des drames humains à limiter et à éviter. Compte tenu de la ruine économique, sociale et morale indéniable du régime héréditaire cinquantenaire togolais et des principes élémentaires de « bonne gouvernance » économique, au nom de la mission assignée à tout togolais par son hymne nationale consistant à « Aimer, servir, se dépasser, faire encore de toi sans nous lasser, Togo chéri, l’or de l’humanité », nous proclamons que « pour tout Togolais, s’organiser, militer et manifester pour limiter sans tarder les dégâts économiques sociaux et moraux du régime héréditaire cinquantenaire togolais constituent le plus sacré des droits et le plus impératif des devoirs. »

5. Au nom du sacrifice des martyrs de la démocratie togolaise

Au nom des valeurs les plus fondamentales des traditions africaines et des traditions religieuses les plus respectables du monde entier, toute vie humaine est sacrée, et plus encore la vie humaine d’un membre de sa propre famille. Aussi, aucun togolais digne de ce nom, quelque soient ses relations d’intérêt avec les commanditaires, les exécutants ou les profiteurs d’un crime de sang, ne peut tolérer que le sang d’un membre de la famille togolaise soit versée par qui que ce soit, et encore moins par d’autres membres de sa propre famille togolaise. De plus, au nom de ces valeurs dont le respect est un devoir sacré, l’exercice de toute autorité publique, politique ou morale exige avec rigueur une exemplarité morale à la hauteur de l’autorité en question. Cette exemplarité s’impose avec plus d’exigence pour les plus hauts responsables politiques, conformément à la recommandation du Père du droit romain, Cicéron, qui a exercé les fonctions suprêmes de la République Romaine et selon qui « les hommes politique doivent être jugés, non selon le droit et la loi, mais selon la morale et l’éthique » .

Or, pour voler et confisquer le pouvoir, les plus hauts responsables et les plus grands profiteurs du régime héréditaire cinquantenaire togolais ont déjà fait couler le sang de milliers de martyr de la démocratie togolaise. Après les massacres des années 1990 dont les premiers jusqu’en 1992 ont été dénoncés dans le rapport « Togo, stratégie de la terreur » , le paroxysme de ces sacrifices humains a été atteint en 2005 où des milliers de vies humaines togolaises ont été sacrifiées sur l’autel du pouvoir héréditaire togolais pour permettre au « prince héritier » d’accéder au trône usurpé et confisqué. Les intrigants du conseil de sécurité de l’ONU ont fait pression sur l’auteur du rapport de l’ONU sur les massacres de 2005 au Togo pour qu’il réduise le bilan officiel selon l’ONU à 500, dépassant quand même de loin le nombre officiel des victimes du massacre de Soweto en 1976 qui a ému le monde entier et ébranlé le puissant régime de l’Apartheid, alors que le rapport soumis au conseil de sécurité présentait un bilan de 1500 victimes et que le bilan réel doit être de l’ordre du double.

Conformément à son « préambule aux réformes constitutionnelles, le rapport final de la CVJR a clairement insisté sur la finalité de ses recommandations les plus importantes en écrivant : « De façon plus spécifique, les réformes institutionnelles doivent notamment viser la mise en place de mesures garantissant de meilleures conditions pour l’alternance démocratique » . De plus, le Chef de l’Etat avait nommé le 17 septembre 2013 dans le gouvernement à l’issue des élections législatives de 2013 un « Ministre des Droits de l’Homme, de la Consolidation de la Démocratie chargé de la mise en œuvre des Recommandations de la CVJR » . Malgré cela, le Chef de l’état togolais a préféré continuer à jouer dans le folklore du dilatoire et le dilatoire du folklore en instrumentalisant une des recommandations mineures de la CVJR pour organiser du 3 au 9 juillet 2017 des prétendues cérémonies religieuses de purification du Togo du sang des victimes des violences politiques. Ces cérémonies sont d’autant plus dérisoires et folkloriques que les auteurs encore vivants de crimes de sang à la faveur de violences politiques commanditées dont les noms figurent dans le fameux rapport « tronqué » de l’ONU sur les massacres de 2005 au Togo bénéficient d’une totale impunité et même de promotions ministérielles ou de décorations honorifiques. A peine un mois après ces prétendues cérémonies de purification, comme pour tourner en dérision de manière plus ostentatoire ces prétendues cérémonies, et comme pour faire rimer cinquantenaire avec sanguinaire, le pouvoir héréditaire cinquantenaire et sanguinaire togolais n’a pas hésité à souiller de nouveau « la terre de nos aïeux » avec le sang de nouveaux « martyrs de la démocratie togolaise » à la faveurs des manifestations populaires pacifiques des 19-20 août à Sokodé, et 20-21 septembre 2017 à Mango et Bafilo. Le cas le plus émouvant de ces nouveaux « martyrs de la démocratie togolaise » est celui du « petit martyr de la démocratie togolaise » , Abdoulaye Yacoubou, 9 ans, tué d’une balle en plein cœur le 20 septembre 2017 par l’armée du régime héréditaire cinquantenaire sanguinaire togolais.

C’est donc aussi et surtout pour que le sacrifice des vies des milliers de « martyrs de la démocratie togolaise » et notamment du « petit martyr de la démocratie togolaise » , dont le sang a été versé par les bras armés du régime héréditaire cinquantenaire sanguinaire togolais, que le peuple souverain togolais exige avec fermeté la fin immédiate de ce régime et le départ immédiat de son chef.

6. Appel du peuple souverain togolais à la solidarité de la communauté internationale

Le poète et auteur de pièces de théâtre romain d’origine africaine Térence, du second siècle avant JC, nous a légué cette « profession de foi en l’humanité » qui fait de lui le « père le plus ancien et le plus incontesté de l’humanisme » : « je suis homme, et rien de ce qui est humain ne m’est étranger » .

De son côté, le savant Albert Einstein nous interpelle en disant « le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire » .

Plus près de nous, le Prix Nobel de Paix Sud-africain, Monseigneur Desmond Tutu, déchire le voile de l’hypocrisie en prévenant : « si vous êtes neutres dans les situations d’injustice, vous avez choisi le camp de l’oppresseur » .

En actualisant cette mise en garde dans le conteste togolais actuel, l’Archevêque de Lomé, Monseigneur Denis Amuzu-Dzakpa, a déclaré dans une interview au journal français La Croix le 24 septembre 2017 : « Le Togo a traversé de nombreuses crises et on constate aujourd’hui encore que les choses dégénèrent. La population manifeste pour obtenir des réformes constitutionnelles et institutionnelles promises de longue date, le retour à la Constitution de 1992 et le départ du président Faure Gnassingbé… Chacun doit maintenant se mettre au travail et prendre ses responsabilités. Les Togolais ne sont pas portés vers la violence. Leur génie culturel, c’est la paix, l’entente, la fraternité. Elle est inscrite dans notre âme. Nous avons le devoir d’élever la voix pour tous. Or, la vérité n’est pas neutre, elle va contre le mensonge. Et tôt ou tard, elle triomphe dans l’amour et le pardon » .

Au nom des valeurs universelles les plus sacrées d’humanisme, de liberté, de démocratie, de souveraineté des peuples et non de ses représentants illégitimes même s’ils revendiquent une légalité contestée, le « peuple souverain togolais » demande solennellement et instamment à toutes les institutions gouvernementales et intergouvernementales de la communauté internationale de ne pas céder à la tentation de l’hypocrisie, de l’hypocrisie de « vouloir défendre l’indéfendable » , l’indéfendable que constitue « le régime héréditaire cinquantenaire sanguinaire togolais » , l’analogue africain du régime héréditaire nord coréen, mais de suivre les exemples des anciens chefs d’état africains voisins du Togo, les Présidents Olusegun Obasanjo du Nigeria, James Rawlings du Ghana, Nicéphore Soglo du Bénin, du Président en exercice de la Côte d’Ivoire qui vient de lancer un appel public à l’alternance politique en l’Afrique de l’Ouest, des plus hautes autorités morales du Togo que constituent les évêques catholiques togolais, pour soutenir moralement et par tous les moyens de pression et de contrainte à leurs dispositions, la volonté indéfectible du « peuple souverain togolais » , non seulement du retour pure et simple à la Constitution Togolaise de 1992, la seule « que le peuple togolais s’est librement donné » comme le rappelle son article 64, mais aussi et surtout le départ immédiat du Président Faure Gnassingbé et la fin immédiate du « régime héréditaire cinquantenaire sanguinaire togolais », comme l’a clairement rappelé l’Archevêque de Lomé dans son interview à La Croix, contrairement à beaucoup de journalistes et de responsables politiques et diplomatiques parlant des événements en cours au Togo depuis le 19 août 2017.

Compte tenu des relations historiques particulières entre le Togo et l’ONU, qui a renouvelé en 1945 le « mandat » confié en 1920 par la SDN à La France pour administrer et non coloniser la plus grande partie de l’ancien territoire allemand du « Togoland » perdu par l’Allemagne au début de la Première Guerre Mondiale, cet appel vibrant et solennel s’adresse en particulier au Secrétaire Général de l’ONU, en le priant de garder éloigné des affaires togolaises son représentant pour l’Afrique de l’Ouest qui est un « défenseur indéfectible de l’indéfendable » , et par suite une « persona non grata » du « peuple souverain togolais » . Compte tenu des relations historiques particulières rappelées entre le Togo, l’Allemagne et la France, ainsi que les relations historiques particulières entre le Togo et les Etats-Unis à travers le Père de l’indépendance togolaise, le Président Sylvanus Olympio et le Président des Etats-Unis John Kennedy, et appel vibrant et solennel s’adresse en particulier au Président français Emmanuel Macron, à la Chancelière allemande Angela Merkel, et au Président américain Donald Trump.

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