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Législatives : voici pourquoi entre le Bénin et le Togo c’est le jour et la nuit

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« Les élections sont des parodies qui se servent des grands mots : démocratie, peuple, nation, république, souveraineté, mais qui cachent mal le cynisme des gouvernants » (Michel Onfray)

Les élections législatives du 8 janvier 2023 au Bénin, surtout l’enthousiasme de l’opposition le soir du vote qui contraste avec la raclée subie par la suite, rappelle le souvenir douloureux des législatives de 2007 au Togo. Il faut lever tout de suite toute équivoque. Le contexte n’était pas le même et il est inutile de comparer le Bénin, un modèle démocratique en Afrique francophone et le Togo, une impitoyable démocrature familiale de 60 ans.

En 2007, le Togo avait organisé les premières élections législatives de l’après Eyadema qui s’en était allé de sa propre mort le 5 février 2005, après avoir dirigé le pays d’une main de fer pendant 38 ans. A son décès subit, les Togolais avaient commencé à rêver d’une aube. Mais ils ont vite déchanté. Un triple coup d’Etat, militaire, constitutionnel et électoral mit définitivement fin à leur rêve de tourner la page du clan Gnassingbé.

Après la parenthèse de sang de 2005, les Togolais s’étaient mobilisés dans les urnes pour les législatives de 2007. Une nouvelle chance qu’ils avaient saisie pour se venger dans les urnes. C’était une véritable razzia. Le verdict de cette consultation électorale, le soir du vote, fut sans appel. Les Togolais avaient accordé plus de 60% de sièges au parlement à l’Union des Forces de Changement (UFC) originel, le parti de Gilchrist Olympio. On pouvait l’imaginer, les premiers responsables étaient aux anges. Ils n’en revenaient pas pour cette révolution électorale. Le soir même, ils avaient commencé à recevoir les félicitations des autres candidats à ce scrutin, des responsables des formations politiques et des compagnons de lutte.

«Ce qui compte ce n’est pas le vote, c’est comment on compte les votes», disait Staline (le bolchévique). L’ancien président du Gabon Omar Bongo Ondimba, pour sa part, renchérira : «Comment peut-on organiser des élections, y participer et les perdre en Afrique ? » Au Togo, nos gouvernants ont fait leur cette philosophie pour éviter de se soumettre à la sanction populaire.

Dans la nuit profonde, pendant que les responsables, militants et partisans de l’opposition, après avoir savouré leur « victoire », dormaient douillettement sur leurs lauriers, les barons du régime vont déployer l’artillerie lourde pour renverser les résultats des urnes en leur faveur. L’autre fils du père qui sera plus tard condamné à 20 ans de réclusion criminelle avait pris les devants et mobilisé d’énormes moyens financiers pour soudoyer les membres des bureaux de vote pour manipuler et tripatouiller les résultats.

Le lendemain, les responsables de l’UFC n’ont eu que leurs yeux pour pleurer. Le parti au pouvoir, le RPT, avait raflé toute la mise et n’avait concédé que quelques strapontins à l’UFC.

Trois ans plus tard, rebelote. Lors de l’élection présidentielle qui a suivi en 2010, le régime, après avoir saboté le VSAT installé avec l’aide du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour assurer la centralisation des résultats et partant la transparence du scrutin, avait héliporté les présidents des bureaux de vote de l’intérieur du pays au Centre de la foire Togo 2000 à Lomé qui avait été transformé pour l’occasion en une garnison militaire. A nouveau, le régime va tordre le cou à la vérité des urnes.

A l’époque, c’était l’ancien tout-puissant ministre de l’Administation territoriale qui était le chef d’orchestre de la manipulation des résultats issus des urnes. Comme l’autre Gros, lui aussi va tomber en disgrâce et être banni. Comme quoi tout se paie ici bas.

Au demeurant, entre les deux pays, le Bénin et le Togo, c’est le jour et la nuit. Il n’y a pas de comparaison possible.

Avec Liberté

Source : Togoweb.net