L’opposition appelle à une mobilisation générale pour arrêter le processus électoral. Le gouvernement togolais a ordonné, dimanche soir, à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) une prorogation exceptionnelle des opérations de recensement électoral, en vue de prendre en compte les revendications de l’opposition qui avait appelé au boycott au mois d’octobre passé.
Le gouvernement togolais a émis un communiqué en ce sens, dimanche soir, et dont Anadolu a reçu copie.
Ce recensement exceptionnel devra se tenir du 16 au 18 novembre 2018 et « en une seule zone, selon les modalités définies par les experts de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) et de la Ceni », selon les explications du gouvernement togolais.
Par cette décision, le gouvernement togolais soutient « tirer sa source des recommandations des facilitateurs au terme de la réunion du comité de suivi de la feuille de route de sortie de crise éditée par la Communauté (Cedeao), tenue le 5 novembre à Conakry en présence du facilitateur, le président guinéen Apha Condé.
Les recommandations en question, c’est sur les réseaux sociaux que l’ensemble des Togolais les ont découvertes en fin de semaine dans un communiqué de la Cedeao, dont l’authentification a été confirmée à Anadolu par l’ambassadeur Garba Lompo, son représentant permanant au Togo.
Ces mêmes recommandations ont facilité la désignation du 8e représentant de la coalition des 14 partis de l’opposition pour une nouvelle Ceni inclusive, mercredi de la semaine dernière.
« Une surprise pour l’opposition » qui trouve que la Cedeao ne fait pas assez pour arrêter le gouvernement togolais dans une course vers des élections, coûte que coûte, le 20 décembre (ndlr, le gouvernement a convoqué mercredi le corps électoral à des élections).
Jean Pierre-Fabre Fabre, le chef de file de l’opposition togolaise, intervenant lundi matin sur les antennes de la radio VOA, évoque une provocation de la part du gouvernement et soutient qu’il n’y aura pas d’élection à cette date.
«Le dernier recensement électoral nous l’avons contesté, parce que nous n’y avions pas été associés comme prévu. Même dans ces conditions, leur fichier électoral n’est pas disponible, puisque la même Cedeao dit être en train de l’auditer. Comment peut–on convoquer un corps électoral qui n’existe pas», a soutenu Jean-Pierre Fabre.
Et Tikpi Atchadam, le président du PNP, le parti de l’opposition par lequel la crise a commencé en août 2017 avec exigence que Faure Gnassingbé quitte le pouvoir, a appelé dimanche « les Togolais à une désobéissance civile pour empêcher la tenue des élections à cette date du 20 décembre ».
« Si la Cedeao ne peut pas les arrêter, nous allons les arrêter nous-mêmes », a déclaré Ouro Dzikpa Tchatikpi Samedi, conseiller du PNP, lors d’une réunion hebdomadaire du parti, à laquelle Anadolu a assisté.
Ce lundi, beaucoup de réactions sont attendues, à l’occasion de deux conférences de presse de l’opposition, en fin de matinée, et de la société civile dans l’après-midi.
Avec Anadolu (Agence Turques, correspondance Alphonse LOGO)
Source : www.icilome.com