Jeudi après-midi à Lomé, un cortège gouvernemental composé des ministres Octave Nicoué Broohm de l’Enseignement Supérieur, Cina Lawson des Postes et de l’Economie Numérique et André Johnson du ministère de l’environnement, était à l’université de Lomé pour inaugurer un réseau wifi.
Aux côtés des membres du gouvernement, le président de l’Université de Lomé, professeur Dodzi Kokoroko, le nouveau Directeur Général de TOGOCOM, Atcha Dedji Affoh et d’autres personnalités politiques et administratives venues honorer de leur présence cette cérémonie prévue pour fin 2017. A l’époque, un concert et compétition de football étaient prévus pour rehausser l’éclat du projet d’inauguration.
Mais les indignations dans l’opinion ont dû calmer les ardeurs des autorités universitaires et gouvernementales. Partout, on s’offusquait que l’installation d’un réseau wifi dans une université soit curieusement objet d’autant d’émerveillements de la part de ces autorités qui pourtant n’ont que trop fait le tour du monde pour réaliser que ce projet n’a rien d’extraordinaire, plutôt une honte pour avoir roulé une université, la plus grande du pays durant autant d’années sans une bonne connexion internet à la disposition des apprenants et des enseignants.
Même si ce projet d’inauguration en grande pompe a été sursis fin 2017, ils y sont revenus ce 18 janvier, avec de grands discours, grands protocoles pour le fameux wifi dit « haut débit ».
Quoi de plus normal quand le chef de l’Etat lui-même inaugure des fontaines et forages dans les contrées du pays !
Le gouvernement réunit a laissé entendre que ce réseau wifi est pourvu d’une grande portée pour couvrir le CHU campus. La même infrastructure a été installée à l’université de Kara et étendu et Centre hospitalier universitaire de cette ville au nord.
Pourtant, en avril 2017 déjà quand on inaugurait le E-gouvernement, les mêmes autorités gouvernementales arguaient que plus de 500 bâtiments publics dont les universités étaient branchés sur la fibres optiques.
Il fallait donc attendre ce wifi inauguré en grandes pompes jeudi pour rassurer qu’à l’avenir, les deux universités publiques du Togo seront interconnectées.
Pourvu que les étudiants ne soient plus obligés de rester sous le soleil et sous pluie pour suivre les cours. Qu’ils ne soient pas obligés d’attendre des trimestres voire des semestres avant de voir afficher les notes de leurs examens. Que ça ne soit plus un calvaire, un parcours de combattant pour se voir délivrer le diplôme pour lequel on a passé tant d’années et de souffrances à étudier. Pourvu que les laboratoires soient équipés. C’est les vrais défis, les plus urgents dans les universités publiques au Togo.
La connexion internet est essentielle, certes, mais les acrobaties liées à la réalisation de certaines promesses laissent plus d’un dubitatifs.
Depuis le lancement du fameux E-gouvernement, on n’a pas cessé de raller dans certaines administrations publiques pour envoyer ne serait-ce qu’un mail. On a vu fin 2017, des secrétaires au ministère de l’Environnement se promener avec leurs portatifs munis de clé internet, espérant pouvoir capter un signal internet dans un coin.
A. Lemou
Source : www.icilome.com